Portant leurs lourds blasters noirs, les membres de l'escouade impériale avançaient avec prudence dans les ruelles sombres de Coruscant. Ils étaient quatre. Quatre soldats entraînés qui se dirigeaient vers les quartiers les plus mal famés de Coruscant, là où l'Empire et ses forces avaient des difficultés à faire régner l'ordre. Là où les bandits les plus infâmes et les êtres les plus répugnants se terraient, attendant probablement des jours meilleurs.

L'escouade était menée par le colonel Weklan Peters, un grand homme carré d'une trentaine d'années qui avait à maintes reprises fait preuve de ses talents exceptionnels au combat. Mais depuis près de 9 mois, Weklan n'était plus le même homme et il ne ressemblait plus à présent qu'à une ombre malfaisante en quête de vengeance. Son ami de toujours, le jeune mais habile lieutenant Elek Zinn, marchait à ses côtés, écoutant ses pas résonner sur le béton noir et sale de la route. Elek voyait son ami de toujours s'enfoncer dans les ténèbres, sans rien que ne puisse l'en empêcher. Et cela rendait le lieutenant triste car il se rendait compte que plus le temps passait, plus il perdait son ami.

L'escouade tourna à l'angle d'une rue et découvrit une grande avenue déserte, mal éclairée et jonchée d'ordures. Seuls deux mendiants saouls gesticulaient dans un coin, hurlant de temps à autres des phrases sans queue ni tête. Quand les impériaux passèrent près d'eux, l'un des ivrognes réussit à s'exclamer :
-Regardez-moi ça ! L'Empire daigne s'intéresser enfin à nous en nous envoyant quatre pauvres soldats !
-Tais toi mendiant et rentre chez toi dessaouler. En admettant que tu ais un chez toi ! répondit presque du tac au tac le colonel Peters.

Le lieutenant Zinn leva les yeux vers le ciel couvert, mais ne put réellement le distinguer car sa vue était bouchée par l'incroyable agglutination de gratte-ciel qui défiaient tous les cieux par leur hauteur prodigieuse. Elek sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine. Comme il se sentait petit par rapport à ces structures imposantes et intimidantes. Zinn était quelqu'un de courageux et qui ne reculait pas devant le danger, cependant, il doutait du bien fondé de la mission qu'on leur avait confiée. Mais surtout, il n'aimait pas voir Peters traquer des fantômes, qui à chaque fois lui glissaient entre les doigts.

Comme si Weklan avait pu lire dans ses pensées, celui ci fit d'une voix caverneuse :
-Cette fois ci, ce sera la bonne. Je vais trouver cette ordure.
-Colonel, nos précédentes investigations ont été soldées par des échecs. Pourquoi en serait-il différent cette fois ci ? Celui que nous recherchons est insaisissable.
-Nos services de renseignements ont des indices très concrets sur sa localisation.
-Et comment ont-ils trouvé ces informations ?
Weklan se retourna. S'il n'avait pas eu de casque, Elek aurait été certain de voir son colonel afficher un sourire machiavélique :
-La torture est le meilleur moyen de faire parler les gens.
Sur ce, Weklan reprit son avancée sans même prêter attention aux gouttes de pluie qui venaient s'abattre à présent sur le sol. Alors, Elek accéléra pour venir se mettre à son niveau et dit :
-Colonel, j'ai peur que cette mission ne tourne en une vendetta personnelle.
-Les ordres sont clairs lieutenant. Nous devons appréhender cet homme et si besoin est le tuer. Il est un dangereux terroriste qu'il convient d'éliminer pour la sécurité de l'Empire.
-Colonel, le tuer ne vous rendra pas votre frère.
Aussitôt, Weklan s'arrêta net. On entendit pendant quelques instants les gouttes d'eau qui venaient rebondir sur le sol, puis Peters pivota lentement sur lui-même et regarda droit dans les yeux son interlocuteur:
-Cet enfoiré à tué mon frère comme un lâche. Il mérite de payer pour cela. Et je ne laisserai aucun membre de mon unité m'en empêcher. Est-ce clair ?
Alors que la pluie ruisselait sur le casque d' Elek, celui ci déglutit avant de répondre :
-Très clair. Je souhaitais juste préciser un point qui me semblait important.
-Maintenant que cela est fait, peut-être pourrions nous nous hâter ?
-A vos ordres mon colonel.
Les quatre stormtroopers reprirent leur marche alors qu'au loin le grondement sourd du tonnerre se faisait entendre, troublant l'inquiétante quiétude des niveaux inférieurs de Coruscant.

Connor Senek entra rapidement dans sa demeure avant d'en verrouiller la porte d'entrée. Puis, sans perdre plus de temps, il s'affala dans un confortable mais vieux canapé et serra fort son jeune fils dans ses bras avant de lui murmurer d'une voix douce :
-Alors mon fils comment vas-tu ?
Le jeune garçon, âgé d'à peine 7 ans, regarda son père avec ses beaux yeux bleus avant de répondre d'une voix douce :
-Bien mais je suis content que tu sois de retour. Je n'aime pas être seul dans ce lieu sinistre.
Connor regarda autour de lui et dut admettre que son fils avait raison. Ils se trouvaient dans un appartement miteux, aux murs sales et poussiéreux et où l'on entendait les rats qui se déplaçaient en nombre. Une lumière chiche éclairait la pièce comme elle le pouvait, berçant la pièce principale dans une ambiance malsaine et pisseuse. Connor aurait très bien pu ouvrir la fenêtre pour recycler l'air poisseux mais il l'avait barricadée avec des lattes de bois pour que personne ne puisse voir ce qu'il se passait à l'intérieur du misérable appartement.
-Tu as mangé ? demanda Connor après avoir passé sa main gauche dans les cheveux blonds de son enfant
-Oui mais la plaque chauffante ne marche plus. Et il faudrait refaire des courses car il n'y a plus rien.
-Je sais, je sais?
Connor expira bruyamment avant de continuer :
-Mais tu sais la situation est difficile pour moi actuellement. Je pourrai avoir de gros ennuis si je n'y prends pas garde. Je dois me faire discret car?
-?Tu as peur de l'Empire ?
Cette question soudaine laissa Connor muet pendant quelques secondes avant qu'il ne trouve enfin quoi répondre :
-L'Empire me veut du mal, effectivement.
-Mais pourquoi ?
-Disons que j'ai commis des actions réprouvées par les autorités.
Le jeune garçon observa alors son père avec un regard plein de tristesse et fit :
-Tu as tué des gens ?
-Non, non, bien sûr que non?seulement, je me suis engagé à combattre l'Empire. J'ai fait une promesse à ta mère avant qu'elle?qu'elle?
Connor n'arrivait même pas à trouver ses mots pour exprimer toutes les choses douloureuses qu'il avait sur le c?ur.
-Avant qu'elle ne disparaisse, acheva le petit garçon.
-Oui. C'est exactement cela.
-Mais qu'as-tu promis à maman ?
-Elle m'a demandé de lutter contre l'Empire jusqu'à ce que celui ci ne soit plus que cendres et poussières, jusqu'à ce que la liberté revienne, jusqu'à ce que nous ayons de nouveau espoir en un avenir meilleur.
-Mais pourquoi faut-il anéantir l'Empire ?
-Parce qu'il représente tout ce qui a de plus néfaste et pervers. L'Empire et son Empereur sont le mal absolu. Ils n'apportent que haine, violence, morts et désolation. Voilà pourquoi il faut qu'ils soient combattus.
-Et c'est pour cela que tu vends des armes de guerre à des résistants ?
La question de son fils désempara Connor qui écarquilla les yeux de stupeur. Il balbutia avec difficulté :
-Co?Comment sais?tu cela ?
-Je t'ai entendu discuter avec un de tes clients.
-Ecoute mon fils, je sais que tu ne mérites pas la vie que nous avons actuellement mais je te promets que?
-Alors, indirectement tu es un meurtrier, le coupa brutalement son fils.
Connor crut qu'il venait de recevoir un coup de poignard dans le c?ur. Il regarda son fils adoré pendant quelques instants avant de répondre, une larme coulant sur sa joue droite :
-Oui, je?suis un meurtrier !

L'escouade de stormtroopers s'arrêta devant les portes d'un immeuble délabré dont la plupart des fenêtres étaient brisées, ce qui expliquait pourquoi des débris de verre traînaient un peu partout. Le lieutenant Elek écouta le tonnerre exprimer son mécontentement puis regarda son supérieur et fit :
-Vous êtes sûr que c'est là ?
-Selon les renseignements qui nous ont été donnés, oui !
-Ca m'a l'air totalement abandonné, remarqua un des deux autres soldats.
-Et c'est justement dans des endroits pareils que se cachent les fugitifs qui veulent échapper à la colère de l'Empire. Suivez-moi !

L'escouade pénétra dans le hall de l'immeuble qui était jonché de détritus. Les murs étaient jaunes et même recouverts de vomi par endroit. Des excréments séchés, traînant d'ici de là sur le sol, finissait de donner au lieu un aspect rebutant. Les impériaux s'engagèrent sans faire de bruit dans l'escalier dont la rampe partait en morceau. Un rat leur fila entre les jambes, ce qui ne surprit pas outre mesure les stormtroopers.
-Comment un homme, même en cavale, peut-il vivre dans un tel taudis ?
-Les rats vivent dans les trous à rats, c'est bien connu, rétorqua le colonel Peters qui ouvrait la marche, le blaster pointé devant lui.
-Colonel ,je vous demande de réfléchir à ce que vous allez faire. Amenez Connor Senek devant la justice pour qu'il soit jugé, et n'en faîtes pas une affaire personnelle !
Brutalement, Weklan se retourna et jura entre ses dents :
-Senek est à l'origine de l'attentat qui a tué mon frère !Mon frère était un brillant soldat de l'Empire et il a été assassiné dans une explosion qui ne lui a laissé aucune chance. Il est mort sans combattre, sans pouvoir se défendre, lui, un des plus brillants soldats qui soient sortis de l'Académie de Carida. Senek lui a non seulement volé sa vie mais il lui a aussi pris son honneur. Senek n'est qu'un terroriste à la solde des Rebelles. Il n'a aucun courage et il mourra comme ce qu'il est : un couard !
-Mais le tuer de sang froid n'épanchera pas votre tristesse, au contraire, vous serez envahi par les remords !
-Je prends le risque.
Alors que Weklan allait reprendre sa marche, il secoua le doigt devant lui tout en vociférant à voix basse :
-Ah, lieutenant, encore une opposition de ce genre à mes ordres et je vous inflige un blâme. Est ce clair ?
-Très clair.
Le colonel reprit son avancée, gravissant les marches pourries deux par deux. Derrière lui, le lieutenant Zinn secoua la tête de dépit. Son ami était en train d'être étouffé par la haine et la vengeance.

L'escouade arriva au huitième étage, où selon les services de renseignement, Connor Senek vivait. Aussitôt, Weklan fit signe à ses hommes de garder le silence le plus total, il fallait à tout prix éviter d'alerter le fugitif, ce qui aurait pu faire capoter toute la mission. Et maintenant qu'il était aussi près du but, Weklan ne voulait pas échouer. Il ne pouvait pas. Il avait assez attendu ce jour, ce jour où il pourrait mettre en joug l'assassin de son frère, viser le plus précisément possible pour ne lui laisser aucune chance et l'abattre sans hésiter.
Weklan Peters avait passé tellement de nuits agitées à rêver de son frère qui lui demandait de le venger, de ne pas laisser son crime impuni. Depuis ce jour, Peters n'avait eu qu'une obsession : retrouver Senek. Mais celui ci était intelligent car il avait réussi à plusieurs reprises à échapper aux griffes de l'Empire. Mais cette fois ci, c'était différent car aujourd'hui, Senek était encerclé, il ne pouvait s'en sortir. Weklan savait que son ennemi était dans un de ces appartements, se morfondant probablement. Cet homme avait eu une vie misérable, il aurait une mort de même nature. L'Empire n'accordait aucune pitié aux assassins Rebelles, que l'Empereur lui-même était parti anéantir autour de la lune forestière d'Endor.
Comme Weklan aurait aimé pouvoir être à bord de l'Etoile Noire et assister au triomphe de l'Empire, voir ces misérables Rebelles être éliminés méthodiquement les uns après les autres, être obligés de fuir et être traqués jusqu'au confins du système. Mais le colonel Peters n'avait pas pu se rendre à Endor car entre temps, on avait retrouvé la trace de Connor Senek. Et à présent, Weklan savait qu'il avait fait le bon choix car il pouvait sentir l'heure de la vengeance qui était enfin venue.

Soudain, l'unité com du colonel se mit à grésiller et celui ci s'en saisit aussitôt pour éviter que son correspondant ne multiplie les appels. Weklan murmura :
-Ici le colonel Peters, que se passe t-il ?
La voix qui lui répondit semblait hésitante comme si son propriétaire était sous le choc d'une terrible nouvelle :
-Vous?vous devez rentrer au plus vite à la caserne !
-Et pourquoi cela ?
-L'Empereur est?mort !
-Quoi ? Qu'est ce que?
-Et toute notre flotte a été vaincue à Endor. Déjà la nouvelle se répand comme une traînée de poudre de monde en monde.
-Mais?mais c'est impossible !
-Des émeutes commencent à se déclarer sur la place centrale de Coruscant. La statue de notre Empereur a été renversée, comme si cela symbolisait la fin de l'Empire. Toutes les unités disponibles doivent s'y rendre pour tenter de ramener le calme. Agissez le plus vite possible, c'est l'équilibre même de l'Empire qui est en train de vaciller.
-Je?je vois.
-Terminé.
La radio redevînt muette et Weklan regarda ses trois soldats qui n'osaient pas bouger. Ils étaient tous immobiles, retenant leur respiration. Ils avaient tout entendu et semblaient dans un état second :
-L'Empereur est mort, répéta Weklan.
Personne ne répondit alors le colonel continua :
-Vous vous rendez compte de ce que cela signifie?l'Empereur est mort !
-Et l'Empire est décapité. Sans un pouvoir fort en place, les mondes vont se soulever les uns après les autres et cela va être la Guerre Civile. Coruscant, elle-même, risque d'être mise à feu et à sang, observa le lieutenant Elek Zinn.
-Nous ne pouvons permettre cela, ajouta un des deux autres stormtroopers.
-Alors, il n'y a pas trente six choix à faire, il faut nous rendre sur la place centrale. Il faut mater les émeutes avant qu'elles ne s'étendent tel un fléau, s'exclama Elek.
Oubliant qu'il devait murmurer pour ne pas se faire repérer, Weklan fit à voix haute :
-Il n'est pas question de faire demi-tour maintenant ! Nous allons mener à bien notre mission. L'homme que nous cherchons est là, derrière une de ces portes !Nous ne pouvons pas partir, pas maintenant, pas si près du but !
-Colonel, je demande l'autorisation de parler librement, lança Elek.
-Accordé.
-Bon sang Weklan, qu'est ce que tu fais ? La haine et la colère t'aveuglent. Tu t'es lancé dans une chasse à l'homme qui ne t'apportera rien, à part la souffrance.
-Tu ne sais pas ce que c'est de perdre un frère !
-Mais je suis en train d'expérimenter ce que c'est de perdre un ami ! Weklan, nous nous connaissons depuis que nous avons été à l'Académie ensemble. Tu as toujours été un élément brillant et prometteur, ne gâche pas ton avenir au nom d'une vendetta personnelle.
-Si tu étais mon ami Elek, tu ne me dissuaderais pas d'agir comme je l'entends.
-C'est bien parce que je le suis que je veux t'ouvrir les yeux ! Ne fais pas cela Weklan, ne tue pas cet homme.
Le colonel regarda d'abord le couloir qui s'étendait devant lui et où il était certain de trouver l'assassin de son frère, puis ses soldats, qui s'apprêtaient à redescendre les escaliers. Alors Elek ajouta :
-Weklan, on t'a donné un ordre ! Tu dois obéir?fait le pour l'Empire !
Et pendant une fraction de seconde, Weklan Peters sembla résigné?

Connor Senek et son fils n'avaient pas bougé. Senek avait du mal à se remettre de ce que son fils lui avait dit. Cela avait été comme une gifle d'une puissance phénoménale. Etait-il vraiment un assassin ? Il avait toujours considéré agir pour le bien de l'univers. Il était persuadé que combattre l'Empire était la meilleure chose à faire, qu'armer les rebelles était sa mission. Mais maintenant, face à la terrible réalité, celle du cercle vicieux de la violence et de la mort, Connor n'était plus si sûr d'avoir bien agi.
Sa vie n'avait été que misère et drame et son seul rayon de soleil se trouvait assis à côté de lui, dans un canapé miteux, dans un appartement délabré. Etait ce cela sa vie ? Etait ce cela qu'il souhaitait pour son fils ? La fuite permanente, la pauvreté absolue ? Non ! Il méritait mieux que cela.
Connor serra fort son fils dans ses bras, lui baisa la tête et fit d'une voix douce et paisible :
-Pardonne-moi mon fils !
-Pourquoi ?
-Je?je n'ai pas su remplacer ta mère. Tu sais?elle t'aimait beaucoup et c'était pour que tu puisses vivre dans un monde meilleur qu'elle luttait contre l'Empire. Mais tu comprends, l'Empire l'a tuée, sans hésiter. Et moi, depuis ce temps, je n'ai cherché qu'à la venger en vendant des armes pour que leurs nouveaux propriétaires puissent assassiner autant d'impériaux que possible.
-Et tu crois avoir fait le bon choix ? demanda son jeune fils de sa voix innocente
-Non. Je m'en rends compte?et j'ai honte.

Sur ce, le jeune garçon se leva du canapé et alluma l'holoprojecteur pour écouter les informations. L'holoprojecteur était bien la seule chose de valeur dans cet appartement pourri. Bien que l'image ne soit pas nette, Connor vit une présentatrice apparaître soudainement, interrompant la diffusion d'une holosérie. Connor fronça les sourcils et augmenta le son alors que son fils revenait se blottir près de lui.
-Flash spécial ! Mesdames et messieurs, une chose terrible vient de se produire. Selon nos informations, la bataille d'Endor aurait vu la victoire des Rebelles et?attendez?je reçois une dépêche à l'instant?oh non, c'est impossible !Il?il semblerait que?notre Empereur soit mort, je répète, l'Empereur Palpatine a lui même succombé à l'affrontement ! C'est affreux, l'Empire n'a plus de chef et on me signale à l'instant que les premiers rassemblements de population ont lieu sur Coruscant. La situation risque de dégénérer et?
Mais Connor n'écoutait plus, il venait de bondir de joie, levant les bras au ciel, attrapant son fils et le faisant tourner autour de lui tout en riant.
-Ah ah ah, tu entends ça fiston, l'Empereur est mort ! Il est mort ! On a gagné ! Maintenant, tout va devenir possible. Ca y est, ta mère est vengée, on a gagné, on a gagné !
Connor reposa son fils sur le canapé et le regarda droit dans les yeux :
-Tu as entendu, bientôt nous ne saurons plus obligés de nous cacher. Nous pourrons vivre libres et en paix.
-Et on aura un appartement avec une chambre rien que pour moi ?
-Oui et puis j'achèterai un speeder et on ira se promener partout sur Coruscant !
-Génial, fit l'enfant les yeux illuminés.
-Oh je suis si heureux, j'en pleure de joie. A présent, mon fils, une nouvelle vie va pouvoir commen?

Soudain, la porte de l'appartement vola en éclats, provoquant un grand bruit sourd. Apeuré, le fils de Connor se carapata dans le canapé et se mit à crier. Senek lui, fit face au danger et vit donc Weklan pénétrer dans l'appartement, le blaster à la main. Il était suivi par trois autres stormtroopers qui prirent également pied dans le petit refuge.
Le colonel Peters braqua son arme sur Connor qui n'osa pas broncher, les yeux agrandis par la terreur.
-Vous êtes bien Connor Senek ?
Celui ci n'osa même pas répondre, totalement pétrifié.
-Est ce que vous êtes Connor Senek ? hurla cette fois ci Peters.
-O?Oui?murmura t-il
-Alors adieu !
-Non, Weklan ne fais pas cela, cria le lieutenant Elek
-Pas devant mon f?commença Connor
Il n'y eut qu'une seule et unique puissante détonation. Le laser rougeoyant traversa de part en part le corps de Connor qui bascula vers l'arrière. Il s'affaissa lourdement sur le sol, provoquant un nuage de poussière. Un mince filet de sang coula le long des lèvres de l'homme qui rendit rapidement son dernier soupir.

Weklan Peters avait toujours le bras tendu quand le jeune fils de Senek apparut de derrière le canapé, le regard empli de larmes, les membres tremblants. Il parvînt à articuler de sa petite voix :
-Vous avez tué ma seule famille.

Et c'est à ce moment précis que le colonel comprit. Il sentit que la tristesse qu'il avait toujours éprouvé n'était pas partie, qu'elle était toujours là, que son frère lui manquait toujours terriblement. Il avait tué un homme sans défense de sang froid, envahi et aveuglé par la haine, et cela n'avait servi à rien. Au contraire, il n'avait fait que provoquer la douleur et la peine chez ce jeune? orphelin. Oui, il n'était à présent qu'un simple orphelin.
Weklan lâcha son arme qui rebondit sur le sol. Puis, il se laissa tomber à genoux et ne put dire que ces simples mots :
-Mais qu'est ce que j'ai fait ?
Et le tonnerre gronda?