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Dans l'Ombre de Darth Vader
Dans l'Ombre de Darth Vader
Je suis dans le Temple. Un lieu mystérieux où se rassemblaient les adeptes de la Force appelés Jedi. Je n'ai jamais compris cette religion, et je ne la comprendrais jamais. Je ne suis pas né pour croire ni comprendre, mais pour tuer. Tuer sans réfléchir, obéir aux ordres, obéir pour tuer. Un mécanisme simple que je m'évertue à perpétuer sans discuter. Je ne suis pas apte à porter un jugement sur les actes de ces Jedi. Je sais qu'ils sont mes ennemis, et je tue sans réfléchir. Le sang? cette odeur m'enivre. Je suis né sur Kamino. Je suis né pour combattre. Je ne peux pas imaginer les répercutions de mes actes. Je suis né pour tuer, et je tue. C'est ma mission, une mission qui transcende toute forme d'éthique et qui se terre au sein de mes caractères génétiques. Des scientifiques ont créé mon corps. Des machines ont forgé mon esprit. Courage? Les soldats procédèrent à l'établissement d'une rapide tactique qui leur permettrait d'établir un périmètre de sécurité à l'intérieur de la Bibliothèque des Jedi. Quelques gestes rapides du commandant permirent à chacun de comprendre son affectation. En un éclair, les soldats se dispersèrent dans l'immense salle pour y piéger leurs ennemis. Durant leur apprentissage, ils avaient été soumis à de nombreuses simulations de combat, et leur complémentarité évidente les rendait aussi bien maîtres de la stratégie et de la tactique, que de la poliorcétique. Les clones étaient une masse sans identité propre, mais ils étaient de brillants combattants. Le silence pesait. Les soldats se concentraient sur le moment présent? les Guerres des Clones les avaient préparés à massacrer des forces séparatistes sans discuter, en se fiant à leurs Généraux jedi. Et le carnage se profilait déjà dans les esprits? mais cette fois, les Jedi incarnaient le nouvel ennemi. Je n'ai pas de nom, je me fonds dans la masse de mes frères de sang. Notre père était un guerrier mandalorien, mais il n'est plus qu'une vulgaire matrice génétique. Cependant, à travers les miens, sa légende persiste, et on entend encore ici et là que Jango Fett est en vie. C'est aussi ça la légende des Guerres des Clones? nous ne sommes pas des individus, nous sommes des membres des soldats-clones. C'est tout. Nous n'avons pas de personnalité. Nous sommes des guerriers. Certains ont été baptisés par commodité, mais il ne s'agit aucunement d'une marque d'individualité ou d'indépendance. Nous sommes les clones, nés ensemble, formés ensemble, pour vivre et agir ensemble. Et pourquoi pas pour mourir ensemble. Au c?ur de l'action, mon sang se met à bouillir et tout devient blanc dans mon esprit. Les doutes s'effacent et j'agis sans réfléchir. Tout va trop vite pour pouvoir penser. Il ne reste que l'action. Il ne reste que la mort. Loyauté? L'ordre avait été clair : aucun Jedi ne devait survivre à l'assaut du Temple. Après avoir passé des années à combattre sous la tutelle des Chevaliers, ce retournement de situation aurait pu consterner les clones. Mais leur esprit malléable était soumis à la personne du Chancelier Suprême Palpatine, et ils n'étaient pas aptes à contester une décision. La force d'assaut s'emparait à présent de la Bibliothèque de la forteresse. Bien que le Temple incarnait pour tous la paix et la justice depuis plus de quarante générations, il devenait dorénavant le tombeau de l'Ordre. Les clones ouvrirent le feu. Les atrocités continuèrent. Les lasers fusent et les corps tombent. Je suis en plein combat, et l'adrénaline me fait comprendre que je dois réagir. Une tornade de lumière verte s'approche. Un ennemi s'approche en manipulant deux sabrelasers mortels. D'un geste de la main, mon supérieur m'ordonne de me replier. Il va se charger seul de l'adversaire qui se présente. Le grondement de sa lame téméraire exprime sa fougue. Bestial, il se lance dans une danse mortelle. Obéissance? Darth Vader dirigeait cette opération. Ancien Chevalier Jedi, il était devenu à présent le fléau qu'il avait toujours combattu. Ses pairs étaient devenus des traîtres, et le Chancelier lui avait donné des directives claires : il devait prendre le Temple et exterminer les tenants de cette religion archaïque. Le jeune homme avait obéi sans discuter, comprenant que ses actes lui confèreraient un nouveau statut qui l'imposeraient naturellement dans le nouvel Empire naissant. Il méprisait les Jedi et n'hésiterait pas à terrasser ces hérétiques de la Force. La voie du Côté Obscur s'était imposée dans son c?ur? J'ai été affilié au Point de Vader il y a quelques jours. Il s'agit du nom de la 501e Légion de clones, assignée à ce sombre Seigneur Noir de la Sith. Vader est un homme de taille moyenne, mais son aura me terrifie littéralement. Mon sang se glace à chacun de ses mots. Je n'ai jamais éprouvé de tels sentiments. Serait-ce ce que certains appellent la peur ? A sa vue, ses adversaires sont figés, et son sabre de lumière s'abat mortellement. Il n'y a aucun doute possible. Vader est un bretteur hors pair. Avec une facilité déconcertante, il se débarrasse de son ennemi Jedi. Il nous mène au combat et nous apportera la? Victoire? La lame d'énergie bleue s'abat soudain dans un déluge mortel? et la redoutable adversaire du Seigneur Vader s'écroule. Serra Keto vient de succomber à l'emprise inéluctable de la mort qui marche. Elle n'est plus qu'une simple victime. Comme les clones, elle appartient désormais à un ensemble où l'identité s'efface? et les victimes de Vader sont déjà très nombreuses. La lumière n'existe plus en ces lieux. Seules comptent les ténèbres désormais. Et Darth Vader cristallise cette obscurité en massacrant les Chevaliers les uns après les autres. Rien ne résiste à l'étreinte de la mort. Sa capuche relevée pour faciliter la furtivité de ses déplacements lui permet d'assassiner sans être reconnu, ni même perçu. Le sort de l'Ordre Jedi est d'ores et déjà scellé. Le même geste s'imprime machinalement. Je presse la gâchette et mon blaster DC-17 crache ses salves mortelles. Un Chevalier Jedi peut facilement les dévier grâce à son sabrelaser. Je déteste profondément ces sabres, surtout quand je manque de me faire tuer par mes propres tirs. Mais je ne suis pas seul. Mes frères m'imitent. Et devant le feu nourri, un nouveau Jedi tombe. Courage, loyauté, obéissance et victoire sont nos maîtres-mots. Nous sommes l'épine dorsale de l'armée. Nous sommes les clones. Vader et les autres se sont retirés. Je suis resté avec cinq de mes frères pour veiller à ce qu'il ne reste aucun survivant dans la Bibliothèque, et nous avançons prudemment dans les allées. Les scanners optiques intégrés à nos casques repèrent maintenant davantage de droïdes d'entretien que de Jedi? car les Jedi font la guerre aux quatre coins de la Galaxie, et les autres sont déjà morts. Toujours sur nos gardes, nous évoluons ensemble, d'un seul mouvement, le blaster prêt à expulser sa décharge mortelle, tandis que différentes informations nous parviennent via les comlinks intégrés à nos casques. Le siège du Temple Jedi est presque terminé. Une nouvelle mission s'achève. Mais il y a toujours cette odeur de sang? cette odeur de chair brûlée qui agresse mes narines. Et cette douleur. Je perçois une douleur atroce qui déchire mon flanc droit. Mes sens me quittent peu à peu. Sans doute la panique, me dis-je pour tenter de me convaincre en vain. J'adore le sang? j'adore tuer. Et pourtant je ne comprends pas ce doute qui m'habite à présent. J'ai été formé à tuer, mais on ne m'a jamais expliqué ce qu'était la mort? et maintenant, je le sens? je meurs. C'est une sensation étrange, un compromis entre la joie et la douleur quand la maîtrise de votre corps vous échappe. Une lame de lumière verte m'a fauchée au détour d'une allée, et je vois mes pairs succomber de la même façon. J'éructe, je crache du sang, mais je suis heureux. C'est une libération de mourir au combat. Je ne pouvais espérer mieux. Après tout, je ne suis qu'un clone. La chair à canon de la République déchue? Et je suis mort pour l'Ordre Nouveau.
L'Aube du Crépuscule
L'Aube du Crépuscule
Imaginez? Imaginez que vous êtes un Chevalier Jedi. Un de ces êtres doués de facultés supra-normales. Un de ces êtres qui régit la paix dans la Galaxie. Un de ces êtres adoré par certains et craint par les autres. Aujourd'hui, vous êtes devenu un de ces êtres qui tente en vain de mettre fin à la Guerre des Clones. Imaginez que votre mission vous a mené sur un astéroïde de glace où seul, vous avez affronté des milliers de droïdes de combat. Votre sabrelaser rugit encore entre vos mains, et pourtant, tous les ennemis sont tombés. Toute la surface est désormais couverte de ces maudits squelettes métalliques, et vous vous retrouvez seul. Seul. Imaginez à présent que vous êtes un Maître Jedi. Imaginez que votre empathie soit si puissante que vous êtes en permanence lié aux autres Jedi à travers la Force. Que vous perceviez leurs émotions. Que vous ressentiez vous-même ces émotions, mais qu'aucune ne vous appartienne. Votre vie n'est que souffrance. Vous êtes toujours seul, et pourtant ces fantômes vous agressent. Vous savez plus que personne ce que signifie le mot « sentiments ». Vous savez que même si la doctrine jedi les interdit, ils sont plus que présents chez les Jedi. Ce dogme est un voile qui ne recouvre aucune réalité. Les Jedi aiment comme tout le monde, mais ils préfèrent se masquer la face. Vous ne faites qu'emprunter aux autres leurs sensations, car vous ne parvenez pas à distinguer les vôtres au milieu du chaos de ces pensées qui vous assaillent. Mais vous comprenez une chose : les sentiments sont ce qui vous fait souffrir. Vous n'avez qu'un rêve : que tout cela s'arrête, que le monde s'arrête, et que vous puissiez ne plus être seul. Vous ne souhaitez qu'une chose : pouvoir partager votre vie avec quelqu'un. A deux, tout s'arrête. C'est ainsi que vous vous définissez le mot « amour ». Ce n'est qu'un rêve? Vous avez toujours été seul, car personne n'a jamais pu vous comprendre. Encore moins vous aider. Vous ne pourrez jamais aimer? Vous savez que vous resterez seul. Devenir un Jedi est le rêve de tous les enfants. Devenir Jedi n'a jamais été que votre cauchemar. Votre malédiction vous ronge depuis votre naissance, et les Maîtres Jedi vous ont simplement aidé à vous en servir. Au lieu de sentir toute l'effervescence de la Galaxie, vous ne sentez plus que celles de vos semblables. Vous ne portez plus le poids de toute la Galaxie, seulement celui des créatures sensibles à la Force. Malgré tout, c'est un réel soulagement. Douleur. Le Grand Conseil Jedi vous a toujours assigné des missions dans des secteurs isolés, afin de diminuer votre douleur. Ainsi, vous vous êtes retrouvé à combattre ici, dans le champ d'astéroïde du système Hoth. Les espions de la 501e légion étaient parvenus à identifier une menace. Le Général Grievous avait aménagé l'un des plus gros comme une base reculée pour l'une de ses armées droïdes. Vous êtes arrivés quelques jours plus tôt et avez saboté le complexe à l'aide de quelques explosifs. Le spectacle ne vous a guère ravi. Pas plus que le combat qui a suivi. Issus des flammes, des milliers de droïdes de combat se sont avancés en ordre, prêts à affronter une armée de clones. Armée qu'ils n'ont jamais trouvé. Vous vous êtes lancé dans un combat désespéré. Seul contre tous. Votre lame d'azur parant les salves, votre esprit acéré percevant chacun des mouvements de l'ennemi. Vous n'éprouvez jamais rien d'autre que de la souffrance. Une triste vie où vous subissez la détresse des autres en plus de vivre la vôtre. Il n'y a aucune joie à combattre. Il n'y a même pas de joie dans cette vie. D'ailleurs vous ne savez même pas ce qu'est la joie? Mort. Parfois, vous souhaitez en finir. La mort vous paraît la seule solution. Mais vous avez un rêve, et ne souhaitez pas y renoncer? Dans la bataille, vous n'avez pas le droit à l'erreur, car vous portez une combinaison pressurisée, unique rempart à votre survie sur cet astéroïde. Mais vous ne faites jamais d'erreur. Votre empathie vous permet de ressentir toutes les fluctuations de l'environnement autour de vous. La Force permet ceci. La Force permet tout. A l'exception faite de réaliser votre rêve? Même au c?ur de ce chaos, vous êtes encore seul. Les rayons lasers fusent, et ça ne change rien. Vous les esquivez sans mal, ou les retournez à leur expéditeur. L'efficacité de vos coups est absolue. Vous frappez de toutes vos forces, et les mécaniques cèdent sous cette terrifiante lame de lumière. Ces vulgaires droïdes ne font pas le poids face à un Maître Jedi. Car même au c?ur de cet épais brouillard qui recouvre le sol, vous percevez tout. Absolument tout. Les droïdes, eux, ne perçoivent que leur destruction. La bataille est terminée, mais ça ne change rien. Vous restez debout, les yeux plongés dans le vide, votre lame vrombissante à la main. Vous vous maudissez. Vous maudissez la Force. Des larmes se forment au coin de vos yeux, mais elles ne coulent pas. La tristesse n'existe plus pour vous. Car toute votre vie est maussade. La courbe décrite par les astéroïdes s'efface alors pour laisser apparaître l'étoile du système Hoth sur l'horizon. Vous vous retournez, mais restez insensible face à ce spectacle. Un nouveau lever de soleil sans saveur. Et pourtant il s'agit là de l'aube du crépuscule. Soudain? Soudain, un concert de hurlement vous assaille. Vous ne comprenez pas ce qui se passe. Vous ne supportez pas ces cris, et vous lâchez votre arme, en vous tordant de douleur. La Force hurle. La mort frappe. Le sang coule? Partout, les Maîtres Jedi tombent les uns après les autres. La douleur est atroce. A chaque fois qu'une vie est prise, vous vivez cette mort. Les images défilent. Les soldats-clones se retournent contre les Jedi. Au-delà des hurlements, des mots s'impriment dans votre esprit. Ordre Soixante-Six. Vos genoux flanchent sous votre poids et vous vous écroulez sur le sol, les mains sur le casque, tentant de reprendre vos esprits. Les clones? Vous comprenez à présent comment le Piège à Jedi se referme. Vous comprenez à présent que les Sith ont gagné. Ordre Soixante-Six Mais les hurlements ne cessent pas, et la folie s'empare de votre esprit. Des images de mort vous hantent encore et encore. Jusqu'à la fin de votre vie, vous êtes emporté dans cette sombre spirale de la réalité où vous vivrez dans l'impuissance l'assassinat de ces Maîtres Jedi. Vous ne supportez plus cette vie? vous tombez sur le côté et vous recroquevillez en position f?tale, tandis que votre esprit expulse sa douleur? vous sombrez dans la folie? A jamais vous resterez seul, prisonnier d'horribles pensées qui vous mèneront à la folie? Vous étiez Azrakel le Guerrier Noir? vous n'êtes maintenant plus rien? Une âme errante dans les méandres de la Force? oubliant la folie, oubliant son corps? Cependant vous êtes en vie, condamné à une souffrance éternelle? Votre rêve ne se réalisera jamais? Car les rêves sont faits pour ne pas être réalisés. C'est pour cela que ce sont des rêves. Exécutez l' Ordre Soixante-Six.
Epitaphe
L'obscurité est généreuse, et patiente, et elle gagne toujours.
Elle gagne toujours, parce qu'elle est partout. Elle habite le bois qui brûle dans l'âtre, et la bouilloire qui chante sur le feu ; elle est sous votre chaise, sous votre table, et sous les draps de votre lit. Marchez en plein soleil, à midi, et l'obscurité vous accompagne, attachée à la semelle de vos chaussures. Et plus vive est la lumière, plus noire est l'ombre qu'elle projette. Prologue - Ne vous inquiétez pas, général. Nous resterons bien sages en vous attendant, fit le commandant Sabra en plaisantant. Mais si vous avez besoin de nous, n'hésitez pas à nous joindre. Peu importe la situation, vous savez que nous vous suivrons jusqu'à la mort, Maître Jerec. Les larmes du mort Perchée sur ses longues pattes crochues, la mouche de sang évolue doucement sur cet ?il vitreux envahi par des larmes salées cristallisées. Sous son poids, les cils fragilisés par le gel plient à se rompre, mais la créature inquisitrice ne bronche pas un instant. L'insecte ne se soucie pas de la gêne qu'il occasionne, et plante sans hésiter sa trompe aventureuse dans l'épaisse paupière, commençant dès lors à se nourrir de l'épais liquide carmin qui s'écoule dans ces veines humaines. Le regard de l'homme est étonnamment vide. La présence du parasite ne le soucie guère, car il ne bouge plus. Son corps ankylosé n'ose même plus frémir quand le vent glacial pénètre la geôle et s'immisce timidement contre lui. Seuls ses poils se dressent encore quand il frissonne, mais son esprit n'occupe d'ores et déjà plus cette enveloppe charnelle inerte. Une mince pellicule de poussière blanche repose sur son être, le figeant dans l'histoire pour l'éternité. Ce prisonnier est adossé contre un mur recouvert de glace, ses bras gisant sur le sol dans une mare de liquide écarlate. Après avoir sombré dans la colère. Après avoir sombré dans la mélancolie. Tout espoir a fini par l'abandonner sans prévenir, et un morceau de glace acéré lui a permis d'en finir. Les veines des poignets tranchées, il est mort dans son propre sang. Exprimant toute sa douleur et ses doutes, elles sont devenues de magnifiques cristaux piégés sur ses joues. Magnifiques, elles sont là. Les larmes du mort. Fin du jeu Le modeste campement a été dressé soigneusement plusieurs jours auparavant. Et ce soir, comme chaque soir, les joyeux clones jouent au sabacc en attendant le retour de leur général Jedi. Accompagné de six autres Chevaliers, Jerec est parti s'infiltrer discrètement dans la Grande Bibliothèque Expéditionnaire de Csaplar. Au c?ur de cette forêt de conifères, le feu que les soldats ont allumé reflète la flamme qui s'agite en eux. La flamme qui les anime et révèle cette rage de vaincre qui leur a permis de remporter de nombreuses batailles. Certes, ils ont maintenant été affectés au Corps d'Exploration Jedi, mais les combats ne sont néanmoins pas absents depuis le début de leur voyage au c?ur des Régions Inconnues. La mission de ce corps est simple : découvrir des artefacts qui pourraient tomber entre les mains des Séparatistes. D'autres diront qu'il s'agit tout simplement de trouver une arme permettant de mettre fin aux Guerres des Clones. Chacun est libre de croire ce qu'il veut, mais l'objectif premier reste le même. En attendant de quitter ce monde hostile, les clones passent le temps comme ils peuvent? Ils attendent la fin du conflit? Si ce n'est que ce soir, au moment où Ezol abat ses cartes, il ne s'agit que de la fin du jeu. La Connaissance contre le temps La jeune Chiss Lak'ana'sabosen navigue aisément dans les systèmes informatiques de la bibliothèque, déverrouillant les banques de données sécurisées les unes après les autres, se servant des aides holographiques ici et là, effectuant des recherches précises répondant aux exigences de ses visiteurs impromptus. Le travail qu'on lui a demandé est d'une simplicité rare, et elle l'effectue avec dévouement sans en comprendre les finalités. Connecté au système, un droïde de modèle LOM transfère les informations dans sa propre mémoire, afin de permettre aux Jedi infiltrés de les analyser à l'issue de leur mission. De son côté, Maître Jerec, un Jedi miraluka qui « voit dans la Force», consulte les anciens livres de papier à la recherche d'éléments cruciaux. Ses connaissances du cheunh, quoique lacunaires, lui sont suffisantes pour qu'il parvienne à comprendre l'essentiel de ses lectures. Quand bien même le sens de tel ou tel idéogramme primordial lui échappe, il scanne aussitôt la page afin de l'étudier plus tard avec la plus grande attention. Cela fait maintenant dix heures que sept Jedi se trouvent secrètement en ces lieux. Il leur faut absolument obtenir un maximum d'informations sans que leur présence ne soit révélée. L'incident du Projet de Vol vers l'Infini ayant attiré la méfiance des Chiss à l'encontre des étrangers, davantage encore à l'encontre des Jedi, Jerec a décidé de s'introduire en cachette dans cette immense bibliothèque. Lak'ana'sabosen, qui s'était liée à un Jedi il y a quelques mois, avait décidé de les aider dans leur entreprise. Ils ne perdent pas de temps. Ils ne doivent pas en perdre. C'est une course. Une course où il n'y a que deux concurrents. La connaissance contre le temps. Un lien vers le passé Si ce groupe du Corps d'Exploration Jedi a mis les pieds sur Csilla, c'est avant tout parce qu'un Maître Jedi s'y est aventuré seul six mois auparavant, et qu'il a disparu soudainement, alors qu'il était en quête de reliques dans la capitale. Maître Katarn, intrigué par la destruction du Projet de Vol vers l'Infini, avait suivi la trace de l'expédition et mis les pieds sur Csilla sans penser qu'il y trouverait la mort. Le Hutt Achronaa lui fournissait diverses informations intéressantes qui l'amenèrent à rencontrer une jeune Chiss Lak'ana de la Famille Sabosen et responsable de la Bibliothèque de Csaplar. Leur relation s'intensifia et il parvint à gagner sa confiance et à en découvrir davantage au sujet des implications du gouvernement csillien dans la destruction du vaisseau. Le Jedi et la Chiss finirent par s'aimer, mais cet amour impossible pour Maître Katarn lui fit prendre conscience qu'il devait quitter Csilla. Il devait s'exiler loin pour leur bien à tous deux, ce qu'il tenta de faire en allant rejoindre Achronaa. Mais le Hutt avait d'autres plans concernant le Jedi qui lui était redevable, et quand ce dernier refusa, il l'incarcéra dans une cellule de sa forteresse où Katarn fut torturé et finalement oublié? Aujourd'hui, seul son corps vide est encore présent en ces lieux. Son esprit s'en est allé rejoindre les méandres de la Force. Son amour est quant à lui resté auprès de la jeune Lak'ana. Exécution Alors que le lieutenant Ezol abat ses cartes dans un cri enjoué de triomphe, un son strident indique qu'une communication attend d'être transmise. Pâle et bleuté, sujet à de nombreuses interférences hésitantes, l'hologramme d'un homme vêtu d'une bure obscure apparaît sur l'holoprojecteur dont vient de s'emparer promptement le commandant Sabra. Annoncée par une voix insistante, cette directive diachronique est simple. « Exécutez l'Ordre 66 ». Aussitôt, les clones brandissent leur blaster par réflexe? mais les Jedi qu'ils sont sensés tuer à cet instant ne sont pas là. L'ironie de la situation résidait dans la surprise sensée envahir les proies jedi. A présent, l'Ordre 66 prend une autre dimension d'autant plus intéressante: celle d'une traque mortelle au cours de laquelle les Jedi seront exécutés. Au travers de la Force? Le paisible flux de la Force est traversé par une onde de choc détonante. L'onde se répand à une vitesse prodigieuse, surprenant aux quatre coins de la Galaxie ses adeptes les plus alertes. A cet instant précis, Maître Jerec sent ses jambes fléchir sous son propre poids. S'il ne tentait pas de garder la face vis à vis des autres Chevaliers, il se serait écroulé. La course entre la connaissance et le temps accapare un nouvel aspect : la connaissance vient de triompher, car il sait. Il sait que ses pairs tombent les uns après les autres sous un feu nourri, car les hurlements dans la Force ne s'arrêtent pas. Il sait que sa vie est menacée car ses propres soldats ont reçu la même directive exécutrice. Il sait pour les clones. Il sait tout au sujet de l'Ordre 66. Il sait qu'il doit tout arrêter maintenant. Cette machination n'a de but que la mise à mort de l'Ordre Jedi. Abandonnant le livre qu'il tient et hélant ses camarades de sa voix criarde, Jerec accourt vers la jeune Chiss et la prie de tout stopper maintenant, arguant qu'ils doivent fuir au plus vite. Le droïde LOM est le plus prompt à réagir. Il recule, se déconnectant du système, et sort ses blasters. Lak'ana'sabosen, quant à elle, ne comprend pas ce qui trouble ainsi ses hôtes, mais elle se résigne à obéir et quitte son siège. Les six autres Jedi se rassemblent rapidement autour du centre informatique, au c?ur de la bibliothèque. Eux aussi ont saisi ce qui se passe. Leur mine grave laisse présager à la jeune Chiss que le pire est arrivé. Elle ne pose aucune question. Chacun des Chevaliers brandit le manche de son sabrelaser, déterminé à s'en servir pour défendre chèrement leur vie. Fermement décidés à survivre à cette sombre fatalité, ils se dirigent à grands pas vers l'issue de secours qui leur a permis d'entrer via les égouts. L'un après l'autre, ils basculent dans la boue verdâtre qui parcourt les conduits et commencent à cheminer vers la lumière. Ayant fait ses adieux à la jeune Chiss en la remerciant de son dévouement, Jerec est le dernier à quitter les lieux. Thanatophobia I : Evanescence Tout en s'amusant avec son narguilé, Achronaa, le Hutt albinos s'excuse de ne pas comprendre ce que le Chevalier Jedi attend de lui. Ses yeux rouges ne sachant où regarder trahissent néanmoins sa culpabilité. Il sait pertinemment ce qu'il est advenu du Jedi qui s'est rendu sur Csilla en éclaireur isolé quelques mois auparavant. Il refuse toutefois de l'avouer, malgré la lame vrombissante d'un sabrelaser qui menace sa gorge et titille sa glotte. Cette forteresse hutt est peuplée d'une foule hétéroclite de non-humains qui constituent la cour de ce Seigneur du Crime local. La plupart des étrangers de Csilla transitent d'ailleurs via Achronaa pour se rendre sur ce monde, et le vieux nautolan jedi Vvaeo a remonté sans mal les pistes concernant Maître Katarn jusqu'au Hutt à la peau blanche. Toutefois, il sait que son pouvoir de persuasion ne suffira pas à lui faire connaître la vérité. A ses côtés se trouve Tremen, un Mon Calamari à la peau bleue. Le médecin du commando Jedi infiltré sur Csilla. Lui aussi connaît les Hutt pour avoir été le médecin personnel d'une de ses limaces pendant des années. Aujourd'hui, il accompagne Vvaeo pour découvrir Maître Katarn et le sauver. Mais surpris par les flammes infernales d'une explosion dantesque, le Maître Jedi n'est bientôt plus qu'un jouet entre les mains des clones qui s'engouffrent dans la forteresse. S'ils ont été jadis le Deus ex machina de nombreuses batailles sans issue, ils accaparent dorénavant un aspect bien plus néfaste que n'importe quel ennemi. Ayant débusqué une de leurs proies, les soldats ajustent leur cible et se mettent à lui offrir généreusement un feu nourri. Sous leur casque, leur visage restait impassible. Ce massacre ne les trouble pas. Ils ont été formés à obéir. Ils ont été formés à tuer. Ils obéissent et tuent. Tremen se couche sur le sol et ne tarde pas à se réfugier en rampant dans une alcôve à l'instar de nombreux courtisans paniqués. A l'abri, il découvre un spectacle macabre auquel il ne s'attendait pas. En un éclair, Vvaeo se retourne, sa lame verte retournant les premières salves à leur expéditeur. La thanatophobie n'est pas une caractéristique jedi, mais à cet instant précis, le doute s'immisce lentement dans son esprit, parcourant son échine et lui donnant des frissons désagréables. La peur s'emparerait-elle de son esprit ? Impossible, il est un Jedi. Un Jedi ne connaît pas la peur, car la peur mène au Côté Obscur. Quand il accuse une salve dans l'omoplate droite, il ne bronche pas, se concentrant sur son sabrelaser et se préparant à parer magnanimement les prochains tirs ennemis. Mais bientôt un deuxième coup le blesse à l'avant-bras droit. Un autre à la cheville. Encore un autre au flanc gauche. Les coups touchant au but s'enchaînent et son corps se désarticule sous les impacts. La majestueuse lame de lumière évanescente disparaît et son vrombissement si particulier s'estompe aussitôt. Quand ses genoux chutent sur le sol, Vvaeo a encore conscience que ses blessures lui font perdre le contrôle de son propre corps et que son destin se dessine à présent. Que signifie cela ? Doit-il imposer à son esprit la vérité ? Une vérité qu'il ne peut accepter, car cette vérité ne doit pas exister : la réalité de la mort n'existe pas, il l'a toujours su, et ne doit pas l'oublier. Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force. Thanatophobia II : Utopia ou deuteranopia ? Les lames participent à l'éclairage timide des égouts, et chacun des pas éclabousse les parois de ces sinistres lieux. Bientôt, le commando jedi parvient à l'issue du tunnel, issue qui s'ouvre sur la forêt où le campement a été établi. Une issue qui s'ouvre également sur leur seul moyen de quitter ce monde : une canonnière républicaine dissimulée sous un filet de camouflage. Sur leurs gardes, leur champ de perception étendu au maximum, les Jedi s'apprêtent à sortir du conduit d'évacuation des eaux de Csaplar quand un détonateur thermique roule à leurs pieds, explosant dans une immense gerbe de flammes. Deux Chevaliers gisent sur le sol. Les yeux vides. Ils sont? morts ? Impossible, la mort n'existe pas. Pourtant, ils ne bougent plus, et leur présence a disparu dans la Force. Grâce à un bond habile, Maître Jerec parvient à se réfugier dans le dos des clones, son sabre d'un bleu glacial fauchant les premiers soldats, entamant une danse mortelle qui ne se soldera que par l'étreinte intime de la mort. De son côté, le droïde assassin participe au massacre en atteignant ses cibles à chaque salve, permettant aux Chevaliers de profiter de cette habile diversion. Bientôt, une vingtaine de commandos jonchent le sol, la plupart happée et mutilée par une lame de sabre. Les Jedi peuvent alors se mettre à courir vers le vaisseau. Deux d'entre eux tirent sur le filet, tandis que leurs compagnons filent dans le cockpit pour allumer les moteurs. Mais Jerec n'a pas fini, car Maître Vvaeo est encore piégé sur ce monde. Sa présence s'éteint dans la Force, mais il ne peut se résigner à l'abandonner lâchement. Il ordonne donc à ses camarades de décoller sans lui. Il leur ordonne de partir maintenant s'ils veulent sauver leur vie. Ils s'exécutent sans discuter les ordres de leur général et consultent l'appel en provenance du Temple demandant à tous les Chevaliers de rentrer à Coruscant. Malgré la situation sur Csilla et la perturbation qui agite la Force, ils se réjouissent de la fin de la guerre et de leur retour parmi les leurs. Le vaisseau s'élève à peine au-dessus des sapins qu'il se transforme en une énorme sphère de plasma. La détonation souffle les arbres sur une vingtaine de mètres, tandis qu'une boule de feu s'écrase dans cette forêt maudite qui ne tarde pas à s'embraser. L'engin avait été saboté au préalable, et les explosifs ont fait leur travail. Quatre nouveaux Jedi ont trouvé la mort. Jerec réalise qu'il vient d'envoyer ses frères d'armes à la mort? Il ne s'est pas méfié, et les a tués sans le vouloir. La Guerre des Clones n'est qu'une utopie. Un regard aveuglé par un carcan trop lourd a empêché cet Ordre orgueilleux de voir la réalité de ce Piège à Jedi. Alors que la fonction des soldats-clones, moteur fondamental de l'issue du conflit, leur a échappé, la Guerre des Clones prend à cet instant tous les aspects d'une deutéranopie pour l'Ordre Jedi. En réalité, les Jedi s'efforcent de voiler une partie de la réalité. En réalité, les Jedi aussi ont peur de la mort. La Nuit d'écarlate Au milieu d'une cour marquée par une intervention inattendue des clones, Tremen accourt au pied de Maître Vvaeo pour tenter de le soigner. Ses signes vitaux ont disparu, mais il sait qu'il reste une chance. Rapidement, il distribue des ordres à quelques spectateurs terrorisés et ouvre sa trousse de soin et en sort ses différents instruments. C'est quoi un chirurgien ? Comment quelqu'un peut-il choisir de faire consciemment ce que ce métier exige ? Les chirurgiens. Ils ouvrent. Ils amputent. Ils tranchent. Ils brûlent. Ils cousent. Ils déchirent. Ils scient. Ils mutilent. Ils infligent d'incroyables souffrances dans l'espoir de soulager d'autres souffrances. Le patient est allongé, inconscient, sur une table d'opération improvisée, tandis que de la glace pilée atténue les douleurs. Les instruments sont désinfectés à l'aide de brandy corellien, et le chirurgien se met au travail. Le Mon Calamari à la peau bleue qui est en charge du blessé ne panique pas. Il a déjà pratiqué des opérations plus graves par le passé. Néanmoins, il se demande pourquoi les clones se sont brutalement retournés contre leur Général Jedi. Nul doute que quelque chose de grave vient de se dérouler. Sous les yeux surpris de Tremen, les soldats ont laissé Vvaeo pour mort après avoir regardé son cadavre. Mais leur diagnostic s'avère prématuré? Il y a encore de l'espoir? Même si cette nuit est placée sous le signe du sang, le chirurgien se battra jusqu'au bout. Il reste de l'espoir, quand bien même la nuit d'encre finira fatalement par se teinter d'écarlate. Epilogue I : Errance Les autorités csilliennes ont été alertées des différents incidents et mènent l'enquête en renforçant la sécurité au sein de Csaplar. Les rumeurs vont bon train? surtout après la découverte des corps et de l'épave dans la forêt. Dissimulant son visage sombre sous une bure de tissu noir, Jerec s'est rendu dès l'aube dans la capitale, alors que le soleil se découpe à peine sur l'horizon. Les clones savent rester discrets, ils ne se révèleront pas au grand jour. Désormais, leur but consiste à retrouver le dernier Jedi qui leur a échappé : Jerec. Pour cela, ils doivent rester cachés et se faire oublier pendant un temps. Jerec a déjà retrouvé le corps sans vie de Vvaeo et a conseillé à Tremen d'essayer de tenter de fuir de son côté. Chacun doit tenter sa chance sans compromettre l'autre. Le Maître téméraire s'aventure sur le marché, pénètre les tavernes, dans l'espoir de trouver un pilote et un vaisseau qui lui permettront de quitter Csilla? Il agit comme une ombre au c?ur de cette foule, et espère parvenir à échapper à ses limiers. Jerec commencera alors une vie itinérante? Il n'est plus un Jedi? Il n'est plus qu'une ombre qui doit s'effacer? L'ombre d'un Jedi. Epilogue II : Jusqu'à la mort Perché sur le toit d'un immeuble, le commandant Sabra scrute la foule dans ses macro-jumelles. Son attention est captivée par la silhouette mystérieuse d'un homme qui s'emmitoufle dans une bure sombre pour lutter contre le froid. Mais Sabra connaît sa proie. Il l'a accompagnée partout ces trois dernières années, et sait comment son général se fond dans la masse. - Nous vous suivrons où que vous alliez, Jerec. Nous vous suivrons jusqu'à la mort. Epilogue III : Vers le Côté Obscur? L'obscurité est généreuse. Son premier cadeau est qu'elle masque tout : votre vrai visage est dans le noir, sous votre peau, votre vrai c?ur reste dans l'ombre, tout au fond. Mais ce que l'obscurité masque le plus, ce n'est pas votre vérité secrète ; c'est la vérité des autres. L'obscurité vous protège de ce que vous ne voulez surtout pas connaître. Son deuxième cadeau consiste à vous maintenir dans une illusion rassurante : c'est la douce étreinte du rêve dans l'abandon de la nuit, la beauté que l'imagination donne à ce qui serait repoussant dans la lumière crue du plein jour. Mais le plus grand réconfort de l'obscurité est de vous faire croire qu'elle passera : que toute nuit amène un nouveau jour. Car, en réalité, c'est le jour qui est éphémère. Le jour est une illusion. Le troisième cadeau de l'obscurité est la lumière elle-même : comme les jours sont définis par les nuits qui les séparent, comme les étoiles sont définies par les ténèbres insondables dans lesquelles elles tournoient, l'obscurité renferme la lumière, et la ramène de ses propres abîmes. A chaque victoire de la lumière, c'est l'obscurité qui gagne. |
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