Le soleil se couchait et les rayons orangés de la boule gazeuse de Yavin se reflétait sur le visage de Leris. Le Maître Jedi était debout au sommet du temple de l'Académie et avait l'air pensif. La menace Yuuzhan Vong semblait avoir été écartée mais ils étaient toujours dans la galaxie. Mais Leris était conscient que la menace Sith était plus importante que jamais. Toryn Sana, un ancien Jedi, avait pris le contrôle de l'Ordre Sith et ses adeptes se répandaient dans la Galaxie, répandant sur leur passage mort et destruction. Les yeux de l'humain se portèrent sur un chauve faucon qui plongeait sur sa proie. Les puissantes serres de l'animal attrapa un souriceau et il repartit dans les airs.
- Leris ?
Le Maître de l'Académie se tourna et posa les yeux sur un Bothan. Il avait le pelage ébène et sa carrure était surdimensionnée pour son espèce. Deux sabres pendaient à sa ceinture, il avait l'air plein de confiance. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Leris renvoya le sourire au Maître Gardien, également membre du conseil. Il ne l'avait pas senti venir.
- Oui, Jyodas ?
- Le Conseil doit se réunir, nous avons un postulant pour l'Académie. Vischnei et Corran nous attendent.
Leris soupira.
- Très bien, allons-y.

Xanatos atterrit le premier. En l'absence du Maître Yael, le Chevalier Gardien avait pris la tête du Jedi Squadron. Il posa son JSO comme s'il avait répété sans cesse la même man?uvre avec précision. Il était l'un des meilleurs pilotes de l'Académie et était fier de son poste. Le Conseil avait toute confiance en lui et le travail était impeccable. Xanatos descendit de son vaisseau. Un humain s'approcha.
- Bravo Xanatos ! dit-il. Votre travail est impeccable, comme toujours.
- Merci, Maître Luke ! Les contrebandiers n'ont pas opposé trop de résistance.
- L'Alliance Galactique fera le reste.
Le reste du Squadron alla rejoindre les deux hommes. Les Chevaliers Matt et Sobri saluèrent Luke, suivis des Padawans Ryath et Amaru, le seul Mon Calamarien de l'Académie, récemment accepté par l'Académie.
- Bravo à tous, reprit Luke. Allez vous reposez, vous l'avez bien mérité.
Xanatos était un homme d'action et préféra aller en salle d'entraînement pour parfaire sa technique. Malgré l'heure quelque peu tardive, la salle était toujours active. Le Chevalier vit la lame bleu de la double lame de Janos fuser vers la tête d'Aynar. Le jeune Twi'lek, un descendant d'Aayla Seccura, dut faire appel à ses talents d'apprenti gardien pour repousser la lame. Derrière lui, une Twi'lek à la peau bleu l'observait avec un air d'approbation. Mira était la plus belle fille de l'Académie et elle était subjuguée par Jyodas. Elle était Chevalier Gardien et Aynar était son Padawan. Xanatos admira la scène avec un grand plaisir. Les apprentis s'amélioraient de jours en jours et devenaient toujours plus impressionnants.
L'Ordre Jedi s'assurait un bel avenir, pensa-t-il en souriant.

Mara sortit de ses appartements. La Maître Jedi était l'un des Maître les plus puissants de la Galaxie. La maîtrise de la Force de l'humaine n'était égalée que par les Maîtres du Conseil Vischnei et Corran. Elle aperçut un Twi'lek, assez grand, plutôt musclé et à la peau pâle. Il avait dessiné une larme noir sous son ?il droit.
- Bonsoir Malekith.
Le Maître Gardien se retourna et adressa un sourire à l'humaine. Elle put lire un certain charisme dans ses yeux.
- Bonsoir, Maître Mara. Des nouvelles du dernier commando Sith ?
- Nous avons perdu leur trace sur?Ryloth.
Elle sentit subitement la peine de Malekith à la simple prononciation du nom de la planète d'origine des Twi'lek. Il y a à peine un mois, Malekith avait perdu son cousin Tenshot, mort en duel ave le Sith Toryn Sana. Malekith avait presque cédé au Coté Obscur. Il devait tout à Tenshot, et, s'il avait pu, il aurait préféré que son cousin soit à sa place. Mara entraîna Malekith en salle commune. La salle était immense. L'Académie, un ancien temple Massassi, bâti au temps d'Exar Kun, avait au départ été créée par Luke Skywalker, et au fil des années, malgré des déplacements forcés de l'Ordre Jedi, sur Eclipse ou sur Rhen Var, elle avait été restaurée.
- L'Alliance a commandé des troupes pour les traquer. Ils nous préviendront dès qu'ils auront du nouveau.
Malekith demeura silencieux. Il était de nature solitaire. Mara posa sa main sur son épaule, ce qui surpris le Twi'lek.
- Malekith, je sens le désir de vengeance en toi, dit-elle d'une voie douce. Ne te rabaisse pas à ça. Le lien entre toi et Tenshot était très fort mais tu ne pouvais pas dépendre que de lui. J'avoue que ses bêtises me manquent. Cela doit te rendre plus fort et te servir de leçon.
Mara était dur mais c'était la vérité. Elle parlait par expérience.
- Je le sais, ainsi que je sais que je peux compter sur votre soutien, mais cette plaie ne se fermera pas rapidement et jamais complètement.
Mara lui sourit.
- Courage, Malek !
Elle lui administra une tape amicale dans le dos.

- TOGO ! BAISSE LE SON !
La jolie Fallen en avait mal à la tête.
Merci pour les oreilles, pensa-t-elle.
- TA GUEULE, DANAE !! hurla Togo.
C'était le genre de discussions fréquentes à l'étage des Chevaliers le soir. Togo augmenta le son et fit trembler les murs. Le jeune humain était victime d'une certaine culture.
CLAC !
Gros silence.
Elle a coupé le courant, pensa Togo. Il descendit furieux.
- Quel est l'abruti qui a coupé l'interrupt?eur.
Nawocca n'avait pas l'air content du tout.
- Désolé Maître.
Le Wookie émit une série de grognements et Togo ouvrit de grands yeux.
- Faire des excuses à Danae ?! J'aimerais mieux mourir. Entre guérisseurs, on aime bien rigoler.
A soixante-seize ans, Nawocca était relativement jeune pour son espèce. Sa sagesse de consulaire était grande, et l'une des valeurs principales vue par les Wookie était le respect.
- Bon, d'accord, capitula le Chevalier Guérisseur.
Tamerlane sourit en coin.
- T'as un problème, Tamer ?
L'interpellé remonta dans sa chambre en pouffant de rire.
Togo ressentit un trouble dans la Force. Un danger approchait. La présence de personnes non réglementaires à cet étage l'inquiétait. Il commença à reconnaître les présences. Ils étaient une quinzaine.
- Alerte ! cria Togo. Ils remettent ça !
Dirigé par Derkel, les Padawans fonçaient sur le Chevalier, armés de coussins et de polochons.
Vive le « bahutage », pensa Togo?

Leris regarda Vano avec admiration.
- Bienvenue à l'Académie, Padawan Vano.
La fierté se lisait ouvertement sur son visage. Le jeune humain avait enfin l'impression d'avoir atteint ses buts. Corran se leva.
- Tu seras placé sous la tutelle du Chevalier Tamerlane. A présent, tu peux rejoindre tes frères Jedi.
- Je saurai me montrer digne de la confiance que vous m'accordez, Maîtres Jedi.
Vano les salua et sortit dans une démarche qui reflétait sa fierté et sa joie. Vischnei se leva. Son air reflétait largement sa sagesse et son expérience dans la Force.
- Un nouvel espoir dans la Force. Mais nous ne l'avons pas assez mis en garde sur les dangers du Côté Obscur.
- Son Maître s'en chargera, intervint Leris, et s'il y a un problème, nous le sentirons et nous serons là pour l'aider.
- Jyodas ?
Les quatre Maîtres se tournèrent vers la porte. Malekith se tenait à son seuil. Le Twi'lek se tourna vers l'interpellé.
- J'ai besoin de toi, les Padawans sont agités ce soir.
- Ils sont décidément aussi gamins les uns que les autres, remarqua le Bothan. Demande à Luke de nous accompagner.
- Ils s'en prennent aux Chevaliers et ces derniers s'amusent bien. Tenshot a laissé une grosse trace du « bahutage ».

Niwoma renvoya le coussin avec force sur la tête de Marone. Le Chiss avait l'air de bien s'amuser. Le Chevalier Sentinelle souleva Mick par les pieds et le plaqua au sol. Matt, Chevalier Gardien de son état et aidé de la forme cinq, abattit le polochon comme un sabre laser sur la tête du Padawan à terre. Derkel bloqua le coussin de Sobri, regarda le Zabrak mais ne vit pas l'attaque par derrière d'Echtelion parmi les plumes volantes, pas plus qu'il ne vit les trois Maîtres Gardiens charger la mêlée de Chevaliers et de Padawans. L'arrivée des trois nouveaux combattants changea immédiatement le style du combat. Luke prit un polochon, l'enroula autour du cou de Danae et de Major, et les plaqua au sol. Les Padawans commencèrent à prendre la fuite vers leur étage, pendant que les Chevaliers se rendaient, mais furent stoppés au bout du couloir par un Barabel fort imposant.
- Merci du coup de main, Maître Vik.
- Ce Barabel se devait de vous aider un peu.
Le calme était revenu à l'étage. Les quatre Maîtres Gardiens de l'Académie regardèrent les Padawans et les Chevaliers regroupés. Jyodas s'avança.
- Et on appelle ça une Académie Jedi. Vous devriez avoir honte, tous autant que vous êtes.
- Dites ça aux Padawans, Maître Jyodas, répliqua Togo. Ils sont arrivés pour nous taper dessus. Une véritable invasion de parasites.
- Parasite que tu as d'ailleurs été, enchaîna Luke. Au lieu de s'engager dans la bataille, vous deviez les ramener à la raison. C'est pas une colonie de vacances. Vous êtes responsables d'eux.
Un ricanement s'échappa des Padawans.
- Quand à vous, intervint Malekith en se tournant vers les Padawans, c'est inadmissible. Surtout ceux qui se sont servis de la Force. Vous avez perdu la raison ou quoi ?!
Le silence retomba sur l'assemblée. Jyodas les contempla.
- Bien ! Demain, levé a cinq heures et course dans la jungle jusqu'au déjeuner. Ca vous dissuadera de recommencer. Allez vous coucher !

Will continuait de courir. Il puisait son énergie dans la Force. Il était fatigué, mais d'accord avec la sanction prise. Il se plongea encore plus dans la Force et canalisa la puissance dans ses jambes. Les Chevaliers Gardiens étaient en tête avec lui. Les autres Chevaliers suivaient derrière, puis les Padawans, suivis de Vik et Malekith pour motiver les deniers. Will avait une grande connaissance de la Force, il était consulaire depuis longtemps. Il distribuait son surplus d'énergie aux Padawans, à la demande de Jyodas, non seulement pour les aider à supporter l'effort, mais aussi pour les habituer à être en parfaite harmonie avec la Force et être en communication avec les autres.
« Courage les gars ! L'Académie n'est plus loin »
Mara les attendait à l'entrée.
- Allez manger et vous reposez. Ensuite rendez-vous en salle commune. Corran a deux ou trois choses à vous dire.

Les Padawans autant que les Chevaliers appréhendaient cette perspective et restèrent silencieux en franchissant les portes de l'Académie. Maître Corran n'avait pas la réputation d'être sévère outre mesure, cependant, le respect qu'il inspirait était tel que les Chevaliers auraient préféré retourner courir plutôt que de le décevoir, et que les Padawans craignaient même d'avoir à affronter son regard après le débordement qui avait eu lieu la veille. Quelques temps après le retour des punis, la voix de Leris résonna dans les hauts parleurs qui avaient été placés dans chaque pièce de l'Académie.
- Les Padawans et les Chevaliers qui sont de près ou de loin impliqués dans le débordement d'hier sont attendus en salle du Conseil.
L'appréhension se fit grandissante chez les Padawans. Si Leris était là, le sermon allait très sévère. Lentement, la mine déconfite, ils se dirigèrent vers la salle du Conseil. Une fois que tous furent arrivés, ils attendirent à l'entrée, personne n'osant franchir le seuil en premier. La porte s'ouvrit finalement et les Maîtres Jyodas et Malékith apparurent aux Jedi.
- C'est quand vous voulez, dit Jyodas.
Les Padawans et les Chevaliers pénétrèrent un par un dans la salle du Conseil. Aucune sensation n'aurait pu être pire. Le Conseil des Maîtres était au grand complet, et tous jetaient sur les arrivants un regard chargé de reproches et de déception. Après un moment de silence qui sembla durer une éternité, Corran prit la parole.
- Pourquoi ne pas être entrés? Vous avez honte? Il me semblait que vos Maîtres respectifs vous avaient appris à assumer vos actes. Me voila détrompé...
Tous baissèrent les yeux, surtout les Chevaliers. Ces quelques mots étaient bien pires que la pire des punition. Face à Corran, on se sentait irresponsables, stupides, pitoyables même, quelque part...
- J'ai depuis un certain temps laissé flotter un certain laxisme au niveau de la discipline, pensant que la règle de vie que vous êtes censés suivre vous imposerait une tenue irréprochable. Tel n'étant pas le cas, je vais être obligé de reprendre un certain nombre de mesures. Tout d'abord, Padawans et Chevaliers se limiteront à des rapports strictement hiérarchiques. Les Padawans respecteront leurs emplois du temps à la lettre, surtout en ce qui concerne les horaires. De cette manière, s'il y a des débordements, ils auront lieu de jour au moins. Enfin, tout écart au règlement, si infime soit-il, sera sévèrement puni. Cette fois-ci ce n'est pas une course en plein air que vous risquerez, mais bien pire. Me suis-je bien fait comprendre?
En disant ces mots, Corran adressa un regard très appuyé au Padawan Janos Audron, qui tenait une place honorable chez les chahuteurs de l'Académie.
Personne n'osa lever les yeux vers les Maîtres, ni même acquiescer. Corran poursuivit:
- Il est vraiment regrettable que le Conseil en soit arrivé à prendre de telles dispositions. Je me demande ce que certains font parmi nous. Et ces Jedi auxquels je pense feraient bien de remettre sincèrement en cause leur statut. Le comportement que vous avez tous adopté n'est pas seulement irresponsable et stupide, il est aussi indigne de vous. Vous êtes des Jedi! Une élite, un corps formé pour maintenir l'équilibre et la paix! Si cet équilibre ne règne pas au sein de l'Académie, comment parviendrez-vous à l'imposer la galaxie? La Force n'est pas un jouet, pas plus qu'elle n'est votre serviteur. Elle est votre alliée. Il est inadmissible de l'utiliser à ses fins pour terrasser l'autre, même pour rire. Ce ne sont pas des habitudes à prendre, car en combat, c'est comme si vous vous serviez du Coté Obscur.
Quelques secondes s'écoulèrent, au cours desquelles le plus grand silence régna dans la salle. Tous étaient terrorisés en pensant au fait d'avoir recouru à de telles méthodes.
- Que les Padawans se retirent à présent, ordonna Corran.
Toujours sans oser relever la tête, les apprentis firent volte-face et sortirent. Les Chevaliers restèrent seuls devant le Conseil. Leris prit alors la parole.
- Qu'est-ce que vous avez dans la tête? Vous êtes ridicules.
- Nous nous excusons, Maître, répondit timidement Togo.
- S'excuser... S'excuser? Les enfants s'excusent Togo! Je te rappelle que le Conseil t'as jugé assez mature pour te nommer Chevalier. Cette stupide bataille de polochons me donne bien envie de revenir sur notre décision!
- Leris, intervint Vischnei d'une voix apaisante, ton discours s'écarte légèrement de ce que nous avions prévu de leur dire...
- Votre statut de Chevalier, continua Corran, vous impose une valeur d'exemple. Pensez l'image qu'auront de vous les Padawans... Ils vous prendront pour des bouffons, à peine aptes à mieux maîtriser le sabre laser qu'eux. Votre titre va au-delà de votre capacité maîtriser la Force! En êtes-vous bien conscients? Vous devez inspirer les Padawans à vous admirer, et vous imiter... Vous êtes loin du compte...
A nouveau, le silence retomba sur le Conseil. Corran hocha la tête.
- Le Conseil garde sa confiance en vous. Nous savons que cela ne se reproduira plus. Soyez à présent la hauteur de nos attentes... et de celles des Padawans.
Ces mots sonnèrent comme un envoi. Les chevaliers s'inclinèrent et se retirèrent. Une fois la porte fermée, Mara se tourna vers Corran.
- S'il y en a un qui recommence, je veux bien manger mes bottes, dit-elle en souriant.
- Passons aux choses sérieuses à présent, dit Malékith. Les Maîtres ne se sont pas réunis pour rien. Jyodas, sors les cartes...

Leris referma l'holocron de Kyp Durron et le posa. Même si l'esprit de son père l'habitait toujours, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une quelconque tristesse en le revoyant lui instruire les voies de la Force. Encore aujourd'hui, Leris était l'un des plus grands Maîtres de l'Académie, et il se revoyait enfant en train d'écouter attentivement les directives de son père. Le souvenir pénible de l'Exécuteur Yuuzhan Vong plongeant son bâton Amphi dans le corps de Kyp, mis tout d'un coup Leris mal à l'aise. Il chassa ces lointains souvenirs. Une colère enfouie depuis des années ne demandait qu'à être libérée mais Leris était au-dessus de ça. Il connaissait les natures du Côté Obscur et même son père y avait été l'apprenti d'Exar Kun, l'un des plus grands Seigneur Sith. Leris n'aurait jamais voulu reproduire les faits de son père. "La Force est une entité à part entière, disait le spectre de Kyp, le Côté Obscur en est une autre"."La Force est un tout, répondit Leris, elle regroupe tout"."On ne combat pas le mal par le mal, ne mélange pas tes sentiments. Ce sont les dangers de la manipulation entre la Force et le Côté Obscur. Soit toujours capable de différencier le bien du mal". Des paroles si simples, et un cours tellement basique, qu'un Maître Jedi aurait pu donner à n'importe quel Padawan, mais de la bouche d'un ancien Maître du Conseil mort à Leris Durron, cela avait une autre dimension. "Un Jedi doit savoir rester jeune, avec un esprit toujours simple et ouvert, et ainsi tu comprendra la Force", disait Corran Horn. Leris sortit de sa chambre et monta en salle du conseil.
- Oula! Quelle tête! Va peut être falloir que tu t'obliges à dormir un peu.
Leris regarda son interlocuteur.
- Ne t'inquiète pas pour ça, Jyodas, tout va très bien...
- Ben oui bien sûr, c'est ça. Tu es complètement crevé et je crois que tu as besoin de te reposer un peu. Tu n'as même pas dormi depuis le retour de la mission sur Ryloth. Oublie le premier Conseil et je t'y excuserai. Tu connais les autres, ils comprendront.
- Bon okay, merci Jyjy...
Leris s'autorisa un sourire en coin en quittant Jyodas. Il savait pertinemment que le Bothan ne supportait pas qu'on l'appelle comme ça. Jyodas replongea la tête dans son databloc en attendant les autres.
- Il n'a pas l'air très en forme aujourd'hui...
Jyodas ne leva même pas la tête, il connaissait cette présence, un esprit très politiquement droit.
- Je l'ai excusé pour le Conseil de ce matin. Il ne se sentait pas bien.
- En tout cas, il était en pleine forme pour la mission, hier. L'air de Ryloth n'a pas dû lui réussir.
Jyodas donna un rapide coup d'?il vers Vischnei qui s'asseyait.
- Alors quel est le programme, aujourd'hui ?
- Cours commun à 10h et Conseil à 21h.
Vischnei poussa un soupire, car il préférait avoir ses soirées libres et les Conseils pouvaient durer une éternité.
- Arrête un peu de protester ! Je vais plutôt aller chercher Corran qui n'a pas dû se réveiller...
Vischnei sortit d'un bon de son fauteuil
- Attends! Je t'accompagne, on va rigoler un peu...

Menda dévisagea Dolmax. Il essayait de se concentrer depuis tout à l'heure, mais Dolmax semblait vouloir le taquiner un peu.
- Bouge de là, je voudrais pouvoir travailler en paix.
Menda ferma les yeux de nouveau. Il s'ouvrit à la Force et laissa son esprit dériver dans les ondes bénéfiques et sentit son omniprésence. Se remémorant les cours de Nawocca, il se laissa envelopper par un flux d'énergie puissant. Son esprit s'ouvrit alors au-delà de lui-même. Les yeux fermés, il commença à distinguer les objets l'entourant grâce à la Force. Son corps et les alentours furent baignés dans un champs de flux bénéfique, d'un esprit serein et bien entraîné à ce genre d'exercice. Menda sentit son corps monter dans les airs. Dolmax regarda son camarade s'élever sous un coussin d'air, ainsi que les objets qui l'environnaient. Il s'assit et connecta son esprit à Menda. Ce dernier, avec l'appui de son ami s'éleva plus haut et les objets se situant un peu plus loin autour de lui. Menda sentit un courant de sympathie couler entre lui et l'autre Padawan. Il pouvait sentir tout ce qui se passait autour d'eux. Il voyait Janos dans le hangar réparant un JSO, Ritin en train de faire le malin avec Togo... Menda sentit alors à travers la Force un avertissement, un danger soudain, et sans perdre sa concentration, il essaya de trouver ce danger immédiat. La réponse ne lui parvint pas assez rapidement et il sentit à travers la Force une ombre foncer sur lui sans regarder devant. Aynar percuta violemment Menda qui ouvrit les yeux et rompit toutes activités et tout lien avec la Force. Il supporta mal la grande carrure d'Aynar qui était arrivé à pleine vitesse.
- Mais t'es complètement dingue! Tu peux pas regarder devant toi!
Aynar se releva, apparemment mort de rire.
- Ouhouhou! Excuse-moi.
Il se remit à courir d'un coup comme effrayé par quelque chose et disparut aussi vite qu'il était arrivé. Menda et Dolmax se regardèrent étonné mais ils comprirent vite en voyant Malekith passer en trombe dans la pièce apparemment sur les traces d'Aynar.
- [Ces deux-là me rendront fou un jour.]
Menda se retourna en entendant le grognement d'un Wookie.
- Maître Nawocca...
- [Très bien pour ton exercice mais pense à bien analyser ce qui est autour de toi avant d'aller chercher trop loin et assure-toi que personne n'entre dans ton cercle.]
- Oui Maître. Merci pour ton coup de main, Dolmax.
Son camarade lui adressa un sourire, salua le Wookie et quitta la pièce.

- Espèce de dépravé, sors d'ici tout de suite!
Matt regarda l'alcoolo qui lui avait adressé la parole. Judius se posta à coté de lui.
- *Vous allez nous laisser entrer*, dit-il d'un ton calme, avec un mouvement de main.
- Je vous laisse entrer.
- Je ne sais pas pour toi, mais moi j'adore ce pouvoir, remarqua Judius.
- Ne prends pas cette habitude et n'abuses pas de la Force, rétorqua Matt.
- Ne t'inquiètes pas.
Il pénétrèrent un peu plus dans le bar.
- On était obligés de prendre le plus proche de l'Académie ?
- C'est bon, c'est bon ! Il n'est écrit nulle part que les Jedi n'ont pas le droit d'aller boire un coup.
Matt s'installa sur un canapé dont l'apparence faisait penser à du cuir, et qui était tout aussi confortable. La plupart des gens étaient au comptoir et regardait une course de blobs.
- Deux boissons locales, s'il vous plaît, demanda Matt au Bith qui tenait le bar.
Ce dernier acquiesça de la tête et prépara les verres. La vie des Jedi n'était pas rose tous les jours et c'est ici que Matt venait se détendre. Le Chevalier Gardien avait proposé à son homologue consulaire de l'accompagner et Judius ne s'était pas fait prier. Une Twi'lek à la peau verte et flashante leur apporta le plateau. Des Rodiens avec des instruments bizarres jouaient un air de leur planète natale, très familier, et particulièrement reposant.
- J'appelle ça un endroit riche en sentiments, déclara Matt.
- Ca fait longtemps que tu viens ici ?
- Environ depuis deux mois, je la fréquente de temps en temps. J'aime bien y passer après des missions particulièrement préoccupantes.
- Je devine parfaitement que tu as quelque chose sur le c?ur et je vois de quoi il s'agit. C'est pourtant toi qui a choisi la voie du Gardien. Je ne critique pas, à l'inverse des autres consulaires.
- Comment la Force peut-elle t'aider dans ces cas-là ? Tu sais ce que ça fait de regarder dans les yeux toutes les créatures dans lesquelles tu plantes un sabre laser ? Alors on critique les gardiens, on les traite de bourrins, mais eux, ils ne subissent pas ça. Ils ne connaissent pas ça. J'ai l'impression de revoir la nuit les visages de ceux que j'ai tués et la Force ne m'aide pas à oublier ce que j'ai fait. Je sais que je n'ai rien à me reprocher, que je n'ai fait que mon devoir. D'après ce que m'a dit Maître Luke, tous les gardiens passent par ce passage. On est tellement excités à l'idée de manier à la perfection son sabre laser et de massacrer tout le monde pour le bien de la République, mais arrivés à un stade, on se rend compte qu'on se sent plus meurtrier qu'autre chose.
Il but une gorgée et sentit les yeux de Judius peser sur lui
- Mais n'y a-t-il pas des Maîtes Gardiens ? et même au Conseil ? C'est une passe difficile, Matt, mais il existe une issue. Les Maîtres l'ont sûrement trouvée. Mais trouve cela par toi-même. La Force est ton alliée et tu peux compter sur Elle. Ouvre-toi à Elle et tu comprendras le sens de tes actes. Jamais l'un de tes frères Jedi ne pourra t'accuser de meurtrier. Attention à la peur et au découragement, Matt.
- Et d'après toi, qu'a donc éprouvé Malekith, quand Toryn a tué Tenshot ? Il n'a pas pensé que c'était un meurtrier ?
- Va en parler à Malekith, mais s'il l'avait vraiment considéré comme un meurtrier et avait gardé sa colère contre lui, Malekith n'aurait pas laissé Toryn aux mains de la République, mais il aurait fait sa propre justice.
Matt vida son verre d'un coup et le reposa sur la table.
- Tu as sûrement raison, mais le visage de Toryn doit pas mal lui hanter ses rêves.
- Je te rassure en te disant qu'il y a quelque chose de plus important qui hante les rêves de Malekith ?
- Bof! Il est temps de rentrer, maintenant. Merci de m'avoir accompagné, Judius.
- A ton service, mon ami. Et n'oublie pas: aie confiance en la Force. Force-la à te faire oublier ces visages. Tu agis pour le bien des autres.
Les deux humains regagnèrent l'Académie. L'été était relativement doux avec quelques pointes de chaleur. Les nuages orangés qui annonçaient la fin de la journée teignaient la ville, plus sombre, annonçant une douce soirée, ou même l'ombre ne peut complètement éteindre une amitié. Posté sur les marches de l'entrée de l'Académie, Mara regarda les deux Chevaliers. Le vent vint soulever ses cheveux et la Force l'entoura. Elle éprouva un frisson et contempla une de ces choses qui permettait à tous ces jeunes de l'Académie de rester unifiés. Elle leva les yeux et contempla le Sénat et la ville. Les éclats oranges fusèrent de ça et de là, et Mara pouvait sentir la paix régnant dans les recoins de la République. Les miroirs orbitaux qui décomposaient la faible lumière du Soleil de Néo-Coruscant se réorientèrent, faisant soudain pâlir les étoiles. Depuis le déménagement de l'Académie sur la planète capitale, Mara sentait chaque jour un pouvoir bénéfique. La proximité du Puits de Force y était sans doute pour quelque chose. Matt et Judius s'inclinèrent respectueusement devant le Maîte Jedi, qui leur retourna un bonsoir en leur souriant. Avant de rentrer, Mara se laissa remplir une dernière fois de cette sensation qui semblait fortifier toute confiance en la Force. Mara rajusta sa toge, respira une dernière gorgée d'air, et rentra dans l'Académie. Elle accorda un dernier regard sur Pau City et se sentit en paix. La Force semblait récompenser les Jedi ce soir.