Star Wars Invention, le Site dédié aux Fan Fictions
Chapitre un: de vieilles connaissances.
Maître Vandar méditait. Il lui semblait que c’était impossible. Revan disparu au-delà de la Bordure Extérieure il y a cinq ans. Lynn Athnox pareil trois ans plus tard. Et maintenant Galaad Doonz aurait été aperçu à Ondéron, à bord d’un étrange vaisseau provenant de Dxun.

Galaad Doonz. Un jeune Jedi du temps des guerres mandaloriennes. Fortement attaché au Conseil, il n’avait d’abord pas suivi Revan et Malak dans le conflit. Pourtant l’envie ne lui manquait pas. Alors il avait soutenu l’offensive par ses relations et son argent. C’était donc lui qui avait financé en partie la construction de la flotte de la République menée par le duo qui sombra plus tard dans le Côté Obscur. Jadis le Conseil des Jedi avait diligenté une enquête interne pour savoir comment Revan avait pu monter l’épine dorsale de sa machine de guerre car la République à elle seule n’en n’était pas capable. Cela n’avait rien donné. Un jeu de fausses pistes avait égaré les Jedi consulaires qui s’y étaient frottés. Mais en s’unissant à plusieurs ils avaient tout de même fini par découvrir que le généreux donateur avait péri lors de la sanglante bataille de Malachor V sans pour autant pouvoir l’identifier. Et précisément, Galaad Doonz avait été porté disparu à cette même occasion. Car vers la fin du conflit mandalorien, il avait fini par obtenir du bout des lèvres du Conseil son autorisation pour aller renforcer Revan et Malak pour mettre un point final à la guerre. Chose étrange puisque les sages avaient toujours été contre. Il avait alors dirigé une des flottes de Revan et son vaisseau amiral servant d’appât avait été pulvérisé corps et biens.

- Votre scepticisme me met quelque peu dans l’embarras Maître Vandar. Nos espions Bothans sont formels. C’était bien lui.
- Ne vous formalisez pas Amiral Onasi. Aussi bien que moi vous savez qu’entre le corps et l’esprit d’un Jedi, un fossé peut se creuser.
- Bien entendu Maître Vandar. Mais voyons les choses dans leur ensemble : Revan, Lynn et maintenant Galaad. Trois Jedi disparus. Mais trois Jedi aperçus en si peu de temps dans des endroits qu’ils connaissent bien. Et sans se cacher. Ils ne commettraient pas cette erreur. S’ils l’ont fait c’est pour nous livrer un message. D’autant plus que l’Ebon Hawk a une signature unique.
-Pas de message reçu nous n’avons Amiral Onasi. Et le Conseil point de vergence dans la Force n’a ressenti.
-C’est bien ce qui m’inquiète. Il se passe quelque chose et cela ne me dit rien de bon. Nous savons tous deux que lorsque Revan s’en est retourné au-delà de la Bordure Extérieure il l’a fait sans personne. Et ce pour nous protéger. Ces évènements me font penser qu’il est revenu inspecter ici avant que … quelque chose ne se produise. Et ce ne serait pas la première fois que le Conseil ne sente pas une menace. Le passé nous l’a rappelé il y a peu avec Darth Nihilus…
-Sur Korriban vous rendre vous devriez Onasi, pour le général Atton y rencontrer. Lui aussi de cette impression m’a parlé. Si le Conseil rien ne détecte peut-être par d’autres moyens nous y prendre nous devons. Et il vrai que plus faible qu’autrefois il est devenu.
-Bien Maître Vandar. Je vais m’y rendre immédiatement. Il serait peut-être quand même bon qu’un Jedi m’accompagne. Je crains que tout finisse par mal tourner … euh disons … rapidement.
-Qu’en tête avez-vous Amiral Onasi ? fit Vandar en souriant sachant où le militaire voulait en venir.
-Eh bien Bastila ne serait pas de trop dans mon équipe.
-Pour cette mission point de Bastila besoin vous n’avez Amiral.
-Pourtant son lien avec Revan pourrait nous éclairer sur le chemin à suivre.
-A ce compte Amiral, d’autres Jedi réclamer vous pourriez tels Jollee, Brianna, ou Visas afin de …
-Inutile Maître Vandar, -coupa Onasi - j’ai bien compris. Je n’insisterai pas. Pas cette fois-ci.
-Oh de résignation bien vite preuve vous faites Amiral. Ce n’est pas dans vos habitudes.
-Ce n’est pas parce que je suis un ami de Revan et que je l’ai côtoyé dans le péril qu’il a forcément déteint en tous points sur moi.
-Mais de notoriété publique il est qu’une personnalité butée vous avez Amiral! fit Vandar en riant.
Onasi fit de même. Il aimait ce « bougre de Vandar » comme il l’appelait. Et il avait un profond respect pour lui qui était depuis de nombreuses années le doyen des Jedi.
-Bien Maître Vandar, je me rends sur Korriban sans plus attendre. Vous aurez de mes nouvelles dès que j’aurais discuté avec le général Atton.
-Que la Force soit avec vous Amiral.

Carth s’en alla en grommelant comme d’accoutumée quand il n’arrivait pas à faire accepter ses idées ou son point de vue.
Dans le coin de la salle où se trouvait Vandar sur Coruscant, une Jedi sortit de l’ombre.
-Vous ne lui avez rien dit Maître Vandar. Pourtant il déteste les cachotteries et nous ne savons pas à quoi nous attendre lorsqu’il aura rejoint Korriban. Mais j’ai foi en votre sagesse.
-Onasi et Atton ensemble une clef représentent Bastila, tout comme vous. Pour travailler de concert ils sont faits. Notre première paire bientôt en route sera pour affronter son destin. Temps il devient que le Conseil le plan Supernova lance. Nous séparer en corps à présent nous devons. La menace trop proche devient. L’erreur de Katarr ne reproduisons pas.
-Quand ils s’apercevront que nous les avons dupés une fois de plus, ils ne l’accepteront pas.
-Oh ! Au fond de vous Bastila très bien vous savez que leur préoccupation ce n’est pas.
-Oui. Et qu’alors ils ne seront que trop occupés pour y songer. Et ils prendront sur eux une fois encore. Comme je prends sur moi…
-Quelque chose vous ne m’avez pas dit je sens Bastila. fit Vandar inquiet. Des sentiments en vous revenir à la surface je vois mais… trop de sentiments pour un seul homme.
-Oui. Trop pour un seul homme. Ou trop pour une seule femme, je ne sais. Le temps des choix importants est revenu. Les choix qui entraînent toute une galaxie. Et bien au-delà cette fois-ci.
-Que voulez-vous me confier ? « Votre cœur se déchire comme un buvard trop imprégné d’encre. »
-Rien qu’il ne soit temps d’évoquer Maître Vandar malgré votre malice pour trouver les mots. Je retourne à mes novices. Il faut à présent nous confronter au pire. « Et le pire n’est pas de mourir mais de ne plus rire. » N’est-ce pas ?

Vandar avait compris que son allusion avait trouvé écho en Bastila. Il savait maintenant que l’air taciturne de cette dernière n’était pas tant dû à la disparition de Revan qu’au retour du Jedi Poète.

Bastila. Celle à qui Revan avait donné toute sa confiance et son cœur.
Bastila dont le bonheur avait été de courte durée après la chute de Malak. Une lune de miel loin de tous, seuls quelques semaines avec Revan sur une planète encore inconnue de tous qui s’appellera plus tard Naboo, puis un an au bout duquel il lui avait donné sa décision de partir. Au-delà de la Bordure Extérieure, dans un endroit seul connu de lui. Un lieu où même Malak ne l’avait pas accompagné mais surtout là ou nul de ceux qui comptaient pour lui ne pouvait venir. Il était parti comme s’il n’avait jamais existé. Il était présent et tout à coup il s’était évaporé. Bien qu’il lui ait laissé quelques instructions secrètes.
Bastila qui était devenue le plus jeune membre du Conseil et investie de superviser la formation des plus jeunes Padawan : les novices. Parce que cette décision s’imposait d’elle même. Parce qu’il était naturel que cette tâche lui revienne. Parce que personne de mieux qu’elle n’en était capable. Il restait désormais si peu de Jedi…





Pendant ce temps la jeune Jedi Juhani accompagnée de son ancien maître Quatra finissait d’effectuer une mission secrète que Revan lui avait confiée avant sa disparition. De ceci, personne n’était au courant à l’époque. C’était il y a peu qu’elle et son mentor avaient donné signe de vie à l’Ordre en contactant Maître Vandar par des moyens détournés. Elles ne lui en avaient pas dit plus et il était temps à présent de le rejoindre sur Dantooine avec leur cargaison.

Pour ce faire elles s’étaient faites passer pour des réfugiées qui ramenaient les corps atrocement mutilés de membres de leur famille qui voulaient être enterrées sur Dantooine et qui avaient été victimes de la peste galactique. Cette ruse leur permettait de voyager sans que personne ne pose plus de question. Bien que ceci pouvait être à double tranchant puisque ces restes auraient pu attiser la convoitise de personnes malveillantes afin d’utiliser les souches dans le but de créer une arme bactériologique. Elles ne quittaient pas les cercueils qui les accompagnaient et leur attention était toute particulière sans que personne ne s’en aperçoive. Cette mission touchait à sa fin et il ne fallait surtout pas relâcher son attention.

Juhani avait fini par trouver la paix en elle. Tout ce qui pouvait autrefois la faire basculer du Côté Obscur avait été maîtrisé. Maîtrisé et non effacé afin qu’elle garde en elle cette expérience et qu’elle en fasse profiter les autres.
Depuis la victoire sur Malak, elle s’était mise en tête de revoir son ancien maître Quatra qui avait été portée disparue lors de l’attaque de l’Enclave Jedi de Dantooine. La blessure qu’elle lui avait infligée lors de leur duel était plus sérieuse que ce qui lui avait finalement été révélé et Quatra avait par chance pu échapper de peu au massacre. Elle s’en était allée pour se faire soigner sur Arkania. La fin de sa convalescence fut sonnée par la destruction du monde Katarr. Cette perturbation de la Force la poussa à se réfugier sur Illum ou elle découvrit un potentiel incroyable en ce qui concerne les cristaux à sabres laser. Mais ou elle fut également confrontée à l’apparition fantomatique de son ancienne élève qu’elle affronta avec succès dans l’une des nombreuses grottes de la planète aux pouvoirs particuliers.

Entre temps Juhani avait été convoquée par Revan juste avant qu’il annonce son départ à Bastila. Et elle se rappelait cette conversation tous les jours…
-Pourquoi nous rencontrer ici sur Dantooine, Revan? Dans les ruines de l’Enclave? N’était-il pas plus simple de le faire à Coruscant?
-Ma chère Juhani, des affaires m’appellent ailleurs. Des anciens souvenirs se sont réveillés en moi petit à petit. Il y a des choses dont je dois m’occuper en personne et dont je ne peux parler. Des choses qui datent de quand j’ai été Darth Revan…
-Vous allez partir avec Bastila au-delà de la Bordure Extérieure? C’est cela n’est-ce pas ? C’est trop calme pour vous ici.
-Non Juhani, j’irai seul. L’avenir est en mouvement perpétuel mais des faits graves vont bientôt avoir lieu et je ne serai pas là pour les combattre. Vous non plus. Nos compagnons d’armes non plus. D’autres seront là pour ca.
-Que voulez-vous dire?
-J’ai une mission de la plus haute importance pour vous bien que je sache que vous mettiez tout en œuvre pour retrouver Quatra. Nous allons tous nous séparer. Il y a tant à faire.
-Mais de quoi s’agit-il?
-L’Ordre est presque décimé mais il repart petit à petit. Je place d’énormes espoirs en Bastila et son académie. Mais pour avoir des Jedi, il nous faut des sabres laser. Ce ne sont pas les quelques que nous avons ramenés qui vont suffire. Et pour pouvoir fabriquer des sabres il nous faut des cristaux. Des centaines de cristaux Juhani!
-Des centaines?
-Oui. Parce que les forces malfaisantes qui sont déjà à l’œuvre loin de nos regards nécessitent une légion entière de chevaliers. Je sais combien tu as confiance en moi et comme ceci est réciproque. C’est pourquoi c’est à toi qu’incombe la recherche de ces cristaux. Et ce faisant tu trouveras autre chose.
-Quatra! Je vais retrouver Quatra je le sens!
-Je ne peux te montrer le chemin à suivre, tu devras trouver les ressources en toi. Puis un jour tu sauras intimement que ce travail sera momentanément terminé. Et ton instinct te ramènera ici. Cela répond à ta première question. Pour toi Juhani tout a commence à Dantooine, tout passe par Dantooine, tout te ramènera toujours à Dantooine. Aujourd’hui ce n’est que ruines ici mais un jour quelqu’un y passera et rebâtira l’Enclave. Son cœur bat encore. Sens le rythme lent et profond du cœur de Dantooine.
-Oui… je le ressens. Le flux revient tout doucement.
-N’oublie pas Juhani. Ne te consacre qu’à ta mission. Elle est ton fil de vie. Et sois prudente. Extrêmement prudente. Les Jedi sont rares de nos jours. Et ce qui est rare est cher si tu vois ou je veux en venir. L’Ordre demeure aujourd’hui si fragile. Nos ennemis sont encore cachés.
-Je serai prudente Revan. Vos enseignements sont gravés au fond de moi. Il est des erreurs que je ne commets plus. Grâce à vous j’ai acquis une plus grande sagesse et surtout cette paix qui me manquait tant.
-Que la Force soit avec toi.
-Que la Force soit avec vous Revan.


Sans aucune explication de plus. Quelques phrases simples et un but à atteindre. Ainsi Revan s’en était allé. Et ainsi Juhani avait-elle pris congé des autres Jedi. De la poignée qui restait. Presque tous des padawans. Et ce qu’avait annoncé Revan arriva avec la lutte contre
Darth Nihilus vaincu par Lynn Athnox. Et des Jedi encore disparus. Qui restait-il encore aujourd’hui? Juhani se le demandait. Elle pensait le savoir bientôt, dans quelques jours. Elle se trompait. Quatra l’avait senti.

Elle, une des rares Jedi consulaire encore en vie. Probablement la doyenne de ce groupe. Quelle n’avait pas été d’abord sa surprise lorsqu’elle revit son ancien élève sur Illum. La Force les avait à nouveau réunies. Ainsi Juhani termina-t-elle définitivement sa formation. Mais Quatra n’avait pas le temps de songer à cela. Elle n’était pas tranquille, c’était trop facile. Non qu’elle n’eut pas, sans puis avec Juhani, de pénibles moments mais quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose que désormais elle était la seule parmi l’Ordre à ressentir. Et ce quelque chose était lié à la quête de Revan. Des heures, des jours, des nuits de méditation sans succès. Sans réussir à palper cette menace de manière significative. Bien que Juhani soit en permanence sur ses gardes, Quatra avait la sensation désagréable qu’elles étaient épiées et que la malveillance tournait autour d’elles attendant le moment propice – ou bien le dernier? – pour entrer en scène. Une gêne si insidieuse qu’elle faisait peur. Et Quatra savait ce que la peur pouvait engendrer…

Soudain, un remue ménage eut lieu dans le couloir. Quatra fronça les sourcils. Juhani vint vers elle.
-Quelqu’un approche. Quelqu’un portant sur lui la marque d’une vieille connaissance, Maître.
-Méfiance Juhani, fit sa comparse en se cachant dans la pénombre tandis que son élève portait la main à son sabre.
Puis tout à coup elles sentirent que le vaisseau avait mis en panne. S’en suivit un grand silence. Un long silence. Un silence … enveloppant. Inhabituel dans un transport de ce genre.
-Des vies disparaissent sur le vaisseau, Maître. Nous sommes attaqués!!!
-La mort silencieuse. Elle se rapproche…

Une explosion d’une violence extrême secoua le vaisseau tout entier et quelques secondes plus tard quelqu’un entra subitement dans la pièce en verrouillant la porte derrière lui. Se passa une nouvelle seconde. Les deux filles étaient prêtes à intervenir mais restaient encore tapies dans l’ombre. Elles reconnurent une armure. Celle-ci se figea puis se mit en garde, une vibro-épée double lame Krath en mains.
-Je connais cette armure. Murmura Juhani.
-Jedi ! Appela-t-il. Jedi montrez-vous, nous avons peu de temps !
-Qui êtes-vous, Mandalorien? Demanda Juhani faisant son apparition à la lumière, son sabre toujours à la main, le faisceau prêt à jaillir de sa garde.
-Vous êtes en danger. Mandalore en personne m’envoie vous mettre à l’abri. Des anciens Sith et des mercenaires ont investi le vaisseau par surprise. J’ai pu les retarder mais nous ne sommes pas encore sortis d’affaire.
-Mandalore? Fit Juhani pensive.
-Oui. Il nous faut faire vite. La retraite est coupée mais j’ai le moyen de faire entrer mon Basilisk par un endroit détourné que nous pourrions être en mesure d’atteindre si nous faisons vite.
-Mais nous avons de la cargaison à emmener… fit Quatra.
-Aucune chance pour elle. Nous allons devoir l’abandonner. Pour le moment au moins. J’ai ici un tout nouveau modèle de traceur que vous pouvez utiliser mais pressons-nous.

Les deux femmes se regardèrent et échangèrent un hochement de tête approbateur.

-Bien quel est votre plan ?
-Il y a une soute pressurisée qui sert pour ouvrir un quai spécial sur un côté du vaisseau. Je peux y télécommander mon Basilisk. Mais je me répète, il faut faire diligence. Tout d’abord grâce à vos sabres laser on va se déplacer en découpant les parois. Le temps qu’ils s’en rendent compte nous aurons peut-être pris suffisamment d’avance.
-D’accord. Acquiesça Quatra.

Le trio se fraya donc un chemin singulier sans rencontrer de difficultés particulières. Le Mandalorien n’était pas à la fête avec son encombrante armure et sa discrétion était pourtant assez impressionnante. Malgré les questions des Jedi, il restait d’un silence sidéral. Tout alla pour le mieux jusqu’à ce qu’ils atteignent la soute convoitée.
-A présent il me faut vous scanner pour mon Basilisk afin qu’il ne vous prenne pas pour cible en cas de … problème.
-Comment cela?
-Il est doté d’un système automatique de défense s’il y a intrusion dans sa zone d’évolution. Les êtres non reconnus y sont traités comme cibles.
-Bien faites donc. Dit Quatra.
Le Mandalorien utilisa un petit scan portatif de la forme d’un galet bleu dont le faisceau rouge balaya les Jedi.
-Voilà, nous pouvons y aller à présent.

Mais alors qu’ils pénétrèrent dans la pièce, plusieurs chasseurs de prime firent irruption et feu de toutes parts pour les arrêter. Cependant ces derniers avaient-ils à peine fait quelques pas qu’ils déclenchèrent des mines que le Basilisk avait préalablement mis en place. Pris au dépourvu les assaillants s’arrêtèrent de progresser puis le vaisseau robot les foudroya sur place à la vitesse de l’éclair tandis que d’autres surgissaient. Il n’était pourtant pas temps de se défendre, mais de fuir. Profitant de l’avantage momentané créé par la surprise, Juhani et Quatra se ruèrent dans le vaisseau. La jeune Jedi gardien resta en embuscade pour couvrir le Mandalorien qui revenait en toute hâte. C’est alors qu’apparu le chevalier Sith au visage caché par un masque au rictus inquiétant dans une aura à la fois resplendissante et sinistre se jetant sur Juhani qui engagea le combat au sabre laser et blessant au passage le guerrier mandalorien. Celui-ci ne dut son salut qu’à la vélocité de la Cathare.
Mais la confrontation était inégale et le Sith prenait l’ascendant sur son adversaire petit à petit. Quatra eut alors une idée.
-Détruisez la sécurité de la porte du hangar, laissez la cabine entr’ouverte et bousillez moi ce maudit portail.
-Mais elle sera aspirée au-dehors!
-Ne vous en faites pas, elle comprendra!

Elle prévint Juhani par télépathie et lorsque le moment fut venu celle-ci bondit en arrière et tandis que l’ouverture béante ingurgitait tout ce qui était dans la pièce, les deux Jedi conjuguèrent leurs efforts pour ramener Juhani dans le petit poste de pilotage. Quant au Sith il ne put résister bien longtemps à l’attraction et plongea dans l’espace. Le Mandalorien fit immédiatement feu sur lui et le désintégra sans autre forme de procès.

-Un peu plus de poussière dans l’espace! Déclara-t-il calmement. Pour le moment le plus sage est de rejoindre Agamar puis nous déciderons ce qu’il y a lieu de faire.
-Pourquoi ne pas en parler tout de suite? Demanda Juhani.
-Parce que pour l’instant il nous faut fuir avant que les choses ne se compliquent. J’ai peur que les Génoharadans et les Sith qui nous ont abordés ne nous réservent d’autres surprises.
-Les quoi?
-Les Génoharadans. Une caste secrète de mercenaires mais ce n’est qu’une légende. Répondit Quatra.
-Une légende bien vivante, Jedi. Et s’ils prennent soin de vous attaquer à plusieurs et qui plus est avec un ancien Sith c’est que vous avez une valeur inestimable à leurs yeux. De plus quelqu’un nous a donné rendez-vous sur Agamar. Mais laissez- moi à présent me concentrer sur notre ballade spatiale.

Le Mandalorien activa le camouflage de son petit vaisseau-robot et poussa ses propulseurs à pleine puissance.
-C’est intime ici… fit Juhani en grognant tandis qu’elle essayait de changer de position dans le poste de pilotage exigu. Vous l’avez faite vous-même votre navette?
Le Mandalorien ricana.
-C’est à peu près ca oui. Je vous raconterais l’histoire de ce Basilisk que vous ne me croiriez pas.
-Après ce qui vient de se passer je parie que je suis prête à croire n’importe quoi.
-Cet appareil a été modifié par mon père il y a maintenant quelques années. C’est un des deux seuls Basilisk capable d’accueillir trois personnes. Cela a été fait spécialement pour la mission d’une Jedi sur Ondéron.
-Une Jedi? Quelle Jedi?
-Elle n’a pas de nom. Ou plutôt peu de gens le connaissent. Mais j’ai eu l’honneur de l’affronter en duel d’entraînement à cette époque. Nous l’appelons l’Exilée.






http://www.yourfilehost.com/media.php?cat=audio&file=Kot...


Sur Telos toujours en reconstruction, dans son temple Jedi devenu académie, Brianna avait été prévenue qu’un vaisseau était en approche. Un vaisseau inconnu, sans signature et dont le pilote n’avait pas donné son identité. Brianna demanda à écouter à nouveau le message.

-Ici le Shining Ghost. Demande autorisation de me poser à l’académie de Telos pour y rencontrer Maître Kae. Transmettez directives pour appontage.

Puis il n’avait plus répondu.

-Donnons-nous un coup de semonce pour qu’il nous parle à nouveau, Maîtresse? Demanda la servante Echani aux communications.
-Non laissez-le se poser et menez le moi dans la salle d’entrainement. Faites auparavant évacuer celle-ci.
-Bien, Maîtresse.

Le vaisseau majestueux apparu sur les écrans puis se posa sur la piste. Il inspirait à la fois un mélange de respect et de crainte. Il était d’un noir éclatant. En fait de loin on aurait dit qu’il brillait telle une source de lumière, un reflet de soleil. Personne n’avait jamais rien vu de tel. C’était la plus belle navette jamais vue, avec une coque lisse comme un miroir, des formes pures, des galbes généreux concaves et convexes. Sa forme n’était pas sans rappeler celle d’un antique reptile volant disparu.

Une rampe s’ouvrit et un homme en descendit. Il était grand, devait mesurer près de deux mètres. Vêtu simplement d’un short et d’un haut léger sans manches de couleur sable, il se dirigeait pieds nus vers le groupe de padawans qui l’attendait, un léger sourire sur son visage visiblement marqué quelque peu par les ans mais qui restait juvénile. Son corps était athlétique mais sans présenter de musculature particulièrement proéminente. Sa démarche était légère et typique des Jedi. Les cheveux blonds coupés en une brosse courte, les yeux d’un noir profond.
-Que la Force soit avec vous, jeunes apprentis. Leur déclara-t-il.
-Bienvenue sur Telos, étranger. A qui avons-nous l’honneur?
-Pour l’instant mon nom importe peu. Je désire rencontrer Maître Brianna Kae.
-On ne peut venir ici comme ca, sans se présenter et demander à voir notre maîtresse de la sorte. Qui dois-je annoncer ?

L’homme s’était arrêté tout près de la Twil’ek qui venait de lui parler. Il fronça à peine les sourcils, se pencha légèrement vers elle et vint si près qu’elle pu sentir le son souffle sur son visage. Puis il lui dit d’une douce voix profonde et plus basse.
-Je te connais, Yuthura Ban. Et je connais ton histoire.
Puis il se redressa et dit au groupe.
-Bien. Je m’en vais donc.
Et alors qu’il rebroussait chemin, la Twil’ek visiblement troublée lui dit.
-Suivez-moi. Brianna nous a demandé que l’on vous mène à elle.
L’inconnu s’arrêta et se retourna lentement en ne répondant que par un mot:
-Bien.

Ils traversèrent l’Académie ou l’on rencontrait toutes sortes de guerriers en formation. Non seulement des Jedi mais également d’autres, en particulier des Echani, tradition de ce centre oblige.
-Comment me connaissez-vous? Finit par demander la Twi’lek.
-Je vous ai rencontrée une fois sur Dantooine lors de votre arrivée là-bas.
-Ah? Je ne m’en rappelle pas.
-Ce n’est pas étonnant. Vous y étiez en formation. Et moi je n’étais que de passage et méconnaissable. Pourtant mon nom vous est familier.
-Ah? Et quel est-il donc ?
-Chaque chose en son temps Yuthura. Je suis heureux que Revan vous ai ramenée vers la Lumière. Votre destin est grand, ce n’est pas par hasard que vous avez échappé au massacre perpétré par Darth Nihilus.
-Co… comment savez-vous cela ???
-C’est curieux et vous ne vous l’expliquez même pas mais la seule présence de Revan a créé subitement en vous un doute sur la doctrine Sith. Et c’est cette raison qui vous fit trahir Maître Wynn Uthar. Et non pas la soif de pouvoir. Dès lors le doute s’est installé en vous. Mais là n’est pas la question du jour. Patience. Les réponses viendront en temps voulu.
-Comment êtes-vous au courant ? Personne ne connait cette histoire en détails à part moi. Et encore aujourd’hui il y a des choses que je ne m’explique pas.
-Réfléchissez-y. Des réponses viendront. Celles qui vous manquent, je vous les donnerai en temps utile.

Les deux Jedi arrivèrent alors à la salle d’entrainement.
-Elle vous attend.
-Merci Yuthura. A bientôt.
-Si vous le dites.

Dès qu’elle le vit, Brianna comprit à quel genre de personnage elle avait affaire.
-Commençons donc à combattre. Dit l’inconnu s’étant mis en garde face à la guerrière Echani.
-Je pensais que nous discuterions au préalable. Fit-elle en faisant de même.
-Un temps pour tout. Combattons d’abord. Apprenez ainsi à me connaître sans que mon discours ne vous voile l’esprit.
-Votre garde me rappelle quelqu’un, fit Brianna troublée.
-Quelqu’un que je connais bien, répondit l’inconnu en portant son premier coup.

S’en suivi un combat plus proche de la danse tribale que du pugilat. L’inconnu était terriblement rapide, précis et Brianna s’aperçut très vite combien il retenait ses coups. Jamais elle n’avait vu un tel combattant depuis l’Exilée. Mais celui-ci la dépassait encore. Puis elle constata l’étrange respiration de son adversaire qu’il utilisait à merveille dans son affrontement puis il continua son combat les yeux clos, encore plus rapide jusqu’à ce que la vision de la jeune femme devienne comme trouble. Dès lors il lui sembla que le temps s’arrêtait pour elle mais pas pour lui. Comme si elle se battait au ralentit, chacun dans le même espace mais dans un temps différent. Puis il l’attrapa et la plaqua au sol en l’immobilisant.
-Cela suffit. Lynn m’avait dit combien vous étiez redoutable, mais vous avez fait encore de nets progrès depuis. Il la redressa alors en s’inclinant en signe de respect.
-Vous connaissez Lynn ? fit-elle avec surprise, ses jolis yeux ébahis. J’ai une idée à présent de ce que vous êtes mais pas qui vous êtes.
-« C’est encore une fois un soir que je t’ai aperçue dans un écrin de passion. »
-« Et depuis mon pauvre regard n’a pu se détacher de ton charme ou mes sens ne trouvent plus leurs essences. » Vous êtes le Jedi Poète. Vous êtes l’auteur de ces vers. Vous êtes Galaad, le plus jeune général, tué au cours de la bataille de Malachor V.
-Je suis pourtant bien en vie ! Répondit-il en pouffant presque de rire.
-J’ai besoin… j’ai besoin d’explications.
-Je ne puis tout vous révéler ce jour. Mais je vais vous conter une histoire que vous ne connaissez pas. J’ai en effet combattu à Malachor V comme tout le monde le sait. Mon vaisseau amiral était la clef de la victoire puisqu’il avait été décidé entre Revan et moi seuls qu’il servirait d’appât, Malak ne sachant pas que j’étais au courant du stratagème. En fait Revan et moi travaillions en secret avec Lynn. La Triade Jedi menait la danse
-La Triade Jedi ? Revan, Lynn et vous ?
-Oui. Décidément vous êtes vraiment perspicace ! Malak a toujours été un pion dans notre jeu. La Triade s’est créée au début des guerres mandaloriennes. La Force nous a réunis tous trois un jour dans le système Dagobah. Elle nous a poussés à y aller en même temps alors que nous nous posions des questions sur le choix de l’engagement dans le conflit et que tous trois avions des problèmes, disons « sentimentaux ». Curieux n’est-ce-pas ? Trois rejetés, devenus trois idoles. Nous y avons eu des visions. Des scenarii sur la suite des évènements. Non pas une menace mais des menaces. Il fallait nous liguer dans le plus grand secret. Nous avons passé des jours à méditer sur la conduite à tenir et comment préparer notre plan d’action. Tout était si complexe, si vaste. Des trois j’étais le plus jeune, je venais de finir ma formation. Je connaissais déjà Bastila. Nous avions une relation – il hésita - … particulière.

Cette dernière phrase avait été prononcée avec comme un ton de nostalgie dans la voix qui n’échappa aucunement à la jeune femme.
-Donc en fait vous étiez épris l’un de l’autre ?
-Oui. C’était fort. Mais interdit. Interdiction qui engendre la frustration qui engendre la peine qui engendre la faiblesse puis la peur etc… Nous savions ce que nous risquions. Alors nous avons cessé et nous sommes éloignés. Je n’étais pas pour. Je savais ce que j’étais capable d’endurer. Mais elle craignait l’Ordre. La seule solution à ses yeux était la fuite, l’oubli. Tenter de me décourager. Couper les ponts. Ne plus me voir, ne plus me contacter, à peine me répondre. Mais je l’aimais toujours au fond de moi. Enfin… Puis Revan se lança officiellement dans la guerre. Il savait que Malak ne serait pas à la hauteur. Nous continuions à nous voir régulièrement mais Malak se montrait parfois méfiant. Heureusement Revan était le seul à avoir un apprenti. Puis vint mon tour d’entrer dans la tourmente. Je fus de tous les derniers combats importants. Revan me confia rapidement une partie de la flotte et nous eûmes quelques missions en dehors. Nous montions des affaires florissantes car nous savions que nous aurions besoin de beaucoup de crédits. J’avais l’avantage d’être d’une famille aisée et je pouvais mettre une conséquente mise de fonds. Il fallait prendre l’argent ou il était alors nous investissions dans toutes sortes de projets, de sociétés, de corporation. Verpines, Corelia, la Czerka, l’Echange, les courses de fonceurs, tout était bon à infiltrer.
-La Czerka et l’Echange ?
-Oui aussi curieux que cela puisse paraître nous luttions contre eux tout en aillant des billes dedans. Ainsi nous savions comment jongler pour générer le maximum de profits. D’un autre côté nous financions la République – anonymement bien sûr-. Avec quel argent croyez-vous que Telos est restaurée ?

Brianna était abasourdie.
-Je comprends votre surprise.
-Je… je n’en reviens pas.
-Ce n’est que le début. Vous savez que Kashyyyk a reçu des fonds pour aider à sa restructuration. Je ne vous fais pas de dessin. Et l’Enclave de Dantooine ? Même origine. Mais revenons-en à Malachor V. Lynn était entrée en scène juste avant. La veille du combat ce fut la dernière fois que la Triade fut réunie avant plusieurs années. Nous savions des choses mais pas tout. Parmi nous Revan doutait du bien fondé de notre plan. Il savait qu’il serait soumis fortement au Côté Obscur. Nous savions qu’il allait bientôt y basculer et bien que nous sentions que ce ne serait que provisoire, nous ne pouvions nous imaginer quelle tournure allaient prendre les évènements. Nous avions posé des « jalons », des sortes de points de contrôle. J’avais transmis des informations sur Revan à Bastila et au Conseil afin que si les choses tournaient mal on puisse croire que la République prenait d’elle-même les choses en main.
-Et ça s’est mal passé, n’est-ce pas ?
-Oui. La majorité de l’être de Revan fut envahi par le Côté Obscur. Tout ce qui était de la Triade restait intact dans son cerveau torturé et caché à l’insu de tous et de lui-même. Durant les quatre années qui suivirent ce fut une lutte acharnée en lui. Et vous connaissez la suite de cet épisode.
-Oui la découverte de la Forge Stellaire et la guerre des Sith.
-C’est un aspect de l’histoire. Se passa donc un an avant que Lynn revienne. Que s’était-il passé pendant ce temps me demanderez-vous. Eh bien revenons une fois de plus à Malachor V. Cette terrible bataille. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet car les souvenirs et les conséquences collatérales me sont pénibles. Pour les membres de la Triade voici quels étaient les objectifs : d’abord pour Revan récolter la victoire et son mérite. S’en servir pour prétexter la poursuite de soi-disantes forces mandaloriennes afin d’aller au-delà de la bordure extérieure et de chercher la Forge Stellaire. Pour Lynn, le choc émotionnel et son ralliement à Revan était un bon subterfuge pour disons « prendre congé » de l’Ordre afin de mener à bien une mission d’espionnage.
-De qui ? De quoi ?
-Mais de l’Ordre lui-même ! Cela sentait à la fois la trahison et le coup d’état ! Rappelez-vous. Les Jedi présents à sa parodie de procès. Ceux-là même. Ceux que nous avions surnommés les « Grandes Gueules ». Chacun d’entre eux croyait mener la danse. Pfff… Roublards et donneurs de leçons. A tel point qu’ils ne s’en rendaient même plus compte. Combien de padawans sombrèrent du Côté Obscur par leur faute ? La haine de Vrook envers notre génération. L’aveuglement d’Atris. Tant d’exemples qui les firent sombrer dans ce que j’appelle le Côté Bêtise de la Force. A tel point que certains d’entre eux plongèrent dans l’Obscur.
-Que s’est-il passé entre Atris et Lynn ?
-Vous voulez dire avant son ralliement à Revan ?
-Oui. Elle n’a jamais rien voulu me dire.
-Vous savez bien qu’Atris était amoureuse d’elle. Mais d’un amour jaloux, exclusif. Rejoindre Revan était le pire affront que Lynn pouvait lui faire. Elle s’en moquait. Jadis elles étaient bonnes amies mais Atris l’étouffait.
-Elle ne s’en est jamais remise. Nous l’entendions pleurer parfois. Sa peine était immense.
-Oui mais quelle peine ? A part regarder son nombril votre ancienne maîtresse n’a jamais rien fait d’assidu. Elle a rejeté Kreia comme une malpropre. Enfin, elle et les autres Grandes Gueules. Sang bleu ! Kreia. Rendez-vous compte. Elle qui forma Revan. Elle qui fut tant bafouée pour n’avoir qu’émis la possibilité d’un doute dans notre enseignement. Dire que c’est grâce à elle que beaucoup de choses ont pu finir d’heureuse manière. Nous lui devons tant. Jedi ou Sith, elle n’était pas si malfaisante. Mais je ne peux vous révéler toute son histoire. De plus elle avait senti qu’il se passait quelque chose entre nous trois. Et pour cause !
-La Triade ?
-Oui. Je pense qu’elle avait compris. Mais elle ne nous trahit jamais, au contraire, elle agit en notre sens en nous proposant son aide de manière détournée. Je m’égare.
-Non non continuez !
-Nous y reviendrons plus tard.
-Mais alors quelle fut la mission de Lynn ?
-Attendez : Résumons-nous. Revan en poursuite, Lynn et Kreia exilés…
-Il ne reste que vous. Ou votre fantôme.
-Oui. Il fallait que je disparaisse également. Mais nous savions que le Conseil ne serait pas dupe d’histoires identiques, ni qu’il pouvait se permettre de bannir tous les Jedi ralliés à Revan. On a donc fait croire que j’avais péri dans la bataille. Souvenez-vous. Mon croiseur servait d’appât : Je devais être sacrifié. On éparpilla mon équipage, il n’était pas question de les sacrifier également. Par toutes sortes de stratagèmes nous fîmes piloter le croiseur par des droides. Mais j’étais bien à bord. Et hop ! Pulvérisé le Galaad ! De toute manière je ne manquerais à personne.
-Et Bastila ?
-A quoi bon ? De toute manière cela lui rendait les choses plus faciles.
Ainsi j’étais libre d’agir. Je pouvais quitter l’espace connu et commencer à m’enfoncer au-delà de la Bordure Extérieure. Et revenir quand cela me chantait en toute discrétion.
-Et pourquoi faire ?
-Hum. Rester au courant de ce qui se passait ici et faire la navette entre Revan et nous.
-Vous ne me dites pas tout.
-Ce n’est pas nécessaire pour le moment.
-Et ou est Lynn à présent ?
-Toujours au-delà de la Bordure Extérieure. Mais vous la verrez bientôt puisque la nouvelle guerre contre les Sith vient tout juste de débuter.
-Co… comment ?
-Oui. Nous avions découvert que les anciens Sith vivaient toujours. Enfin leurs « descendants » Qu’ils s’étaient développés, ruminant leur pseudo vengeance contre les Jedi. Ce sont eux qui ont déclenché les Guerres Mandaloriennes. Eux qui ont poussé Revan vers le côté Obscur. Et ce faisant il nous ramenait de précieuses informations à l’insu de sa part de noirceur. Vous croyez tous que seule la Forge Stellaire en fut capable. Grave erreur.
-Mais Lynn, ou est Lynn à présent ? Vous me dites plus loin que la Bordure mais vous savez exactement où.
-Non je ne sais pas. Mais elle nous rejoindra bientôt.
-Comment cela ?
-Je vous l’ai dit la nouvelle guerre contre les Sith a commencé. Eux aussi se sont introduits insidieusement parmi nous et au sein de la République. Des actions sporadiques ont lieu de ci, de là dans la galaxie. Vous êtes suffisamment bien placée pour savoir que le Conseil est encore trop faible pour réagir, voire même être avisé de ces actions. Mais…
-Mais ?
-Revan va bientôt rencontrer maître Vandar sur Coruscant. Cela mettra un début officiel à la nouvelle croisade contre les Sith. La grande machine est en marche, les rouages s’imbriquent les uns dans les autres au fur et à mesure. Vous allez bientôt combattre à nouveau. Et vos élèves vont nous accompagner.
-Mais beaucoup d’entre eux ne sont pas prêts !
-Il n’y a plus à être prêt. La question est de savoir s’ils veulent vivre ou mourir. Plus d’endroit où se cacher, plus d’endroit où s’exiler.
-Une question me vient soudain à l’esprit.
-Oui ?
-Atris est-elle avec vous ?
-Non. Nous ne savons pas ce qu’elle est devenue depuis qu’elle a quitté Telos. Et je ne vous cache pas que cela nous inquiète. Cela ne m’étonnerait pas qu’elle ait rejoint le clan ennemi. L’occasion me parait trop belle pour passer à côté. Elle a été tant instruite par les holocrons Sith qu’il est probable qu’elle ait su où et comment les trouver. Mes amis ne partagent pas vraiment mon point de vue. Mais je ne veux pas me perdre en conjectures.

Brianna resta pensive. Elle était la gardienne des fameux artefacts à présent. Elle savait des choses auxquelles elle ne voulait cependant pas penser de peur que Galaad ne lise en elle. Mais d’un autre côté elle se doutait des questions que pouvait se poser le Jedi Poète à ce sujet.
-Cessons ce petit jeu dit-elle. Je suis persuadée que vous êtes là pour récupérer les holocrons Sith.
Galaad sourit.
-Une fois de plus votre perspicacité et votre intelligence vous honorent Brianna. Oui, récupérer ce savoir est ma seule mission aujourd’hui.
-Pourtant vous êtes là à me parler de tant de choses sans y être obligé.
-C’est mon choix Brianna. Et vous allez venir avec moi.
-Je crois que j’ai mal entendu.
-Non pas du tout. Maître Vandar vous le demandera lui-même. Pour gagner du temps vous devriez déjà les faire préparer pour leur transport. Nous les chargerons à bord de mon vaisseau quand vous serez prête. En attendant je vais me retirer à bord de mon navire si vous me le permettez. Fit Galaad en s’inclinant.
Déjà il s’éloignait mais Brianna le retint.

-Un instant je vous prie. Je serai très heureuse que vous séjourniez parmi nous. Je vais vous faire préparer vos appartements si vous le voulez bien. Un droide va vous accompagner pour chercher vos affaires.
-Soit. Je vous remercie pour l’invitation.
-En attendant vous serez certainement intéressé par visiter notre Académie, je me ferai un plaisir de vous accompagner.
-Tout le plaisir est pour moi Brianna. Dit Galaad ravi.

Ils sortirent de la pièce puis la jeune Maître Jedi donna ses instructions pour faire le nécessaire. Ils passèrent de salle en salle. Depuis qu’elle avait pris en charge l’Académie de Telos avec Lynn, Brianna s’était donné beaucoup de mal pour y apporter un semblant de chaleur et de bien-être, loin du style minimaliste précédent. Le nombre d’apprentis avait atteint la centaine. Mais ici, par tradition, on formait également des guerriers Echani non pour servir les Jedi mais pour les épauler. Ainsi un Jedi avait sous son aile un padawan et un guerrier bien que ces derniers avaient leur propre instructeur à la base. Cette organisation avait été décidée par Lynn et Brianna dès qu’elles furent en charge de cette mission. Elles avaient à moment donné également émis la possibilité d’entraîner des combattants Iridoniens mais cela demandait plus de temps. Comme la question avait été longuement débattue et que le projet paraissait intéressant à plus d’un titre, la République confia cette tâche à Bao-Dur, l’ami de Lynn qui avait été nommé colonel dans l’armée de terre. On créa ainsi la Maison Bao-Dur qui devint peu de temps après le grand centre d’entraînement
des forces d’élite de la République.

Galaad était particulièrement satisfait de ce qu’il découvrait de visu sur Telos. Brianna avait accompli un travail admirable. C’était d’autant plus impressionnant que bien que Maître Jedi, la belle Echani n’avait que très peu d’expérience et de profondes lacunes concernant la Force demeuraient encore en elle. Tandis qu’elle lui faisait la visite, il commençait à la détailler du regard. Lynn n’avait pas menti, elle était très séduisante. Une fille bien faite et énergique, toute en muscles et en souplesse. L’archétype même de la Jedi gardienne à tous points de vue, tant physique que moral. Lynn avait une chance inouïe. Et Revan aussi. Mais il était encore pénible à Galaad de penser à Bastila. Les plaies de son cœur n’étaient pas encore refermées bien que plusieurs années se soient passées. Il lui fallait se reconcentrer sur son inspection.

Quant à Brianna, elle avait un don pour jauger rapidement qui que ce soit dans les grandes lignes. Mais là elle avait du mal. Bien qu’elle sente que comme Lynn, Galaad était de la même trempe. Ces gens charismatiques que l’on voudrait souvent être. Ceux qui dégagent une sorte d’aura autour d’eux qui les rend captivants, que l’on est prêt à suivre n’importe où et qui n’ont pas besoin de parler pour rassembler. Bien qu’il ne soit pas son type, quelque chose chez lui l’attirait inexorablement. Au fur et à mesure de leur parcours dans l’immense bâtisse sous la glace, elle se rapprochait inexorablement de lui jusqu’à lui effleurer la main et sentir son pouls s’accélérer. Brianna s’en effraya. Ce n’était pas elle ! Elle ne se reconnaissait plus, elle si attachée à Lynn. Sentir ainsi son être s’émouvoir de la sorte pour un homme était quelque chose qu’elle n’aurait jamais osé imaginer. Lui ne se rendit compte de rien. Ou ne voulu se rendre compte de rien. Elle chassa vite ces pensées de son esprit et termina la visite.

-Bien, dit-elle. Dînerez-vous avec nous ce soir ?
-Ce serait avec joie Brianna mais quelque peu de discrétion s’impose. Je crois que je vais plutôt aller faire un tour du projet de restauration de Telos et faire mes amitiés à Chodo Habat.
-J’attendrai donc que vous soyez revenu. Voulez-vous que je vous fasse accompagner ? Nous disposons d’une navette plus « passe-partout » que votre vaisseau pour ce faire.
-L’idée me parait bonne.
-Je vais vous faire accompagner par Yuthura mon bras droit et par Bopan Thek qui est instructeur Echani. Ils ont l’habitude des Ithoriens du secteur.
-Ah oui ? Il y a des Ithoriens différents des autres ici ? fit Galaad en riant.
-Non non je veux dire qu’ils sont particulièrement stressés par leur travail sur Telos.
-Bien je serai « cool » avec eux Brianna ne vous en faites pas.
-Je compte sur vous. Et je vous attends ce soir…

Galaad répondit par un sourire mais esquissa une grimace en se retournant sans qu’elle ne puisse le voir. Durant son trajet vers le bureau des Ithoriens - qui avait été déménagé sur Telos depuis l’attaque de la Station Citadelle par Darth Nihilus en son temps – il repensa à la dernière phrase de Brianna. Et le ton qu’elle avait employé laissait le Jedi perplexe. D’autant plus que Lynn lui avait demandé de veiller sur elle puisqu’étant donné leurs sentiments la Triade avait décidé sans sourciller que dans les équipes qu’ils allaient former pour la nouvelle guerre des Sith, les couples seraient séparés. Chacune des jeunes femmes restant sous la protection d’un des trois éminents Jedi. De cette manière Lynn serait associée à Bastila et Galaad à Brianna, Revan ayant les mains un peu plus libres pour éventuellement former quelqu’un. L’idée était bonne tant que la confiance restait entre eux. Mais ce système risquait de laisser une porte ouverte au Côté Obscur. Et Galaad s’en rendait compte à présent. Il lui fallait retrouver la sérénité et pour ce faire il décida de mettre les points sur les « i » à Brianna dès son retour afin qu’aucun qui pro quo ne soit possible. Il respira profondément et senti que l’appareil amorçait sa descente.

Chapitre deux: rendez-vous à Coruscant.
A bord de l’Ebon Hawk Revan inspectait une dernière fois T3 et HK47. Ses deux fidèles robots lui avaient été ramenés par Lynn. Il adorait ces deux unités : l’astromécano était l’entité la plus serviable jamais rencontrée et le droide assassin était particulièrement fidèle et espiègle à la fois.
Lynn et lui avaient passé beaucoup de temps à les améliorer et les fignoler. Ils avaient d’ailleurs trouvé particulièrement amusant de changer la voix d’HK47 pour lui en donner une féminine et terriblement sexy, à rendre jalouse Bastila lorsqu’il parlait à Revan. Au départ il n’était pas trop fan c’est son amie qui l’avait fait contre son gré mais il avait agréablement été surpris par le résultat. D’autant plus que cela donnait au robot un effet de surprise non négligeable en cas de menace. Les deux machines étaient rutilantes et semblaient presque irréelles tant elles étaient soignées, propres et brillantes.

-[Agacement] Cessez de me frotter ainsi Maître, vous allez finir par écailler ma nouvelle peinture toute neuve !
- Ne t’en fais pas, j’ai terminé. Tu vas pouvoir passer tes systèmes et tes armes en revue toi-même, nous allons bientôt arriver sur Coruscant.
-[Ton rêveur] Autant de sacs à viande sur une seule planète… Je me demande comment mes circuits vont appréhender ceci.
-Contente - toi de m’accompagner et de veiller sur nous deux. T3 restera ici pour garder le vaisseau.
-[Interrogation] Pourquoi est-ce lui qui reste à bord ?
-Parce qu’il en a toujours été ainsi. T3 et l’Ebon Hawk ne font qu’un.
-[Résignation] Bien Maître. Il est clair que je suis plus qualifié que lui pour vous escorter.
T3 émit une suite de bips.
-Nous arrivons à Coruscant ? Bien, pilote nous jusqu’au temple Jedi et occupe toi de préparer la cargaison.

L’Ebon Hawk se glissa majestueusement dans la circulation de la planète mégapole.
Cet appareil en avait vu des vertes et des pas mûres. Lors de sa sortie des ateliers de construction il effectua de nombreuses missions de transport avant d’être perdu au jeu par son équipage. Celui qui le gagna périt peu de temps plus tard lorsque un des seigneurs du crime de Taris – Davik – le fit prendre d’assaut afin de s’emparer de ses marchandises. Des années plus tard c’est Revan qui s’en empara pour fuir la planète bombardée par les Sith de Darth Malak. Il garda le vaisseau et partit avec ensuite dans les régions inconnues. Puis celui-ci réapparu des années plus tard avec Kreia et les droides pour récupérer l’Exilée – Lynn- qui l’utilisa pendant sa campagne contre Darth Sion et Darth Nihilus. Fortement endommagé lors de son atterrissage sur Malachor V dans des conditions dantesques, le brillant petit appareil put quitter le noyau maudit grâce aux efforts combinés de Bao-Dur et T3. Remis ensuite en état par la République, Athkyn repartit naturellement rejoindre Revan avec cet appareil. Puis la Triade ne s’en servit qu’en partie puisque Revan avait déjà un chasseur, Galaad se faisait construire le Shining Ghost et Lynn s’était faite offrir par Canderous Ordo en personne, une navette mandalorienne baptisée Le Conquérant.

Le vaisseau se posa sur une piste relativement éloignée des autres qui n’était utilisée que pour les hôtes de marque ou pour les passagers dits sensibles. Revan fut accueilli par Maître Vandar lui-même.

-Bien des années depuis votre dernière visite ici se sont écoulées Revan. Sur votre visage je vois que sombres elles ont été.
-Je suis heureux de vous revoir Maître Vandar. Nous avons beaucoup de choses à nous raconter. Mais avant cela j’ai ramené des présents pour l’Académie de Coruscant.
-Des présents dis-tu ?
-Mon fidèle T3 attend que vous les fassiez quérir. Il y a des pierres pour sabres lasers. Je sais que vous en manquez cruellement. Avec la quantité que je ramène, tous les padawans auront de quoi fabriquer leur outil de prédilection.
Vandar fronça les sourcils.
-Par tes paroles de pénibles nouvelles de conflit à nouveau tu es porteur.
-Je regrette d’être à nouveau porteur de mauvais augure. Mais ainsi sont les choses. Ce n’est pas le messager qui fait la guerre.
-Le mythe d’un guerrier éternel il existe. Peut-être cet homme pour cette vie tu es.
-Je fais ce que je pense être bon pour le bien de tous. Si c’est la guerre, qu’il en soit ainsi. Nous devons réunir le Conseil au plus vite, il nous faut décider de ce que nous allons faire lorsque les Sith vont se montrer.
-Les Sith dis-tu ? Un nouveau conflit tu viens annoncer, c’est donc bien pour ca que des pierres apporté tu as.

-En effet. Je pense que ce n’est pas l’endroit pour parler de ceci. Nous avons besoin d’un endroit plus au calme.
-Bastila tu as prévenue de ton retour ?
-Non, je vais lui faire la surprise.
-Bien. Réunir les membres du Conseil ici présents je vais faire. Après avoir revu Bastila vous nous rejoindrez pour que nous en discutions. Mais elle se doute déjà de ta venue. Aperçu toi et d’autres Jedi disparus il y a quelque temps avez été.
-C’est exact que cela fait quelques semaines que nous sommes dans la galaxie. Mais Maître Vandar, quels membres sont sur Coruscant ?
-Toi, Bastila, Deesdra et moi. Juhani et Quatra d’un jour à l’autre nous attendons.
-Elle a donc réussi.
-De quoi parles-tu Maître Revan ?
-Nous en discuterons au Conseil. Beaucoup de choses sont encore ignorées. Mais je vous demande de bien être sur vos gardes, je crains que nous ne soyons surveillés ici. Et ne faites pas confiance au gouvernement de la République. Aujourd’hui nous devons agir dans l’ombre.
-Je ne sais pas si plus de questions que de réponses tu amènes.
-Questions, réponses, ombre, lumière… Les choses sont plutôt mitigées pour le moment. Mais à l’instant il me tarde de revoir Bastila.
-Le chemin jusqu’à elle tu connais. A cette heure avec les jeunes novices elle se trouve. Ta cargaison en prendre livraison je vais faire en sorte.
Revan posa un genou à terre et serra le petit être tout ému dans ses bras.
-Cela fait vraiment du bien de vous revoir Maître Vandar.
Ce geste alla droit au cœur de Vandar.

Puis il se releva et rejoignit le temple lui-même et se dirigea vers la partie de l’Académie vouée à l’enseignement des plus jeunes. Découverts ça et là dans la galaxie, les élus étaient autrefois trouvés par les Jedi au gré de leurs missions. Mais depuis le dernier conflit, trop peu d’entre eux pouvaient se vouer à cette noble tâche. Et ainsi souvent il s’agissait de parents qui emmenaient leur progéniture à Coruscant afin de savoir s’ils étaient élus ou non. C’est Bastila qui les accueillait et qui devait sonder pour savoir si leur place était à l’Académie. Les plus jeunes constituaient des classes que Bastila avait en charge. A ainsi les observer en groupe, elle pouvait déjà repérer leurs talents et se faire une idée de la voie dans laquelle ils pourraient exceller plus tard : les guerriers, les sentinelles, les consulaires ; ces derniers étant les plus rares. Mais ils étaient soumis à plus qu’un entraînement. C’était un choix de vie, entrer chez les Jedi comme on entre en religion. Ici aucune distinction de race ni de sexe. Chacun est pris avec ses avantages et ses défauts. Les enfants forment des équipes qui restent les mêmes tout au long de leur éducation : c’est leur famille, frères et sœurs.

Et Bastila adorait ses apprentis comme s’ils étaient ses propres enfants. Bastila, devenue une icône dans la galaxie avec son air pourtant si fragile et taciturne. Cet air qui lui allait si bien et qui la rendait encore plus jolie. Cet air qu’elle affichait en ce moment. Cet air qu’elle avait parce qu’elle pensait à la fois à Revan son mari et à Galaad, son amour de jeunesse.

Elle ne pouvait s’en empêcher. Galaad lui revenait si souvent en mémoire : Il lui arrivait même encore de rêver de lui parfois. C’était comme si elle avait l’impression d’avoir loupé quelque chose. Ces doux moments passés ensemble étaient restés ancrés au fond d’elle. Leur escapade sur Tatooine dans les dunes de sable, seuls au milieu de nulle part. Leurs sorties dans Coruscant pour faire la fête, voire même dans une de leurs missions dans les bas-fonds d’une ville dont elle avait même oublié le nom ou au détour d’une rue après un rude combat : il l’avait pressée si fort contre lui en l’embrassant de façon si romantique leurs sabres lasers encore à la main et hors d’haleine. Ces moments complices à l’Académie où elle vibrait de plaisir en le retrouvant le soir se jetant dans ses bras, leurs yeux se plongeant les uns dans les autres; cette mielleuse sensation de tendresse mêlée de rires et de baisers. Ces instants de bonheur subtils dont on ne profite souvent pas assez étant jeunes parce que l’on ne sait pas encore à quel point ils sont éphémères. Ces heures que Galaad savait retranscrire dans ses poèmes.
Elle y pensait avec nostalgie, découvrant un grand vide en elle que personne ne pouvait combler pas même Revan. Un abîme dont il fallait oublier le chemin qu’elle ne saurait retrouver que dans des moments bien particuliers où elle pouvait faire abstraction de tout le reste. Une partie de sa mémoire et de son imagination à laquelle elle n’avait accès qu’occasionnellement, quand elle était seule.

Les larmes coulaient sur ses jolies joues et ses yeux ainsi rougis demeuraient clos. Sa main s’était crispée sur son arme. Elle était comme coupée en deux, partagée entre son amour pour Revan qu’elle avait épousé et Galaad qu’elle avait quitté. Jamais elle ne se serait crue un jour capable d’aimer deux hommes en même temps, elle si fidèle, si généreuse et si dévouée. Pourtant elle ne sentait en elle aucune trahison. La vie réserve parfois des surprises bonnes ou mauvaises. C’est ainsi qu’il fallait prendre les choses et c’est de cette façon qu’elle pouvait se surpasser. Elle sécha ses larmes et calma son regard, fit la paix en elle-même.
Elle se plaisait à penser que peut-être dans une autre vie ils pourraient tous deux avoir leur chance.

Il fallait à présent oublier tout ceci. Tirer momentanément un trait sur cette histoire et se consacrer pleinement à sa tâche. Et remettre son cœur à Revan dont la main douce et puissante venait de se poser sur son épaule…





Le Basilisk venait à peine de se poser sur Agamar que Juhani et Quatra en extrairent le Mandalorien qui avait été blessé et le soignèrent à l’abri d’un énorme arbre tout proche. Pour ce faire il enleva son casque. Il paraissait si jeune !

-Les Mandaloriens recrutent à la sortie des écoles à présent ? demanda Juhani.
-Ne vous méprenez pas Jedi, je fais moins que mon âge et j’ai toujours combattu depuis que je marche.
-Je n’en doute pas à voir le nombre de cicatrices dont vous êtes couvert.
-Il serait bon que l’une d’entre vous aille inspecter les environs. Mon appareil est réglé en mode défense mais sait-on jamais.
-Je m’en occupe, dit Quatra. Je vous laisse entre les mains expertes de Juhani.
-Ainsi vous connaissez l’Exilée ?
-Oui. Je l’ai rencontrée jadis sur Dxun. Nous y avons mené des opérations conjointement. Et nous avons combattu ensemble sur le Ravageur. Je faisais partie du commando qui a investi le vaisseau de Darth Nihilus.
-Je suis désolée. Je ne suis pas très au fait de ce qui s’est passé les dernières années.
-Ah, je me ferai un plaisir de vous raconter ça en détails. Un combat mémorable digne des plus glorieuses unités d’élite de la galaxie. Finalement, nous nous sommes retrouvés compagnons d’armes encore quelques fois dans les régions inconnues.

Cette phrase fit bouillir Juhani.
-Est-ce que vous y avez aussi vu Revan ?
-J’y ai vu tant de choses… fit le soldat pensif. Mais je vais laisser le soin à l’Exilée de vous conter cette histoire, je vous en ai déjà trop dit.
-Vous êtes fatigué, reposez-vous donc un peu.
-Je me reposerai quand je serai mort. Agamar est une très belle planète Juhani. Je peux vous appeler ainsi ?
-Oui bien sûr, ne faites pas tant de chichis.
-Bien. Mais nous devons rester sur nos gardes. La rencontre que nous avons faite ne me plait guère ni la facilité avec laquelle nous nous sommes enfuis.
-La facilité ? Vous plaisantez j’espère !
-Non hélas. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on nous a laissés nous échapper mais ce Sith… quelque chose ne colle pas. J’ai entendu à leur sujet qu’ils avaient une sorte de pouvoir équivalent à la persuasion pour nous faire voir ce qu’ils voulaient bien nous faire croire.

Juhani resta perplexe. Ainsi ces Sith auraient des capacités inconnues jusqu’à présent. Et ce combattant avait l’air de savoir tant de choses.
-Qui devons-nous rencontrer ?
-Ne le devinez-vous pas ?
-Je laisse les talents divinatoires aux diseuses de bonne aventure.
-L’Exilé en personne, accompagné de Mandalore. Mais vous connaissez ce dernier.
-Mandalore ?
-Oui héhé. Vous avez combattu avec lui et Revan.
-Canderous ?
-Oui, il est notre nouveau Mandalore depuis des années à présent et ce grâce à Revan. Nous nous sommes réorganisés, avons grandit et prospéré. Grâce à Revan et ses amis les Mandaloriens sont à nouveau un peuple à part entière et réuni. Nous sommes établis sur Dxun avec des bases, des villes, des familles. Mais par souci de discrétion notre armée est restée cachée. Tout le monde a cru que le reste de flotte mandalorienne qui avait été initialement défaite à Malachor V n’était qu’un prétexte à Revan pour poursuivre le conflit. Eh bien redescendez de votre nuage. Elle existe bien et n’a jamais été aussi puissante…

La nuit tomba rapidement. Quatra avait disposé quelques mines anti personnelles aux alentours sur l’insistance du Mandalorien. Lui-même s’était rappelé qu’il avait un droide de surveillance dans sa soute et le fit se déployer sur une zone de quatre kilomètres carrés. Il avait préparé un feu autour duquel les trois compagnons s’étaient rassemblés pour s’endormir après s’être partagé des rations de survie.
-Je suis un couche tard, je prendrai donc le premier tour de garde. Qui prend le suivant ?
-Je m’en chargerai fit Quatra. Je ne serai pas surprise que nous ayons des ennuis.
-Quelque chose que vous ne nous ayez pas dit, Maître ?
-Non Juhani. Au fait jeune Mandalorien, qu’en est-il de votre mouchard ?
-Je dois le brancher sur une console spéciale que je n’ai pas ici mais rassurez-vous votre colis n’est pas perdu.
Juhani s’étendit à côté de lui, plaçant un curieux coussin sous sa nuque.
-J’ai pu quand même prendre un peu de marchandise avant de quitter le transporteur.
-Mais qu’est-ce donc ?
-Des pierres de sabres lasers. Nous en avons besoin pour nos armes Jedi.

Elles sont rares et celle-ci sont particulièrement puissantes.
La Cathare expliqua la mission que Revan lui avait confiée et comment elle avait retrouvé Quatra. Puis le flot de ses paroles ralentit et une fois endormie, le Mandalorien qui ne voulait divulguer son nom prit ses armes et s’enfonça sans bruit dans l’épaisse végétation avoisinante.

La nuit, quoique claire, donnait une étrange sensation d’enveloppement. Il frissonna dans son armure et poussa un long soupir de lassitude. Sa blessure le faisait encore souffrir et il serrait de temps en temps les dents. Il ne pouvait pas trop s’éloigner du bivouac tant il y avait de plantes entravant sa marche. Cela lui rappelait le temps ou il chassait sur Kashyyyk avec le bruit des bêtes avoisinantes. Il sentait l’humidité sur poser sur le sol et les plantes, et entendait de plus en plus de petits animaux qui sortaient de leurs cachettes pour se mettre en quête d’une quelconque nourriture. Mais les bêtes ne le préoccupaient pas trop puisqu’il savait qu’il n’y avait pas grand danger sur Agamar. Il craignait plus une attaque surprise venue du ciel. Il jeta un œil sur son moniteur qui était relié à son Basilisk évitant ainsi d’y retourner. Le radar demeurait muet. Il se félicita de du calme qui régnait ici sans pour autant que ce soit le silence. Car ce dernier, s’il était soudain, pouvait être annonciateur d’ennuis.

Son quart se déroula sans soucis. Il retourna silencieusement près du feu dans lequel il ajouta une grosse branche et le raviva quelque peu. Il considéra les deux Jedi qui dormaient assises contre des arbres. C’était la première fois qu’il faisait équipe avec des femmes mais il ne faisait aucune différence. Pour lui un Jedi était un Jedi, comme un être asexué dont la race importait peu. Il était néanmoins impressionné par les capacités de Juhani et la maîtrise de l’assaut dont elle avait fait preuve face au Sith. Il savait combien ceux-ci étaient puissants car il avait eu l’occasion de voir un combat entre plusieurs d’entre eux et la Triade réunie. Cette dernière possédait parfaitement la maîtrise de l’escrime et il le savait. Juhani en était encore loin, mais l’idée était là. Et il appréciait l’ambiance de franche camaraderie entre lui et ces deux Jedi, tous trois presque perdus sur cette planète. Qu’adviendrait-il s’ils n’étaient plus que seuls au monde ? Mais il abandonna son imagination et réveilla Quatra qui prit son quart après qu’il lui ait expliqué comment fonctionnait son interface avec le Basilisk.


Céréenne, Quatra aimait les forêts qui lui rappelaient sa planète qu’elle avait quittée il y a si longtemps. Repérée très jeune elle aussi, elle avait suivi la voie classique d’éducation. Elle était l’archétype même du Jedi Consulaire et était intervenue comme ambassadrice durant des années dans toute la galaxie pour des représentations et de la gestion de conflits. Particulièrement douée en négociation, elle représentait souvent le dernier recours avant qu’une situation explosive ne dérape.
Elle aurait pu y faire une grande carrière et entrer au Conseil mais elle voulu changer de direction et devint Maître instructeur pendant plusieurs années dans différentes académies avant de rejoindre celle de Dantooine où Juhani devint sa dernière élève. Il est de notoriété publique que sans l’intervention de Revan cette formation aurait sans doute tourné au désastre. Grièvement blessée elle dû ainsi rejoindre Arkania pour y séjourner et finir sa cure. Mais plus qu’atteinte dans ses chairs, Quatra avait été moralement meurtrie par ce qui pour elle demeurait un échec. Elle était donc demeurée plus que de raison sur cette planète jusqu’à décider de quitter – au moins momentanément- l’Ordre. Après plusieurs voyages et la destruction de Katarr, la Force la conduisit donc sur Illum.

Elle restait très attachée à Juhani mais elle sentait au fond d’elle qu’elle était sur le déclin. Cette sensation avait pris de l’ampleur depuis l’attaque du transporteur. Et cette nuit elle se sentait particulièrement dépitée, comme profondément inutile. Ces dernières années avaient compté comme doubles. Quitter l’Ordre en son temps n’était finalement pas une si mauvaise idée pensait-elle. Alors ne serait-ce pas l’occasion justement ce soir ? Car finalement après cette nuit ceci ne se produirait peut-être plus. Son élève et le Mandalorien étaient capables de se débrouiller sans elle. Juhani était à présent suffisamment mature pour comprendre sa fuite et le Conseil se rendrait à l’évidence compte des raisons de son choix. Bien sûr cette nouvelle guerre des Sith qui se profilait nécessiterait sa présence au sommet de la hiérarchie. Mais elle était lasse et ceci risquait de rendre l’avenir bien trop périlleux pour tous si elle s’y accrochait. Elle avait besoin de prendre une retraite bien méritée.

Quatra jeta un dernier œil en arrière et … bondit tout à coup dans les taillis, sauta d’arbre en arbre tel un polatouche géant et atteignit une immense clairière vallonnée au bout d’une heure.
Elle fit le vide en elle afin qu’on ne la retrouve pas et pensa trouver un quelconque endroit moins exposé à la Force sur cette planète afin d’y finir ses jours en paix. Cette paix qu’elle enviait à Juhani parce que la sienne l’avait quittée et que finalement il était évident que la peur s’était emparée d’elle.
Cette clairière était jolie et lui rappelait les nuits blanches de sa jeunesse avec ses camarades padawans lorsqu’ils venaient se détendre dans de tels lieux. Si jolie, si paisible, si calme, si silencieuse. Si silencieuse…
Elle n’eut que le temps d’entendre le son bref du sabre laser derrière elle qui lui coupa les jambes au niveau des genoux. Elle tomba sur les moignons, les bras en avant. Elle souri une dernière fois en contemplant cette si belle clairière. C’était en fait l’endroit idéal pour reposer en paix. Ici demeurera bientôt sa tombe. Elle brisa le vide en elle, puis la lame la pénétra verticalement depuis la nuque et la vit s’échappa de son corps lorsque ses yeux s’exorbitèrent subitement.
Ainsi périt Quatra, Maître Jedi Consulaire originaire de Céréa.

Juhani se réveilla en sursaut et en criant. Dans la même fraction de seconde le Mandalorien bondit sur ses jambes son fusil désintégrateur à la main
-Que se passe-t-il?
-Mon Maître, mon Maître!!! fit la Jedi en se tenant la tête comme si une soudaine atroce migraine s'était emparée d'elle.
-Mais qu'y a-t-il bon sang de dragon Krayt???
- Quatra, Quatra est morte ! Ohhh quelle horreur... Cette douleur dans ma tête...
-Hein? Mais allez-vous me dire enfin ce qu'il se passe?
-Ohhhh elle est morte... morte, elle vient de se faire tuer par... par... ohhh je n'arrive pas à voir. Vite il nous faut fuir cet endroit, ils seront bientôt là.

Le Mandalorien considéra Juhani d'étrange manière. Comment pouvait-elle savoir cela? Comment pouvait-elle le sentir ainsi en elle? Qu'est-ce qui avait tant effrayé cette redoutable guerrière. Jamais il n'avait eu peur de sa vie, mais l'appréhension commença à s'emparer de lui.
-Que devons-nous faire?
- Fuir!!!! Fuir!!!! fit Juhani hystérique.

Le Mandalorien se dit que la raison avait quitté Juhani et qu’il fallait y remédier sur le champ. Il se tourna vers son équipière et lui décrocha une claque magistrale plus vite que l'éclair. Elle reçu le coup en plein visage et en fut presque sonnée tandis qu'ayant mis son arme en bandoulière, il se jeta sur elle, la prit sur son épaule encore chancelante et couru vers le Basilisk. Mais il était déjà trop tard et plusieurs coups de blasters se mirent à pleuvoir autour d'eux alors qu'au même moment les dispositifs de défense du Basilisk répondaient faisant mouche à chaque fois. Mais les assaillants étaient si nombreux que les deux héros ne pouvaient se rapprocher de leur appareil. Des mines sautèrent : c'était un feu d'artifice comme on en avait rarement vu dans une embuscade. Il y avait tant de lumière que l'on y voyait comme en plein jour et que cela réduisait encore les chances de fuir. Cela dura plus d'une minute puis une torpille à proton frappa le robot de plein fouet l'endommageant gravement. Juhani qui avait retrouvé ses esprits et le Mandalorien s'échangèrent un clin d'œil et battirent en retraite dans l'épaisse forêt en faisant un trou dans le dispositif ennemi.

-Nous n'irons pas bien loin, ils doivent nous attendre, dit le féroce guerrier.
-Nous verrons bien. Il ne faut pas rester là.

Plusieurs minutes passèrent, et le bruit des poursuivants s'entendait au loin, s'approchant inexorablement malgré les pièges que la Mandalorien plaçait derrière lui et qu'il entendait fonctionner de ci, de là, une fois une explosion, une fois un cri immense qui déchirait la nuit. Bien que blessés, ils continuaient d'avancer, devant par moments utiliser leurs ceintures de camouflage pour passer entre des groupes de rabatteurs.
Ils devaient être des dizaines. Soudain il dit:

-Votre sac? L'avez-vous pris? Tout en constatant que la question était inutile voyant le précieux bagage sur l'épaule de la Jedi.

Juhani ne vit pas le grand sourire de satisfaction caché par le casque de son acolyte mais elle fit de même.

- Soyons pragmatiques. Nous ne nous en sortirons pas tous les deux. Je vais les attirer dans un piège et pendant ce temps vous partirez loin d'ici. Je sais que vous saurez rester cachée suffisamment de temps.
-Il n'en est même pas question!
-C'est ça, criez plus fort pour qu'on nous retrouve tout de suite si le cœur vous en dit. Et puis qu'ils nous prennent vivants tant qu'on y est, comme ça...

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que trois chevaliers Sith leur tombèrent littéralement dessus.
Juhani en occupa deux avec ses sabres lasers et se surprit à les contenir si efficacement. Ils n'étaient pas à la hauteur de celui qu'elle avait affronté sur le transporteur et ils ne pourraient résister longtemps à ses pouvoirs. Quant au Mandalorien la tâche était plus ardue malgré sa force et sa hache...

Celle-ci virevoltait au-dessus de sa tête allant tantôt couper un membre, tantôt défoncer un crâne ou une cage thoracique lorsqu'un autre sbire s'approchait. Malgré sa rapidité, il finit par lâcher prise et alors que Juhani s'apprêtait à empaler le dernier de ses adversaires, il tomba en arrière projeté par un coup à la tête qui brisa son casque et l'envoya dans un buisson.
Le visage du Mandalorien laissa échapper une grimace haineuse à l'attention de son adversaire avant que celui-ci ne plonge son sabre laser dans son cœur. D'un mouvement désespéré, il réussit à éviter le coup fatal en voulant écarter la lame de son bras et roulant sur le côté. Le membre fut tranché net tandis qu'il hurla de douleur. Le Sith surpris tarda à réagir regardant Juhani s'élancer vers lui. Mais il était trop tard et il frappa à nouveau pour mettre les trippes du guerrier à l'air.

-Davrel te retrouvera en enfer maudit Sith!!! Eut encore le temps de dire le jeune soldat.

Mais à sa plus grande stupéfaction la lame n'atteignit pas sa cible et le Sith s'effondra doucement en maugréant des mots incompréhensibles que sa bouche baignée du sang remonté de ses poumons perforés par un faisceau argenté tentait de laisser échapper. Ce fut la dernière vision qu'eut le Mandalorien avant que le néant l'envahisse...
Au-dessus de lui se tenait à présent Lynn Athnox retirant du corps de l'adepte du Côté Obscur, son sabre laser légendaire qu'elle avait lancé dans une ultime tentative pour sauver le Mandalorien.

-Vite Juhani, il faut l'évacuer d'urgence.
-Lynn je suppose ? Vous venez de nous sauver d'une mort certaine!
-Allons, reprenez-vous nous ne sommes pas encore tout à fait tirés d'affaire. Regardez, Canderous arrive avec une escouade, rejoignez-les ! Ils vont vous emmener à notre vaisseau. Moi je vais retenir celui qui approche à présent.

Et alors que le pauvre Davrel était hissé sur l'un des Landspeeder qui venait d'arriver, Juhani jeta un dernier coup d'œil par-dessus son épaule pour apercevoir celui qu'elle avait combattu dans le transporteur.

-Lui! Il est en vie!
-Vous le connaissez?
-Oui il a arraisonné le vaisseau sur lequel nous voyagions Quatra et moi.
-Où est votre Maître?
-Morte. Mais nous croyions l'avoir tué ce salopard! Le Mandalorien avait donc raison. Il nous a dupés.
-Vous pouvez remercier la Providence d'être encore de ce monde Juhani. C'est un maître Sith des plus puissants. Allez-vous en je vous raconterai plus tard.
La Jedi s'exécuta. Canderous s'approcha lentement de Lynn, son fusil blaster lourd en mains.
-Tu as besoin d'aide sur ce coup là?
-Non Canderous, couvre la retraite. Tu n'es pas de taille dans cet affrontement.
-Bien. Faisons comme d'habitude. Tu sais où nous retrouver. Prends ton temps, mais pas trop quand même.

Le Sith était présent seul avec la Jedi. Ils se tenaient à une dizaine de mètres l'un de l'autre, immobiles alors que le jour venait de poindre et qu'un rayon de soleil rouge éclairait la scène par le côté.

-Nous nous retrouvons une fois de plus Lynn Athnox. Ou devrais-je dire l'Exilée?
-Ta voix a changé. Elle est devenue plus grave, plus profonde. On croirait un homme vieillissant.
-Il est temps de payer pour tes trahisons.
-Pour les tiennes également. Cela faisait longtemps Atris.
-Oui... Longtemps ou pas, peu importe.
-Depuis notre dernière rencontre sur Telos je me suis demandée si tu t'étais simplement exilée ou si tu t'étais donnée la mort. Je pensais que tu avais su tirer une leçon de tes échecs.
-Mes échecs? fit-elle en riant. Mais ma pauvre Lynn, c'est ce qui m'a poussé à rejoindre les Sith. C'est grâce à toi et à tes préceptes de bon samaritain que je suis celle que je suis à présent, Darth Etharn, Seigneur Noir des Sith. Le fait de m'avoir épargnée a engendré la mort de tant de tes "protégés" dans cette galaxie et ailleurs. Bien! Tu doutes à présent n'est-ce-pas? La soif de vengeance commence à courir en toi. Tu m'as aimée autrefois et tu me hais à présent. Avec d'autant plus de puissance que je t'ai aimée moi aussi.
-Tu te trompes durement. Je t'ai aimée oui jadis comme une sœur d'armes mais non comme une maitresse. Et tu n'as jamais supporté que je ne m'abandonne à toi. Cela a porté un tel coup à ton ego que le Côté Obscur s'est immiscé en toi subrepticement. Aveuglée par ta vantardise et ta jalousie tu as commencé à tomber lentement. Pour bientôt tomber dans l'oubli de ta personne et de ton joli minois.
-Assez!!! cria-t-elle faisant gronder la colère autour d'elle. Je ne te laisserai pas ainsi parler de moi de la sorte et sur ce ton.
-Et que vas-tu faire? Me tuer? Même si c'est le cas cela ne changera rien et tu te rongeras de l'intérieur jusqu'à te dévorer toi-même dans les flammes de l'enfer.
-Quelles belles paroles tu as là. On voit bien l'influence qu'a eue le Jedi Poète sur toi. Tu transpires son enseignement à plein nez, quelle puanteur! Mais vous vous bercez d'illusions tous deux. Il est déjà trop tard pour la République qui va sombrer dans le chaos. Crois-tu que tes petites manigances nous ont échappées? Je suis avec les Anciens Sith et nous allons tous vous balayer de la galaxie comme on éradique un virus.
-Tu te perds en conjectures Atris. Ni toi ni moi ne connaissons l'avenir. Mais ce que je sais c'est que tu n'en feras partie bien longtemps.
-Comme tu deviens présomptueuse, toi qui es sensée faire preuve de retenue. Tu ne sais pas à quel point le Côté Obscur m'a...
- Oui oui merci je connais la chanson, on ne va pas me la servir à chaque fois. interrompit la Jedi. Il t'a rendue plus forte, plus puissante, plus laide etc... Je connais.
-Ne m'interrompt pas!!!! Cria Atris en jetant une nuée de foudres sur Lynn qui les bloqua d'un froncement de sourcils.
-Tiens voilà que tu veux continuer à discuter? A ton aise. Pourquoi ne pas prendre un jus de juma ensemble dans une cantina pour fêter la réussite de tes examens Sith? Après tu pourras toujours tenter de me violer.
- Ta bêtise et ton ignorance m'étonnent autant qu'autrefois, peut-être plus même.
-Allons, chatte échaudée craint l'eau froide, non? Tu sais bien que je n'ai toujours été qu'une gamine vivant non pas dans, mais avec ses rêves. Une petite turbulente introvertie et effrontée. Et c'est pour cela que je t'ai plue. Alors ne viens pas aujourd'hui faire une once de remontrance sur mon comportement vis-à-vis de toi. J'ai toujours été honnête avec toi et je ne t'ai jamais laissée croire que tu arriverais à tes fins avec moi. Tu aurais sans doute préféré que je fasse semblant et que tu ne sois pour moi qu'une... paire de fesses?

Le silence s'installa quelques secondes et la Sith reprit la parole.

-Tu ne me déstabiliseras pas ainsi. Tu ne fais qu'allonger la liste des supplices que je te ferai subir à toi et à tes amis.
-Le fait que tu évoques une déstabilisation est bien la preuve que tu en subis une en ce moment même. Je ne crois pas qu'aujourd'hui je te ferai revenir à la raison mais...
-Mais QUI es-tu bon sang de Chyrrack pour croire détenir la Raison ou la Vérité? Coupa-t-elle en hurlant plus fort qu'avant.
-Tu ne comprendras manifestement jamais rien. Il était une fois un maître Jedi qui devint Darth Traya te rappelles-tu? Elle au moins avait de l'esprit et n'était pas aussi obtuse que toi. Tu ferais bien de t'en souvenir, c’est la seule voie qu’il te reste encore pour t'en tirer avec le moindre mal. Mais n'est-ce-pas déjà trop tard?

Au fur et à mesure de la conversation les deux protagonistes s'étaient rapprochées l'une de l'autre jusqu'à environ trois mètres.

-Trop tard pour qui? Trop tard pour quoi? Ne te projettes-tu pas un peu trop en moi?
-Tu as bonne mine toi toujours prête à donner des leçons aux autres de faire ce genre de remarque.
-Ah oui? Parce que Darth Traya non?
-Hum.
-Elle qui fut Jedi, puis Sith puis finalement indépendante. Elle fut ton maître non?
-Oui elle. Mais pas toi!
-Par moments je me demande si ce n'est pas cette troisième voie qu'il nous faudrait suivre.
-Que veux-tu dire?
-Entre Ombre et Lumière mais sans renier la Force.
-Je crois que ce chemin dont tu parles est celui que suivent les Jedi à présent. Il y a finalement plusieurs repentis du Côté Obscur qui sont venus grossir nos rangs. Les préceptes du Conseil ne sont plus suivis comme une religion mais laissent libre cours au pragmatisme. C'est le Nouveau Conseil. Tout cela n'est pas que politique, ce n'est pas la République. Je me plais parfois à penser que l'Empire Sith et la République pourraient vivre sans s'affronter, quitte à vivre séparément.
-Tu te berces d'illusions.
-Qui sait? Ajunta Pall vécu Jedi, puis Sith et se repentit après sa mort grâce à Revan.
-Alors cela signifie qu'il y a peu d'importance à être Jedi ou Sith, à faire le bien ou le mal si même après la mort on peut se racheter de ses torts.
- Mais la souffrance que l'on peut causer mérite d'être évitée et la Vie ici, aujourd'hui doit être vécue par ceux qui le veulent. Malheureusement avec toi et tes acolytes, c'est loin d'être le cas.

Le laser pourpre à double lame jaillit de part et d'autre dans la main d'Atris.

- Tu ne seras pas là pour le voir!!!! cria Atris en portant un coup au visage de son adversaire.

Lynn plia en arrière laissant passer le laser par-dessus son visage puis dégaina en enchaînant une série de roues. Elle n'avait pas la souplesse ni le talent de Brianna pour ce genre de choses mais elle s'en servait déjà admirablement bien. Elle menait un combat de défense faisant croire à Atris que ses feintes fonctionnaient, elle bloquait ses attaques de Force, mais n'en relançait point. Et plus l'assaut se prolongeait, plus Atris suait, se fatiguait et perdait du terrain alors que la Jedi économisait son énergie. Alors elle changea de tactique pour retrouver son calme, devint plus sournoise et plus fine emmenant son adversaire à se dépenser sans compter. Mais l'avance qu'elle avait prise sur elle était non seulement indéniable mais presque irrattrapable malgré tous ses efforts. Pourtant toutes deux finirent par ne lutter que d'un rythme lent et saccadé et les deux protagonistes finirent par tomber à terre, épuisées, l'une contre l'autre, dos à dos, haletantes et vidées.
-Tu as fait des progrès Lynn depuis Telos.
-Tu ne te défends pas mal non plus j'avoue.
-Et maintenant que fait-on?
-Je ne peux pas te laisser gagner.
-Moi non plus.

Des soldats Sith s'étaient à présent attroupés autour d'eux, prêts à achever leur proie mais les Mandaloriens embusqués plus largement n'attendaient que le moindre geste offensif de leur part pour les annihiler.
Et ce qui devait arriver arriva. Un maraudeur Sith inspira plus fort que nécessaire pour lever son sabre et la mort faucha avec fureur les suppôts du Côté Obscur qui n'entrainèrent finalement que peu d'adversaires dans leur descente aux enfers. Puis Lynn et Atris se relevèrent.

-Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça.
-Nous nous retrouverons Jedi.

Et Atris disparu dans un éclat de lumière.

-Ah ces maudits Sith ont donc découvert les sauts dimensionnels...
-Bien maintenant je pense que nous pouvons y aller, fit Canderous d'un air ravi. Ca a été une belle bagarre, on leur a flanqué une belle raclée à ces pourritures!
-Moui, j'aurais aimé en dire autant de moi.
-Pourquoi tu t'es retenue?
-Je ne sais pas. Quelque chose m'en a empêché. Peut-être parce qu'il y a encore quelque chose en elle à sauver. Ou bien a-t-elle encore un rôle à jouer.
-Allez viens, le temps presse.
-Oui filons d'ici, il joue contre nous. Je parie que l'on nous attend partout.
-Pour le moment allons mettre la main sur la cargaison de Juhani.
-Non c'est trop juste. On fera ça en deux temps. Occupe-toi déjà de la faire suivre et on agira plus tard.






En descendant de la navette qui le ramenait de son inspection sur Telos, Galaad tenta de faire profil bas et de retourner discrètement à sa chambre.
Mais sans compter sur la détermination de Brianna qui l'attendait dans le sas d'attente de la piste d'atterrissage.

-Alors? Comment avez-vous trouvé?
-C'est tout simplement fabuleux. Ces Ithoriens méritent la reconnaissance galactique pour leur travail. Ils ont vraiment fait du bon boulot. Je suis abasourdi.
-Oui les résultats sont plus qu'encourageants. Ils vont commencer sur Taris tout prochainement. Vous l'ont-ils dit?
-Oui Chodo Habat m'en a amplement parlé. Il a rencontré des anciens Bannis qui ont seuls survécu à l'holocauste Sith. Enfin nous parlerons de tout cela demain, je vais me reposer à présent.
-Ah je pensais que...
- Non, non ! Une autre fois peut-être, quand vous aurez retrouvé Lynn ce sera bien.

Brianna en resta bouche bée et regarda le Jedi s'éloigner.

-C'est certainement mieux ainsi, pensa-t-elle.

Demain il y aurait ainsi tant à faire s'il lui fallait quitter l'Académie avec Galaad. Qui allait-elle laisser prendre sa place? Enfin plutôt à qui allait-elle confier l'Académie? A Yuthura? Ou faudrait-il qu'elle l'accompagne aussi? Le Jedi Poète déciderait sûrement. D'ailleurs ce surnom lui fit penser qu'elle avait un jour trouvé un holodisque dans les affaires de Lynn qui était un de ses poèmes. Troublée et intriguée, elle pressa le pas pour remettre la main sur ce poème qu'elle sortit d'une cantine.





Bastila

De ce que les pierres
Ont tissé comme nerfs
En assemblant des tours
Qui surplombent l'Amour
Des guerriers attendent
Des temps bien plus tendres
Pour l'instant ils prient
Et après ils plient
Peut-être que demain
Ils n'seront plus rien
Mais aux sommets des lances
Qu'ils enfoncent dans des panses
Il y a cette haine
Qui coule dans nos veines
Ö Bastila!
Oh Bastila!
Le jour viendra
Où l'on s'suicid'ra
Le sang de la haine
Ne donn'ra plus d'peine
Et il coulera
Dans un fleuve né pour ça.
Menant cette armée
Pour laquelle je suis né
J'abattrai tous ceux
Qui veulent me voir vieux
Et je n'serai heureux
Que quand je s'rai deux
Et à cette fille blonde
A qui j'ai donné le Monde
Je voudrais chanter
Combien j'suis blessé
Et combien j'ai envie
De l'allonger dans mon lit
O Bastila!
Oh Bastila!
Ainsi mes larmes creusent
Une tombe chaleureuse
Pourtant je ne veux pas
M'y étendre déjà.
Sur mon cheval
Je descends le Val
Triste, morne et blême
Je pourfends mes problèmes
Oh oui j'aime cette fille
Qui m'est tout c'qui brille.
Elle est le soleil
Qui chauffe mon sommeil
Elle est la chaleur
Qui hante mon cœur
O Bastila!
Oh Bastila!
Mais voici l'ennemi!
En avant mes amis!
Placez les archers!
Prêts, les cavaliers!
Tous les fantassins
Regardent ma main.
D'un geste lourd je les lance
Ils entrent dans la danse.
Chargeant avec Chevaliers,
J'achève de gagner
Encore ce soir
Une autre victoire.
Si mes pensées vont à la Reine
Elle ne sait pas quelle est ma peine
De ne pouvoir serrer dans mes bras
La divine Bastila.
O Bastila!
Oh Bastila!
Peut-être que demain
Je baiserai la main
De ma dulcinée
Qui m'a tant manqué
Qui me manque tant
Qui boit tout mon sang
Encore et encore
Je l'aime à la mort.
Après des journées
De marches forcées
Je rentre à la fort'resse
Sombrer dans l'ivresse
O Bastila!
Oh Bastila!
A peine récompensé
Je remets la main à l'épée
Cette fois bien seul
Le heaume planté sur la gueule.

Bastila aurait donc été blonde à une époque ? Ou n’était-ce que pour donner la rime ?

Le lendemain matin Brianna trouva Galaad au hangar en train de s'affairer autour de son vaisseau, vérifiant chaque cantine qui était emmenée à bord avec les fameux holocrons. Celles-ci étaient empilées par couches et le Jedi versait une sorte de polystyrène expansé en lambeaux pour les recouvrir.

-Bonjour! Que faites vous donc là?
-Bonjour Brianna. C'est une matière qui permet de cacher en quelque sorte ces artefacts aux yeux des Sith pour peu qu'ils ne soient pas trop près. On la trouve dans les Régions Inconnues uniquement, sur une petite lune perdue. C'est un excellent camouflage. Je m'en sers aussi pour les armures et les bures. Le résultat est ... hum disons ... saisissant.
-Je n'aurais jamais eu l'idée que cela puisse exister.
-Moi non plus. C'est Revan qui l'a trouvée. Malheureusement les Sith la connaissent et s'en sont servis jadis. C'est pour ça qu'ils réussissent à demeurer discrets sur leur identité. Je crois hélas que nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec ça. Vous êtes prête pour le départ?
-Oui, enfin non pas tout à fait. Je ne sais pas encore à qui je vais confier l'Académie durant mon absence.
-Laissez donc Yuthura s'en charger. Elle connait la musique. Nous aurons besoin d'elle plus tard mais nous devons d'abord réunir le Conseil pour coordonner nos efforts et décider de ce que nous allons faire.
-La Triade ne l'a pas déjà fait?
-Nous avons notre idée mais le choix ne nous appartient pas à nous seuls. Ce qui est sûr c'est que le combat se déroulera à nouveau dans notre galaxie. Nous ne sommes pas en mesure de les contenir sur la Bordure et cela me peine énormément.
-On pourrait porter la guerre chez eux, non?
-Oui. Le Conseil décidera. Je ne veux plus en parler. Ce n'est pas le moment. Allez prévenir Yuthura et saluez la pour moi je vous prie.
-Bien.
-Brianna?
-Oui?
-J'ai foi en vous. Je suis prêt à mettre ma vie entre vos mains s'il le faut.
La jeune femme sourit en rougissant.
-Je... je ne sais pas ...
-Vous n'avez pas besoin de savoir. Allez.
Une heure plus tard le superbe appareil de Galaad prit son envol sous les yeux de Yuthura et quelques padawans présents.
-Bon vent. murmura-t-elle en se rappelant sa propre histoire.

Galaad avait les commandes du vaisseau et Brianna à ses côtés.
-Vous semblez songeuse.
-Oui. Ca me rappelle quand j'ai suivi Lynn. Jamais je n'aurais songé qu'elle me formerait à être un Jedi. J’ai l’impression de repartir pour un nouveau voyage initiatique.
- Et pourtant... Grande était déjà la Force en vous. C'est de votre famille.
Vos parents étaient admirables. Des gens vraiment bien.
-Vous les avez connus?
-Oui j'ai combattu avec eux. J'étais là lorsque votre mère est morte. Un jour je vous emmènerai sur sa tombe. D'ailleurs elle ma donné ceci pour vous.
Galaad enleva de son cou un bijou, une chainette argentée avec au bout un glaive bleuté.
-Le Sceau! Vous avez gardé le Sceau de notre famille tout ce temps! Je ne sais comment vous remercier!!!
-Ne me remerciez pas, vous m'offenseriez. Cela vous revenait de droit. Mais je n'ai pas celui de votre père hélas. Personne ne l'a retrouvé à ce jour.
-Comment ma mère est-elle morte?
-Vous n'êtes pas en mesure encore d'entendre ce récit. Un jour je vous raconterai, n'ayez crainte, vous saurez.
-Mais pourquoi pas maintenant?
-Trop de choses en jeu. Vous devez rester concentrée sur l'instant présent. J'ai peur que cela fasse surgir des sentiments néfastes.
-Si vous le dites.
-Nous allons passer en hyperespace. Destination Tatooine pour y planquer les holocrons.
-Nous n'allons pas à Coruscant ni à Dantooine?
-Non pas tout de suite, la cargaison est trop précieuse. Mais sur Tatooine j'ai quelques contacts qui me doivent des ptits services.
-Je connais?
-Oui bien sûr! Les Hommes des Sables!





Yuthura ne put s’empêcher de regarder le vaisseau du Jedi Poète s’éloigner et disparaître subitement. La responsabilité que lui avait confiée Brianna était immense. Elle n’en revenait pas. Elle, qui avait occupé si longtemps ce poste à l’académie Sith de Korriban, avait été choisie sans sourciller. Quelque part c’était dans l’ordre des choses, mais elle avait du mal à s’y faire. Ce pouvoir de pardon, de repentance et de confiance était si beau, si exceptionnel finalement dans ces âges sombres.
Elle retourna donc à ses occupations habituelles mais profita de la situation pour utiliser la salle de méditation de Brianna. Elle s’y installa au centre, se concentra rapidement, entra en lévitation et les leds autour d’elle commencèrent à s’agiter gentiment alors qu’elle s’ouvrait au monde. Elle vit d’abord Telos, sentit son cœur qui renaissait, comme l’avait autrefois senti Juhani sur Dantooine. Les êtres vivants, les objets, les matières ; cela formait un tout qui allait s’homogénéisant avec le temps. Elle perçut Galaad et Brianna. Elle palpa les teslas qui s’exerçaient entre eux. Il lui fallait se maîtriser totalement pour ne pas éveiller de soupçons de la part de ceux qu’elle épiait – oui, épier était le mot – depuis cette chambre capitonnée. La curiosité la poussait à vouloir en savoir plus. Elle ne pouvait cerner Galaad, une sorte de brouillard dans ses visions l’en empêchait. Mais elle cernait mieux sa maîtresse. Elle y vit clairement l’attirance qu’elle avait pour le Jedi. Elle la vit se rapprocher de lui, poser délicatement sa main sur la sienne et l’attirer à elle pour l’embrasser avec tendresse, cachant un indescriptible sourire de jubilation et de victoire.
Yuthura entrevit leur amour naissant, la tromperie s’installer, l’adultère être révéler, le duel opposant Galaad à Lynn, une guerre interne naissant au sein de l’Ordre, la mort, la douleur, la misère, la fin de l’Ordre et au loin une présence. Quelque chose que jamais elle n’avait vu jusqu’alors : le rire de Marka Ragnos. Un rire qui transperçait les galaxies et qui amenait son lot d’horreurs dans lequel l’enfer se déchaînait. Et ces yeux qui se tournaient vers elle ; ce regard insoutenable de l’ancien Seigneur Noir des Sith.
Elle cria. Un cri si strident et profond qu’il trouva un écho dans la Force.
Yuthura revint à elle. Elle était transie de froid, en sueur, couchée au centre de la pièce. Elle se mit à parler toute seule.

-Cela ne se peut. C’est l’avenir que j’ai vu. L’avenir ou un avenir ? La venue du Jedi Poète serait-elle annonciatrice de catastrophe ? Serait-ce lui finalement la nouvelle menace cachée ? Le sauveur serait-il l’exécuteur malgré lui ? Aurait-il ramené des mondes inconnus la discorde qui affaiblit l’Empire Sith en son temps ? Qu’ai-je fait là ? Ohhhh je n’aurai jamais voulu voir ce que j’ai vu. Jamais, oh non jamais je n’aurais dû entrer seule en méditation ici. Que ne donnerais-je pas pour oublier tout ceci ?

Elle était choquée. Rongée par le doute et la crainte. Sa maitresse, pour laquelle elle vouait une affection et une admiration sans bornes, devenir l’esclave de telles pulsions. Ce n’était pas imaginable. Encore moins envisageable. Alors qu’elle était tant éprise de l’Exilée. D’où pouvait venir cette attirance ? A propos d’attirance, celle-ci semblait n’aller que dans un seul sens. Cela la rassura un peu. D’autant plus qu’elle n’arrivait pas à appréhender le personnage de Galaad. Dans ce cas n’avait-elle pas été dupée uniquement par les envies de Brianna ? Mais d’où provenait alors cette vision de chaos et pire celle du grand Seigneur Noir des Sith. Le passé de cette salle n’avait-il pas encore un effet néfaste sur sa méditation ?

-Non, non, non, trop de questions. Je dois tirer un trait dessus, il me faut oublier momentanément cela.

Elle ferma les yeux, refit le vide en elle et parvint ainsi à se calmer.
Lorsqu’elle sortit, il faisait nuit. Elle avait donc passé la journée à méditer. Incroyable ! Comment était-ce possible ? Il lui avait pourtant semblé qu’elle n’avait passé que quelques minutes dans cette chambre.

Yuthura regarda les étoiles, songeuse. Et elle ? Trouverait-elle un jour cette moitié que tant de gens arrivent à trouver dans un être d’un autre sexe ? Et pourquoi d’un autre d’ailleurs ? L’Ordre n’en faisait pas distinction, ni de race, ni d’âge, ni autre.

-Ca y est. Voilà que je recommence à me poser des questions… Je crois qu’un jus de juma me ferait le plus grand bien.

La Twil’ek fit donc un saut à la cantina de l’académie où une petite fête d’anniversaire battait son plein. Elle aurait bien voulu rester s’amuser un tantinet et sortir quelque peu de sa torpeur. Mais l’envie de faire un tour dehors prenait le dessus. Elle adressa un grand sourire ravi aux apprentis qu’elle croisa et prit le chemin de la plateforme d’envol. Elle fit un salut discret au contrôle des opérations et prit les commandes de la petite navette de liaison atmosphérique.
-Ici Yuthura Ban, navette Irssis. Je sors prendre l’air.
-Bien Maitre Ban. Prenez garde. Une tempête de neige se prépare au-dehors.
-Bien reçu contrôle. Je serai de retour à l’aube. Je vais sur le secteur sud au chaud.
-Bonne ballade Maître Ban.
-Merci contrôle.

Le petit appareil prit son envol puis traversa les vents violents à moyenne altitude et rejoignit rapidement les vallées fertiles plus clémentes de l’hémisphère sud de la planète. Elle survola une des anciennes bases militaires des Telosiens –celle que Lynn visita en son temps- et exécuta une petite figure qui malgré l’obscurité ravit les yeux de quelques Mandaloriens qui la regardèrent passer.
Ceux-ci avaient en effet recolonisé la base à l’abandon dans le cadre de leur développement.

Yuthura ne se posa finalement pas bien loin. Elle sortit tranquillement de la navette et alla s’étendre un peu plus loin dans l’herbe. Elle contempla la beauté de la voie lactée qui s’offrait à elle et s’endormit paisiblement, calme, placide, happée par un sommeil profond.



Les retrouvailles de Bastila et Revan furent … intenses. Pas besoin d’explications entre eux. Leur complicité était telle qu’il leur suffisait de se regarder dans les yeux pour plonger chacun dans l’esprit de l’autre. Communiquer par la pensée était devenu naturel pour eux. Et cela n’offrait aucune limite à leur communication.
-Ainsi tu vas donc repartir rapidement.
-Repartir ? Non. Je vais te confier aux bons soins de Lynn. Nous allons mener chacun des missions différentes et ce système évitera des situations ambigües.
-Oui. Du genre où une décision dépend d’un sentiment et non plus de la logique.
-Oui.
-C’est à double tranchant. Le fait de « confier » quelqu’un aux bons soins comme tu dis à une autre personne peut se révéler, hum comment dire ? Un handicap.
-Je vois ce que tu veux dire. Mais nous en sommes conscients. Et je sais qu’aucun de mes compagnons n’hésiterait à sacrifier son protégé à la cause si cela s’avère nécessaire.
-Je te crois.
-Et toi ? Qui vas-tu avoir alors ?
-Je ne sais pas encore. Il y a autre chose qui m’inquiète quelque peu depuis que j’ai débarqué ici. Je perçois une présence ici sur Coruscant. La Force est immense en lui, il le sait. Il en fait usage quand c’est nécessaire. Et il n’est pas parmi nos initiés. Il a une fibre commune avec Galaad, je le sens.
-Et lui ? L’a-t-il ressenti ?
-Qui ?
-Galaad.
-Non. Galaad n’est pas ouvert à ce genre de perception. Il lui manque une part de consulaire pour y arriver. Mais ce qui est curieux, c’est que je n’arrive pas suffisamment à cerner ce personnage.
-Peut-être qu’à deux nous y parviendrons.
-Oui, bonne idée. Essayons.

Les deux Jedi se mirent en position de méditation mais en touchant chacun le cœur de l’autre. Revan se mit à parler.

-Je sens sa présence. Je vois des lumières de toutes couleurs. Je sens des vibrations rythmées. Il y a une communion entre lui et… et… la musique ! Il est dans la musique. Au milieu d’elle. Il est du monde de la nuit. Je vois des gens qui dansent. Du bonheur. Un bien être fou mêlé d’une insouciance inouïe. Je vois des richesses … non de la luxure même ! Il est entouré de jolies filles, de belles femmes, d’amis fidèles. On dirait qu’il plie la Force dans sa main. Il est bon. Il est généreux. Mais…
-Quoi ?
-Il y a autre chose. Un conflit. Un conflit en lui. Au plus profond de son être. Ah… ça disparait… Il sent ma présence. Ah… c’est fini. Il s’est évaporé. Mais j’ai reconnu ce regard.
-C’est le regard de Galaad. Un œil à pleine plus fermé que l’autre. Mais ce n’est pas lui. C’est étrange…

Bastila ravala sa salive. Ceci n’échappa pas à Revan.
-Tu as connu Galaad suffisamment bien pour t’en rendre compte. Je n’aurais su trouver ce point commun entre eux.

Bastila regarda ailleurs.

-C’est dur pour moi. Finit-elle par lâcher.

Revan l’entoura de ses bras rassurants.

-Je sais. Dit-il. N’aie crainte. Les choses sont claires entre nous. Il m’a tout raconté.
-Mais je ne suis même pas claire avec moi-même alors comment veux-tu que…
Revan posa un doigt sur la bouche de Bastila.
-Chuuuut.

Son regard était si plein d’amour. Bastila fondit littéralement. Et oublia pour un temps tout de sa relation tumultueuse avec le Jedi Poète.

-Il trouvera sa voie. Et quand ce sera fait, tu seras soulagée. Et nous rirons de ces moments.
-Une fois de plus je dois reconnaître que tu as raison. Si seulement la fille qu’il lui faut pouvait le rencontrer.
Revan sourit. Et rit doucement.
-Toi, tu me caches quelque chose. dit-elle en riant à son tour.
-J’ai compris certaines de mes visions. Galaad va trouver cette fille. Et je sais même de qui il s’agit. Mais laissons la Force les pousser l’un vers l’autre.
-Eh ! Tu vas me laisser comme ça sur ma faim ?
-Allez ! Tu verras bien.
-Je la connais ?
-Mais non évidemment. Mais tu connais son père.
-Qui est-ce ?
-Non, ne me regarde pas comme ça ! Je ne te dirai plus rien. J’en ai même déjà trop dit. Tu sauras assez vite.

L’intercom résonna. C’était HK47.

-[Air enjoué] Le Conseil va se réunir Maître. Il quiet votre présence. Ca sent le laser on dirait.
Bastila et Revan levèrent les yeux au ciel et firent entrer le droide assassin.
-Je ne m’habituerai jamais à cette voix HK47. lâcha Bastila en soupirant.
-[Résignation] Moi non plus Maîtresse. La Force elle-même se plait à ne pas me désintégrer.
-Allons ! Tu vas voir ici tu vas faire fureur avec cette voix.
-[Sollicitation badine] Aha. Vous êtes bien en train de me dire que cet avantage va bientôt être mis en application pour ma fonction d’éradication de sacs à v… euh…
-Oui en quelque sorte. Bien il est temps de rejoindre le Temple. Allez, j’y go !
-[Humour Galaadisant] Gigot.. d’agneau !
-Eh ! Je viens aussi! Protesta Bastila.
-Bien sûr ! Tu devrais déjà être arrivée même.





Sur Dxun, Juhani se remettait tout doucement de ses récentes aventures. Elle avait encore du mal à encaisser la mort de Quatra. Quelle perte était-ce là pour l’Ordre ! Une des plus anciennes maîtres Jedi Consulaire venait de disparaitre. Mais Juhani n’eut pas le temps de poursuivre ses réflexions car Lynn se présenta à la porte de sa chambre.

-Bonjour Juhani ! Vous avez pu vous reposer un peu ?
-Oui je vous remercie. Comment va Davrel ?
-Son état s’est stabilisé. Il a eu chaud mais il se remet tout doucement.
-Il vous doit la vie.

Lynn haussa les épaules.

-Qui sait ? La Force nous a menés au bon endroit au bon moment.
-Et ce Sith ? C’était Atris ?
-Oui. Et je ne vous cache pas qu’elle a fait des progrès depuis notre dernière rencontre.
-Que voulez-vous dire par là?

Et l’Exilée lui raconta tout ce qu’elle ignorait des derniers évènements passés depuis son départ pour la mission que Revan lui avait confiée. Elle comprit alors pleinement le sens de ses paroles.

-Et où est Revan à présent ?
-Hum. Il doit être sur Coruscant. Une partie du Conseil va se réunir avant que nous nous retrouvions tous brièvement à l’Académie de Dantooine.

Ce nom résonna comme un gong puissant dans les entrailles de Juhani.
« Tout te ramènera toujours à Dantooine » lui avait dit Revan jadis.

-Et comment être sûrs que nous ne serons pas confrontés au même problème qu’il y a eu sur Katarr ?
-Parce que Maître Visas et moi savons comment créer et utiliser une blessure dans la Force qui nous isolera de tout l’univers nous entourant.
-Mais je ne comprends pas… je ne fais pas partie du Conseil.
-Vous y serez proposée par Revan comme Maître et probablement acceptée si le Conseil vous estime en être digne. De toute façon les Jedi qui ont accompagné Revan ou moi en font partie : ce sont ceux qui ont l’expérience nécessaire et suffisante pour accéder à cette fonction suprême.
-Si vous le dites. Ainsi vous êtes également un grand maître Jedi.
-Si on veut. Vous serez aussi heureuse d’y retrouver vos amis Jolee Bindoo et Bastila.
-Oh oui ! Ils seront donc là aussi ?
-Si je vous le dis. De nombreuses surprises vous attendent.
-Vous dites ça comme si ce n’était pas que des bonnes.
-Ce sera à vous de juger le moment venu Juhani.

La jeune Jedi songea à Quatra.

-J’ai du mal à me faire à l’idée de la disparition de mon maître…
-Je sais. Un lien très fort vous unissait. Il faut à présent vous concentrer et faire un point sur vous-même. Puis vous parviendrez à communiquer à nouveau avec par la Force.
Juhani ferma les yeux.
-Pas maintenant. Ce temps viendra plus tard. Nous allons rejoindre Canderous. Il a hâte de vous revoir.

Juhani sourit. Elle aussi était contente de revoir son ancien compagnon de maints dangers. Ils avaient toujours été tous deux sur la même longueur d’onde. Ils étaient dotés du même tempérament. Cette sorte d’énergie sauvage qui tient à certains êtres les nerfs à fleur de peau en cas de besoin. Et tous deux avaient appris avec le temps à canaliser et dominer cette sorte de rage intérieure, cette décharge d’adrénaline disponible sans limite, à la demande.

Les couloirs que traversaient les deux Jedi étaient noirs de monde. Des Mandaloriens partout « comme au temps de leur splendeur passée » pensa Juhani. Mais pas seulement. Il y avait des habitants de plusieurs planètes différentes. Des Ondéroniens bien-sûr mais également des Wookies, des Ithoriens et des Jawas en masse. Elle trouva cela étrange sur une base militaire mandalorienne et se dit que l’univers avait bien changé en son absence.
Puis elles prirent un landspeeder et au bout de quelques minutes quittèrent la ville pour les forêts épaisses et humides de Dxun. Le voyage dura une bonne demi-heure. Lynn commentait les paysages traversés et revint sur les dernières années de la civilisation mandalorienne.

-Je me suis battue dans ces forêts et plusieurs fois aux côtés des Mandaloriens. Ce ne sont plus ces espèces de bandes mercenaires qui sillonnaient autrefois la galaxie. Mandalore a réuni son peuple. Et pour les avoir non seulement combattus comme vous le savez, mais également vécu à leurs côtés, ils forment un grand peuple doué d’une détermination peu égalée à ce jour.
-On dirait que vous avez beaucoup d’admiration pour eux.
-Oui c’est vrai. A tous points de vue. Et ce que notre ami Canderous a fait est exceptionnel. Il les a transfigurés. Il en a gardé le meilleur et a gommé tant de leurs défauts. Ils sont désormais pacifiques dirons-nous. Mais n’utilisez pas ce mot avec lui, vous le rendriez rouge de colère. Dit Lynn en riant de bon cœur avec Juhani.
-Ca parait incroyable. Quelle reconversion !
-Et pourtant c’est vrai ! Ils sont devenus de redoutables hommes d’affaires, de grands commerciaux, des banquiers, ouverts et généreux.

Et tandis que celle qu’on appelait encore « l’Exilée » s’amusait à détailler les progrès réalisés en si peu de temps par ceux qui – il y a peu – avaient terrorisé la galaxie entière, le landspeeder passa plusieurs barrages à l’approche de ce qui semblait être le cœur du dispositif armé de la grande base militaire de Dxun.
Le petit appareil les déposa dans une clairière isolée, contrastant avec le reste des installations, ce qui attira l’œil de Juhani.

-Curieux, n’est-ce-pas ? Demanda Lynn.
-Comment ?
-Eh bien de se retrouver tout à coup dans cet endroit sauvage au milieu de cette citadelle.
-Oui en effet.
-Ce bunker que vous voyez là vers lequel nous nous dirigeons est à la base une ancienne cache d’armes mandalorienne de l’époque de la guerre avec la République. C’est ici qu’est installé le grand quartier général de Mandalore.

Elles traversèrent tout un dédale de galeries parsemées de soldats en armes et de scientifiques, tous mandaloriens. Juhani était presque rassurée à cette vue. Cela collait mieux au monde qu’elle avait laissé autrefois.
Puis ils arrivèrent dans une grande salle de contrôle avec une partie un peu à l’écart où se trouvaient deux guerriers. A son armure particulière Juhani reconnu immédiatement son ami Canderous Ordo. Mais celui qui était à ses côtés intrigua Juhani. Tout d’abord par sa posture, avec son fusil désintégrateur prêt à servir. Puis par sa proximité avec Mandalore. Quelque chose clochait. Quelque chose semblait ne pas être à sa place ici. Mais elle n’arrivait pas à déterminer quoi. Lorsque les deux Jedi arrivèrent près de leur ami, celui-ci fit un signe de tête à son acolyte qui s’éloigna. Juhani fut frappée par la démarche de ce guerrier « un garde du corps » avait-elle pensé au bout d’un instant. Et ses doutes disparurent lorsque le soldat déclara.
-Je serai juste à côté, Mandalore. Avec une voix féminine douce, profonde, posée et assurée qui ne collait pas avec cette armure, mais parfaitement bien à sa façon de présenter et de se mouvoir.




Lorsqu’Atton frappa du poing sur la table, les deux bières tarisiennes faillirent se renverser.

-Ca y est ! Ca recommence ! Ils recommencent à nous prendre pour des buses !

Le récit que Carth Onasi venait de lui faire l’avait rendu tout rouge de colère.

-Je suis content de voir que tu en arrives à la même conclusion que moi.
-Mouais. Enfin j’aurais préféré qu’on se trompe. Mais désormais je suis persuadé qu’ils nous cachent à nouveau quelque chose.
-Tu sais, c’est comme ces moments où tu sens qu’une catastrophe est prête à nous tomber dessus mais que tu ne peux qu’attendre à la prendre en pleine poire du mieux que tu pourras.
-Ces maudits Jedi sont incorrigibles. Ils nous mettent toujours devant le fait accompli et nous mentent à longueur de temps. Comme deux personnes qui s’amusent à raconter en même temps une blague différente l’un à l’autre sans écouter et s’arguent chacun à la fin de dire « la mienne était plus longue. Oui certes mais la mienne était plus courte »

L’amiral Onasi éclata de rire.

-Oui j’ai déjà vu ça un jour quelque part.

Le général Atton esquissa tout de même un sourire.

-Enfin nous ne les changerons pas.

Carth acquiesça.

-Alors qu’as-tu trouvé ici ces derniers temps ?

Atton grimaça.

-Eh bien pour tout te dire, plus le temps passe, plus je déteste cette maudite planète et tous ceux qui y ont vécu avant nous. Mais Korriban reste fascinante et chaque jour y va de son lot de découvertes.
-Vous trouvez toujours des holocrons Sith ?
-Quasiment plus..
-Et le fantôme d’Ajunta Pall erre toujours dans la vallée ?
-Oui. On le rencontre de temps en temps, il ne se cache plus depuis des années. Mais ça fait un moment que je ne l’ai croisé. Il se fait discret.
-Hum. Un indice supplémentaire.
-Oui si on veut. Mais il sait des choses que nous ignorons sur ce qui se passent aujourd’hui. Et je pense que nous ne tarderons pas à le revoir bientôt.
-La Force t’entende. Il nous éclairera comme il l’a fait par le passé.
-Mais je t’avouerai que je ne serai pas mécontent qu’une mission Jedi repasse par ici. Il se passe des trucs vraiment flippants et mes forces préfèrent stationner au-dessus de la planète plutôt que dessus.
-J’ai bien tenté de demander à Maître Vandar de nous accorder Bastila mais tu le connais, il n’a rien voulu entendre.
-Je ne sais pas si nous pourrons attendre. Ce passage que j’ai trouvé vers ce que je crois être les Régions Inconnues m’inquiète tout de même.
-Ce n’est pas rassurant en effet. Il faudrait en déterminer les origines. Et en parler rapidement au Conseil.
-Mais sans les clefs nécessaires, aucune chance que quelqu’un puisse l’activer depuis là-bas.
-Oui. Sauf peut-être leurs créateurs.
-Si les Anciens Sith sont toujours tapis dans l’ombre au-delà de la Bordure Extérieure comme nous le pensons tous deux, il y a du souci à se faire.
-D’autant plus que nous savons que nos craintes sont fondées avec ces apparitions de Revan, l’Exilée et le Jedi Poète.
-Il est temps que nous mettions nous aussi nos petites cachoteries à exécution.
-Oui tu as raison. Tes forces sont-elles prêtes ?
-Plus que jamais, elles n’attendent que nous pour se mettre en route pour la Forge Stellaire.
-Parfait. Alors ne perdons plus de temps et allons y maintenant.

Les deux hommes se levèrent en même temps et rejoignirent leurs seconds respectifs qui attendaient au-dehors de la cantina. Ils leur donnèrent les instructions pour faire les préparatifs de départ puis se dirigèrent vers l’ancienne académie Sith qui avait vu tant d’affrontements jusqu’au premier combat entre l’Exilée et Darth Sion. Désormais elle servait de camp d’entrainement pour une partie des troupes d’assaut d’élite de la République sous la responsabilité d’Atton. D’ailleurs beaucoup d’entre eux étaient comme lui d’anciens Sith repentis. Voire de ceux qui croyaient que leur cause était juste et bien fondée.
Mais c’est en se rendant à la navette de liaison avec le vaisseau amiral de Carth le « Telos Survivor » qu’ils firent une rencontre à laquelle ils ne s’attendaient plus. Faisant les cent pas non loin d’une grotte, le fantôme d’Ajunta Pall les interpella.

-Ah mes frères ! C’est vous que je désirais rencontrer ! L’heure est gravissime. Nous avons à parler tous les trois.
Chapitre trois: le Haut Conseil Jedi
Kashyyyk. Planète des Wookies. Vastes forêts. Peuple fascinant.
On dit que chaque être humain y a son double parmi eux. Autrefois planète agricole du temps des Anciens Rakatas, les habitants y vivaient désormais libres, libérés du joug de la Czerka avec l’aide de Revan. La paix y était à présent revenue et les cicatrices effacées. Tout le monde y est désormais presque le bienvenu.

Et tous les padawans passent au moins une fois par Kashyyyk au cours de leur formation. Ils y rencontrent un Maitre Jedi un peu particulier. Celui que Bastila a nommé le Jedi Gris. Parce que pour lui tout n’est pas noir ou blanc. Parce que sa sagesse le place au-delà du simple choix entre le bien et le mal. Sa doctrine est que les choix se font en fonction des circonstances et que ce qui est mal pour une personne ne l’est pas forcément pour l’autre. Parce que cette notion est dépendante de l’éducation reçue et du contexte.
La tempérance. Un des clefs de voute de cette piste de réflexion.

Il était donc là à enseigner que chacun devait prendre en considération qu’un ennemi ne l’était que dans espace temps précis. Que les conflits déchiraient des peuples et en rapprochaient d’autres. Que la voie des Jedi et celle des Sith n’étaient pas les seules. Qu’il y avait une troisième voie. Et que celle-ci était peut-être celle de l’équilibre de la Force.
Jolee Bindo dispensait ce savoir pour l’Académie Jedi. A deux moments : aux jeunes padawans après leurs premières années de formation et avant qu’ils ne soient faits chevaliers.

Finalement beaucoup s’étaient demandé ce que Jolee était devenu. Et seuls Vandar et Bastila le savaient. Jolee était resté avec les Jedi jusqu’au départ de Revan avec lequel il s’était lié d’amitié entretenant une sorte de lien maître-élève.
Mais une fois parti, Jolee s’était vite ennuyé. Non qu’il n’ait pas assez à faire mais la motivation ne l’habitait plus. Et il était souvent en désaccord avec Vandar. Jolee n’aimait pas les conflits. Et lorsque Mission Vao fut de passage à Coruscant son envie de rejoindre Kashyyyk prit le dessus et il demanda congé à Vandar. Mais celui-ci ne l’entendait pas de cette oreille et il parvint à convaincre le Jedi Gris de continuer à prodiguer son enseignement sur la planète de son choix. Et lorsqu’eut lieu le conflit avec Darth Nihilus et Darth Sion, ce secret se révéla une arme passive inespérée et la petite clairière de Jolee se transforma finalement en camp réfugié pour Jedi. Ce grâce également à la forêt elle-même avec ses arbres Wroshyr hauts de plusieurs kilomètres, les masquant aux sens de tous et de tout.

En définitive, Kashyyyk était bien la planète de Jolee. Et il n’était pas seul. Puisque Zaalbar avait repris ses titres qui lui revenaient de droit, son père Freyyr était trop âgé pour assumer le rôle de leader de la planète.

Mission Vao estima que sa place était auprès de Zaalbar, bien que ce fut plutôt celui-ci qui devait demeurer aux côtés de la jolie Twil’ek, étant donné sa dette de vie. Mais Mission était une fille intelligente et dévouée ; c’est pourquoi elle décida de rester vivre sur Kashyyyk. De temps en temps, elle arpentait tout de même la galaxie.
Elle retourna notamment sur Taris qui était presque déserte suite au raid meurtrier de Malak en son temps. Ironie du sort, ce sont les Bannis qui avaient repris les rennes de la planète. Quelques Tarisiens avaient réussi à survivre en se réfugiant dans les niveaux inférieurs. Mais nombre d’entre eux avaient été les victimes des Rakgoules. Et même si le sérum permettait de soigner les blessés, il ne ressuscitait pas ceux qui s’étaient faits dévorés. L’ordre était assuré par les Bek Cachés. Mais Mission n’en avait pas appris plus à cette époque. Elle rechercha également son frère Griff mais ne réussit pas à le retrouver.
D’ailleurs son ex belle-sœur Lena n’avait plus jamais entendu parler de lui non plus. Elle qui avait miraculeusement survécu à l’assaut sur Dantooine avait fini par rejoindre Lehon, la planète des Rakatas près de l’ancienne Forge Stellaire et y avait établit une tête de pont touristique de la République.
Mission n’était plus l’adolescente de 14 ans qu’avait connue Revan. C’était désormais une belle jeune femme de 25 ans, toujours aussi espiègle.

Mais il s’agit là de choses dont Jolee se moquait bien. Car il demeurait préoccupé par les mouvements internes dans la Force. Des cauchemars le hantaient de plus en plus souvent. Avec des visions d’Exar Kun et de Nayama, sa femme qui avait rejoint le Côté Obscur. Et plus étrange de Marka Ragnos…

La dernière fois qu’il avait eu ce genre de visions c’était avant la venue de Revan. Il avait logiquement contacté Vandar pour lui en faire part.
Jolee se préparait donc à quitter sa planète d’adoption en compagnie de Mission dans un vaisseau de transport qui assurait la liaison avec Coruscant.

-Allez papy Jolee, dépêchez vous un peu, nous allons rater la navette.
-Eh dis donc ! Je vais t’apprendre le respect des anciens moi ! Bougonna le Jedi.

Mission éclata de rire.

-Vous ne changerez donc jamais non plus.
-Avec mon grand âge, ça me ferait mal. Et en plus tu es mal placée pour faire ce genre de remarques, petite effrontée.
Les deux amis rirent de bon cœur et ne cessèrent de se renarder tout le long du chemin qui les menait au spacioport de Kachirho.

-Vous avez eu raison de quitter la région de Rwookrrorro. Ici l’air marin vous fait le plus grand bien et ca vous change des années passées là-bas.
-Moui. Je crois que si Zaalbar n’était pas venu s’installer ici, je serai resté à mon ancienne maison. Je n’aime pas laisser les alentours d’artefacts du Côté Obscur sans surveillance.
-Mais Freyyr y veille, non ?
-Oui certes. Mais ce n’est pas un Jedi.
-A-t-on déjà vu un Jedi wookie ?
-Ma pauvre Mission, il faut sortir de temps en temps. Tu trouveras la réponse à ta question sur Coruscant à l’Académie de Bastila. Et tu risques d’être surprise.

Mission fut interrompue dans sa réflexion par le spectacle qui s’offrait à elle.
Ils étaient arrivés sur un promontoire qui donnait accès aux pistes pour les vaisseaux de petite taille. Et de là ils dominaient le fabuleux lagon de Kachirho. La vue était splendide sur cette baie au milieu de laquelle se trouvait la ville grouillante de vie, entourée des forêts mystérieuses et des majestueuses montagnes qui semblaient s’élever dans le ciel comme une ascension divine. Les nuages paraissaient être faits de coton et ponctuaient çà et là le bleu pur du dôme céleste. Les couleurs étaient si vives et si intenses. C’était la magie environnante de Kashyyyk qui contrastait tant avec le sombre des terres sacrées.

-Je comprends à présent pourquoi vous aimez tant cette planète. Fit Mission admirative.
-Autant que son peuple. Tu es bien placée pour le savoir.

La Twil’ek se contenta de sourire. Zaalbar lui manquait déjà. Elle s’y était tant attachée que c’était pénible de partir sans lui. Elle fut tirée de ses pensées par un individu de petite taille encapuchonné qui marchait vers eux. Jolee l’avait repéré depuis quelques secondes déjà et s’apprêtait à porter la main à son sabre lorsque celui-ci se découvrit la tête.





Galaad Doonz posa son vaisseau sur une des pistes d’Anachore. En sortant, le soleil soudain fit froncer les sourcils à Brianna. La chaleur réchauffa également son cœur. Cela lui rappelait le temps où elle vadrouillait avec l’Exilée.
Sur cette planète les combats avaient été particulièrement âpres : avec les Sith, les dragons Krath, les Génoharadans et les Hommes des Sables. Désormais, grâce à Revan, ces derniers vivaient en paix avec les colons de Tatooine. Les attaques avaient cessé et un petit commerce avait pris de l’ampleur. La communication se faisait par signes, le langage des Hommes des Sables restant toujours incompréhensible pour la plupart des gens.

Galaad s’acquitta du droit d’accostage puis ils se rendirent à la cantina pour prendre un peu leurs marques et se mettre au parfum des derniers évènements du coin.
Depuis quelques temps les affaires avaient pris bonne tournure car les Hommes des Sables avaient donné des tuyaux pour des filons de minerai non pourri. Cela profitait pleinement à la Triade car c’est elle qui détenait en secret comme d’habitude bien entendu – les droits d’exploitation et de foretage pour les mines. Les membres de la Czerka locale qui n’avaient pas abandonné la planète après le désastre de Kashyyyk s’étaient reconvertis dans ce travail honnête, bien plus lucratif et moins dangereux qu’à l’époque. Et finalement c’était l’ancienne responsable locale de l’organisation criminelle qui menait les opérations sur place. Elle avait l’avantage de bien connaître la musique.
Certains parasites étaient partis, de nouveau étaient apparus. Tatooine débutait un âge de prospérité qui attirait toutes sortes d’aventuriers, dont les moins aguerris ne revenaient jamais du désert. Parmi ces colons d’un nouveau genre, des archéologues bien sûr, suivant les traces de feu le père de Bastila, mais aussi des paysans, des banquiers, des investisseurs en tout genre, des pilotes de fonceurs, des chasseurs de primes…

Une espèce d’anarchie bon enfant s’était emparée de tout jusqu’à ce que Motta le Hutt mette le holà. Il prit les rennes d’un gouvernement de type féodal qui convenait bien à tout le monde et personne n’y trouva à redire. Il vendit son affaire de courses de fonceurs à un cousin de la famille des Jabba car les affaires des Hutt restaient affaires des Hutt et toujours dans la même famille.

Galaad était bien au courant de la situation économique. Ce qu’il lui fallait c’était pouvoir approcher les Hommes des Sables en douceur sans faire de vagues. Et comme il n’avait pas HK47 sous la main pour servir d’interprète, il lui fallait trouver un droide de protocole quelconque. Car il était en possession du vocabulateur nécessaire à installer pour permettre d’utiliser leur langage.

La tenue de Jedi étant peu recommandable en de telles circonstances, il avait opté pour son look décontracté comme sur Telos. Brianna quant à elle avait dû faire de même et c’est en tant qu’historiens de l’art qu’ils se déplaçaient dans Anachore.
Mais Galaad avait du mal à résister à l’attirance qu’l avait pour les jolies jambes de sa comparse Jedi, qui sentait bien le poids de son regard et qui ne faisait rien pour arranger les choses. Surtout que pour être plus crédibles, ils devaient avoir l’air d’un couple et c’est avec beaucoup de satisfaction que Brianna passa son bras droit autour de la taille de Galaad au sortir de la cantina. Et si lui, essayait tant bien que mal de jouer le jeu, elle y prenait un réel plaisir.

-Vous ne m’avez toujours pas dit comment vous comptiez vous y prendre pour donner les artefacts aux Hommes des Sables.
-Il nous faut rentrer en contact avec la bonne personne afin de rencontrer leur chef. Et ce n’est pas chose évidente.
-Et pourquoi ?
-Ils ont beau s’être assagis, ils n’en sont pas forcément plus faciles à pratiquer. La moindre étincelle peut replonger la planète dans ce conflit.
-Mais vous ne les connaissez pas si bien que cela alors finalement. Alors que moi je sais où se trouve leur village dans le désert.
Galaad rit.
-Ma pauvre amie, vous n’êtes pas aussi au courant que cela. Depuis que les relations se sont améliorées, une partie d’entre eux vit à Anachore et dans les autres villes. Mais le village que vous aviez visité en votre temps n’existe plus. Paradoxalement ils l’ont quitté comme pour mieux se mettre à l’abri. Et on ne sait pas où. Enfin à part quelques uns.
-Lynn m’avait dit qu’ils avaient survécu à l’invasion des Rakatas en se cloitrant sous terre. C’est peut-être ce qu’ils ont fait.
-Vous verrez bien. Fit-il pensif, en fronçant les sourcils.
-Que craignez-vous ?
-J’ai peur que nous ne puissions pas les leur déposer à temps.
-Une attaque Sith ? Ici ? Sur Tatooine ?
-Rien ne les arrête Brianna. Surtout pas un caillou comme Tatooine. Mais nous avons une chance.

L’Echani resta muette. Elle regarda autour d’elle. Quelque chose n’allait pas. Elle se sentait épiée.

-Vous sentez ? demanda-t-elle ?
-Hum. Oui. Ca sent la crotte de Bantha dans le coin…
Brianna leva les yeux au ciel.
-Mais non andouille ! Il y a autre chose.

L’inquiétude de sa comparse secoua tout à coup Galaad. Oui en effet des yeux invisibles semblaient les suivre.

-Un traquen....

Mais Galaad n’eut pas le temps de finir sa phrase que Brianna lui sauta au cou et l’embrassa avec passion. Il comprit qu’il y avait du monde à proximité à tromper et se laissa faire. Mais quand elle se décolla de lui, il la retint, la regarda au fond des yeux et l’attira à lui pour un second baiser et posant ses mains sur ses fesses, ce qui la fit tressaillir.
Brianna ne trouvait pas la volonté en elle pour le repousser et au contraire se complaignait dans cette situation.
-Depuis quand les Jedi s’embrassent-ils? demanda une petite voix en jawa.

Ils restèrent perplexes. Le petit être les regardait de ses yeux brillants.

-Je suis Iziz, un ami des Jedi depuis qu’un d’entre eux a sauvé des amis à moi il y a quelques années ici.
-Revan. Tu connais Revan.
-Il parait que c’est son nom. Iziz peut vous aider ici si vous le souhaitez. Il connait la ville comme sa poche et le désert comme sa capuche.
-Nous sommes à la recherche d’un droide de protocole. Le vieil Ithorien a-t-il toujours son magasin ici ?
-Non. Vendu magasin. Mais tu as beaucoup de chance. Il l’a vendu à un ami à moi. Je peux vous emmener.
-Suivons-le murmura Brianna.
-Attends. Qu’est-ce qui te fait croire que nous sommes Jedi ?
-Iziz observateur. Iziz a vu la forme de sabre sous les vêtements.

Les deux amis se regardèrent en faisant une petite grimace. Ils se sentaient quelque peu démasqués. Mais leur regard changea et ils rougirent tous deux.

-Venez venez, Iziz vous emmène chez son ami.

Ils suivirent le petit être à travers la ville. Brianna avait beaucoup de sympathie pour les Jawas. La provenance de leur marchandise n’était pas toujours dénuée de suspicion, mais leur gentillesse n’avait d’égal que leur sens aigu du commerce.

Anachore n’avait pas fondamentalement changé depuis la venue de Revan. Certes elle s’était considérablement agrandie. Le spacioport accueillait désormais les plus grands vaisseaux de transport de la galaxie et était conçu de sorte à pouvoir en recevoir de plus grands encore à l’avenir.
Mais le côté « gros village » avait été conservé et Brianna avait beaucoup de plaisir à arpenter ses rues. Plus fréquentées qu’autrefois, elles n’en n’avaient pas pour autant perdu en sécurité et ça et là on croisait des escouades de soldats de la République. Comme celle qui se rapprochait d’eux. Au début Galaad n’y fit pas attention, mais quand ils changèrent légèrement de cap et pressèrent le pas, il s’en rendit compte. Et à voir leurs yeux pétillants et avides, il comprit que c’était après Brianna qu’ils en avaient.

-Eh qu’avons-nous là ? Une belle donzelle et son chien-chien Kath accompagnés d’un nain.
-Nous ne voulons pas d’ennuis sergent. Dit Galaad à voix basse.
-Toi je ne te parle pas le clochard !

Iziz fit quelques pas vers les soldats mais l’un d’eux l’envoya valdinguer d’un coup de pied sans prévenir. Le pauvre petit Jawa alla rouler dans un coin tandis que Brianna se précipitait vers lui. A ce moment, le plus costaud des militaires lui barra le passage de son bras.

-Non ! cria Galaad en voyant le regard de son amie noir de colère et devinant ses desseins.

Mais il était trop tard et Brianna empoigna le seconde classe qui se retrouva plaqué au sol avant même de se rendre compte de la prise.
Galaad grinça des dents et propulsa un coup puissant et rude sous la mâchoire du sergent qui dirigeait la main droite vers son arme. Sous l’impact il perdit connaissance. Avec deux doigts le Jedi aveugla le plus proche de lui et d’un coup de plat de la main dans la trachée lui coupa la respiration. Il n’eut pas le temps de s’occuper du dernier que Brianna lui avait déjà démit le genou avant de lui couper la circulation des deux jugulaires ce qui lui fit perdre connaissance.
Brianna arriva au chevet d’Iziz qui se redressait encore tout chancelant. Elle l’attrapa dans ses bras et couru se mettre à l’abri. Galaad aurait bien voulu réveiller les trois inconscients pour leur faire oublier leur mésaventure mais déjà du monde commençait à s’attrouper.
Il s’enfuit donc aussi à toutes jambes rejoindre ses camarades.
Une fois hors d’atteinte Brianna reposa leur ami Jawa.

-Iziz vous remercie pour votre assistance. Il saura s’en rappeler.
-Moi aussi je saurai m’en rappeler, dit Galaad à l’attention de Brianna.
Mais bon sang qu’est-ce qui t’a pris ??? J’aurais pu nous débarrasser d’eux par un subterfuge ! Tu voulais prouver quoi ?
-Je … je ne sais pas ce qui m’a prise. Quand j’ai vu Iziz à terre et ce gars me barrer le chemin, mon sang n’a fait qu’un tour.
-Non ce n’est pas vrai ! Je t’ai vue. Tu as eu le temps de réfléchir une fraction de seconde avant. Et tu l’as aligné gratuitement.
-Je suis désolée, pardonne moi.
-Ce ne sont pas des Sith ! Et même ! Sur Manaan, on se serait fait coffrer. Contrôle-toi bon sang !
-Oui … euh … je vais me contrôler.

La gorge de Brianna se serra.. Jamais elle n’aurait dû agir de la sorte et elle s’en voulait. Une part d’elle l’avait poussée à s’y prendre ainsi. Une part qu’elle n’avait plus affrontée depuis longtemps. Et cela lui faisait peur. En elle, le Mal avait pris le dessus cette fois-ci.
Galaad perçut qu’il l’avait peut-être lui aussi un peu plus secouée que de raison. Il s’approcha d’elle pour la cajoler mais elle le repoussa et poursuivit son chemin. Il regarda Iziz et haussa les épaules.

-Allons Iziz, conduis-nous auprès de ton ami.





Au bout d’une bonne heure de salamalecs et de joyeuses empoignades, le Conseil s’était réuni sous la présidence de Maître Vandar. Etaient alors présents Maître Revan, Maître Bindo, Maître Visas, Maître Shan, Maître Luur, Maître Juhani et Maître Athnox. Ces deux dernières étaient tout juste arrivées de Dxun et n’avaient même pas eu le temps de s’installer.

Vandar prit la parole.

-Aujourd’hui réunis tous ensemble pour la première fois nous sommes.

Les regards se tournèrent vers les deux sièges vides. Revan déclara :

-Maîtres Doonz et Brianna sont encore en mission. Ils devraient nous rejoindre dans peu de jours.
-Bien. Droit au but allons. De la menace parler nous devons. Maître Revan nous vous écoutons.

Revan se leva. Son charisme était phénoménal. Il n’était vêtu que de sa bure d’apparat mais il impressionnait de puissance.

-Certains d’entre vous ont entendu un tas de rumeurs au sujet de ma disparition ou ont émis certaines hypothèses. Ce que je vais vous exposer aujourd’hui ne doit pas sortir du Conseil. Cela commença il y a bien longtemps quand Malak étaient encore mon ami. Quand la guerre contre les Mandaloriens n’avait pas encore commencé.

Et Revan exposa sa rencontre avec Lynn et Galaad, les guerres mandaloriennes, la formation de la Triade Jedi et ses ramifications, son histoire comme Seigneur Noir des Sith, son « retour » vers la Lumière, ses aventures jusqu’à la mort de Malak. Puis il raconta ses cauchemars et le retour petit à petit de toute sa mémoire.

-Je me suis aussi rappelé que l’Empire Sith - le vrai - existait encore. Qu’il vivait quelque part au-delà de la Bordure extérieure. Que j’avais vu d’autres forges stellaires. Que d’autres seigneurs Sith plus anciens étaient toujours actifs. Je devais y retourner. Je devais retrouver toute ma mémoire. Et pour ce faire, il me fallait être seul. Je ne savais à quoi m’attendre exactement. Emmener quelqu’un avec moi relevait de l’homicide.
-Qu’as-tu découvert alors finalement ? demanda Jolee impatient.

Revan regarda Lynn qui lui fit un signe de tête approbateur.

-Nous avons toujours cru que l’origine Sith était sur Korriban. En un sens ce n’était pas faux car elle l’était bien dans… notre galaxie. Et jadis ce n’était qu’un de leurs emplacements. Cependant quand eut lieu la grande scission de l’ordre, les Jedi Noirs ils ne se cantonnèrent pas que là. L’histoire a oublié qu’il n’y a pourtant pas bien longtemps, un millier d’années à peine, Naga Sadow s’en est pris à la République. Que suite à ce conflit un Jedi du nom d’Odan-Urr dont certains d’entre vous se rappellent peut-être, a bâti une bibliothèque rassemblant tout ce qui avait trait à l’histoire et plus particulièrement à celle des Jedi. Mais le savoir qu’il voulait propager restait terré à un seul endroit : sur Ossus. Alors il décida de créer un vaisseau itinérant - le Stardust Knowledge - pour être plus efficace, ne laissant que « peu » de documents encore sur Ossus. Ceux-ci ont été partiellement détruits lors des guerres mandaloriennes. Et un jour ce vaisseau fut perdu corps et bien. Et le temps oublia la véritable histoire qui était devenue légende. Eh bien j’ai retrouvé le Stardust Knowledge. Ou du moins ce qu’il en reste.

Des murmures parcoururent la salle. Revan reprit.

-Mais hélas d’autres étaient passés avant nous.
-Les Sith ? demanda Jolee.
-Oui. Entre autres. Car vaincu, l’empire Sith n’en n’était pas moins resté intact. A l’époque l’Impératrice Teta n’avait pas poursuivi le conflit, Naga Sadow banni, les Sith en perdition et la République chancelante cela n’était pas envisageable. On en oublia presque tout. Mais les Mandaloriens eux n’en n’avaient pas perdu une miette. Déjà assoiffés de pouvoir, ils s’étaient mis en quête du Stardust Knowledge. C’est ainsi qu’ils finirent par rencontrer les descendants des Sith. Je vous épargne les détails, une fois de plus. Mais ces derniers parvinrent à influencer les Mandaloriens pour attaquer la République. Vous connaissez la suite.
-Mais, quel a été votre rôle lors de votre première disparition ? demanda Maître Deesra Luur – un rescapé de Dantooine - un peu déboussolé par ce récit.
-Je m’égare quelque peu en effet mais c’était nécessaire afin de comprendre la suite. A l’issue de Malachor V j’avais eu vent de cette existence. Et en effet les débris de la flotte mandalorienne entreprirent de passer la Bordure. Nous croyions que c’était pour s’enfuir. Et en fait pas du tout. Ils ne faisaient que rejoindre leurs alliés Sith. Certains d’entre nous l’avaient deviné. La Triade, bien entendu mais aussi mon ancien Maître plus connue sous le nom de Darth Traya. Mais avant d’aller plus loin il nous faut revenir à la fin de la guerre éclair avec Naga Sadow. Ludo Kresh son grand rival qui aurait du périr dans une ultime confrontation avec le Seigneur Noir des Sith en réchappa, non sans y laisser des plumes. Petit à petit, il redressa l’Empire et mourut prématurément sans pouvoir achever son œuvre. Finalement il n’était pas aussi maléfique qu’on veut bien le laisser croire. Eh oui ! Il n’avait pas voulu de cette attaque de la République, y voyant le spectre de leur destruction causée par la faim dévorante de pouvoir de Naga Sadow.
-Et qu’est devenu Naga Sadow ? demanda Bastila.
-J’y viens. Ce dernier, banni, s’était enfui avec les restes de sa flotte fidèle. Il avait fini par mettre pied sur une lune dénommée Yavin IV. Là il fit pénitence. Mais réorganisa aussi ses forces, bâtit une ville dans la jungle, une forteresse, un spacioport. Mais il n’y avait que des militaires, leurs familles étant restées dans l’Empire. Il dû donc se résoudre quelques années plus tard à organiser un raid fort réussi sur Khar Delba son ancienne forteresse. Il en ramena une grande population qui s’installa sur Yavin et y prospéra. Hélas pour lui, il restait sans successeur. Son apprenti étant mort lors de la guerre. Et un jour sans ne se douter de rien « un vaisseau de la République en difficulté vint se poser sur la lune. C’était le Stardust Knowledge.
Naga Sadow était vieux, très vieux. Mais c’était avant tout un vieux loup. Et sa haine de la République était demeurée intacte. Sans savoir à quoi il s’attaquait il prit d’assaut le vaisseau civil. Sans moyens de défense, celui-ci tomba aux mains des Sith, plusieurs Jedi périssant écrasés sous le nombre. Mais quelques uns d’entre eux en réchappèrent ainsi qu’Odan-Urr qui parvint à s’enfermer dans sa salle de méditation. La suite reste confuse. Toujours est-il qu’il n’en fut jamais délogé. Naga Sadow avait mis la main sur un savoir immense. Il avait de quoi repartir en conquêtes. Mais son temps était révolu et il le savait. Il réussit à faire sombrer quelques uns des Jedi survivants du Côté Obscur dont une femme dont le nom reste encore aujourd’hui inconnu. Elle lui donna un fils quelques mois avant la mort de Sadow. Charge à lui de reprendre en mains les rennes de l’Empire. Vous noterez que curieusement un jour Odan-Urr réapparut et reprit la présidence du Conseil jusqu’à son assassinat par Freedon Naad. Quant à savoir comment il quitta Yavin IV, le mystère reste à ce jour entier.
La colonie Sith finit par reprendre contact avec ses origines et abandonna la planète. Vous connaissez également la suite de cette histoire jusqu’à ce que j’arrive là-bas, poursuivant les mandaloriens.
Bizarrement nous ne fûmes pas accueillis en ennemis. Ils me respectèrent et nous fîmes mine de nous laisser séduire. Enfin une partie d’entre nous. Malak, lui avait vu là l’occasion de dépasser toutes ses espérances. Profitant de la situation, je réussis à me faire nommer Grand Seigneur Noir des Sith pour partir en croisade contre la République, exsangue des guerres mandaloriennes. Je profitais donc de ma situation pour perfectionner mes connaissances. Ce qui me fit mettre un jour la main sur des holocrons Sith, mais aussi Jedi. Des livres, des parchemins, des traités de toutes sortes. Ceci finit par me conduire sur Yavin IV. Et découvrir que toutes ces quantités de documents ramenées dans l’Empire n’étaient rien comparées à ce qui restait encore sur le Stardust Knowledge. Mais la Force y était encore très présente. Et à cette époque, je n’arrivais pas à la cerner. Je repartais donc riche d’un trésor que je n’étais pas en mesure d’emmener de suite.
S’en suivit mon asservissement au Côté Obscur. Et mon triste retour dans les mondes connus avec son lot d’horreurs. Mais les Sith étaient loin d’être bêtes. Ils ne mirent que peu de moyens à ma disposition. Quelques guerriers, pilotes et esclaves. Rien de plus. Ils avaient su tirer les leçons de leurs erreurs passées. Et si le coup avait en partie fonctionné avec les Mandaloriens, il n’y avait pas de raison que celui-ci ne se fasse pas dans la même discrétion.
Je passerai sur les aventures de notre compagnon Lynn « l’Exilée ». Elle vous les contera elle-même. Ainsi que celles de notre ami Galaad, le Jedi Poète. Mais pour ne pas vous laisser sur votre faim je vous dirai simplement ceci : à la fin de Malachor V quelqu’un m’avait devancé. Et je ne l’ai appris que bien plus tard. En effet Galaad avait été le premier versé dans l’Empire Sith. Et ce seul, livré à lui-même. Lynn et moi n’avons jamais réussi à connaitre l’histoire dans tous ses détails. Mais ce qui est certain c’est que Galaad a trouvé le Stardust Knowledge bien avant moi. Et je ne serai pas surpris s’il nous apprenait qu’il y a rencontré Odan-Urr en personne ou son fantôme. Et que celui-ci lui a enseigné son savoir. Car il a beau être un excellent acteur et savoir jouer sur notre corde sensible avec ses poèmes ; Galaad n’était plus le même entre Malachor V et son retour au sein de la Triade.

Quelques salles plus loin, d’autres amis s’étaient rassemblés, chacun appelé depuis l’autre bout de la galaxie. Parmi eux Mission Vao, Bao-Durr, Mandalore et son garde du corps, ainsi que Mira, sans oublier T3 M4 et HK47.
Tous discutaient de leurs aventures et se présentaient pour ceux qui ne se connaissaient pas. Une seule personne présente n’avait pas été des aventures de Revan ou de l’Exilée : le garde du corps de Mandalore. Certains paraissaient un peu circonspects, le garde ne répondant que par gestes et Canderous restant toujours ostensiblement évasif pour répondre lorsque l’on abordait le sujet. A contrario, Mandalore était le seul qui avait fait équipe avec tous. Il regretta l’absence d’Aton et Carth mais les savait occupés à une quelconque mission de routine sur un monde ou un autre.

Qui était vraiment Canderous d’ailleurs ?
Sous son apparence guerrière et son abord froid, allié à une charge hiérarchique légendaire et un tempérament sans pitié, se cachait un être au cœur d’or, valeureux, ayant un sens aigu de l’honneur et excellent camarade sur qui on pouvait compter en toute occasion.

On connait assez bien l’histoire de Canderous Ordo mercenaire, puis allié de Revan et de l’Exilée. On connait moins bien son histoire personnelle en tant que Mandalorien, celle d’entre ses deux quêtes où il devint Mandalore et celle depuis qu’il quitta Malachor V avec quelques compagnons à bord de l’Ebon Hawk.

Présent ici aujourd’hui, il savait que c’était pour de nouvelles aventures. Il était sûr de la destination. Et pour cause. Bien que personne ne le sache, Canderous avait survécu à Malachor V en s’enfuyant avec les restes de la flotte. Devant le refus des Sith d’employer leurs propres troupes, il s’en était allé, dégoûté de la tournure que prenait la guerre. C’est ainsi qu’il s’était transformé comme bien d’autres en mercenaire. Curieusement Canderous était devenu, non pas un instrument de la Force, mais véritablement habité par elle à son insu.

Ce n’est pas le hasard qui le fit quitter la Bordure Extérieure, ni qui le fit venir sur Taris, ni même qui le mit à la solde de Davik, encore moins qui le fit se retrouver sur le chemin de l’Exilée. Tout cela était le résultat d’une démarche presque calculée. La Force que Canderous ne sentait pas et n’était pas capable de comprendre remplissait tout son être de la même manière qu’un Jedi.

Il pensait à tous ces souvenirs. Aux siens retrouvés. A la nouvelle ère mandalorienne qui était en route. Il restait conscient que la République comptait sur ses forces en cas de conflit et qu’ils seraient probablement les premiers alignés. Mais il s’en moquait. Le temps était à la paix et à la prospérité. Enfin avait été. C’est vrai. Mais quelques années de paix qui en avaient valu des dizaines aux yeux de tous. Et lui c’est la castagne qu’il aimait.

Et puis Canderous était non seulement riche de ses expériences mais aussi de crédits. Il gérait en connaisseur une grande partie du marché des antiquités de la galaxie de par son étude et ses galeries, ses célèbres ventes aux enchères.

Il avait débuté cela avec sa manie de ne rien jeter, de collectionner toujours des trophées et des souvenirs. A force son bureau se transforma en magasin. Il apprenait sans cesse, vendait et achetait à tout va. Mais toujours en connaisseur. Ce fut un pionnier de ce pan de l’économie. Finalement cela lui rapportait des richesses immenses, dont il consacrait une partie aux divers projets de restauration des planètes comme Telos et Taris, mais réinvestissait également dans l’hôtellerie et le transport de marchandises et de passagers. Et ce toujours pour le bien de la culture mandalorienne.





Sur Tatooine Brianna, Galaad et Iziz arrivèrent enfin à la boutique du vendeur de droides. En fait plutôt qu’une boutique c’était une sorte de char des sables semi-sédentarisé. Le Jedi s’arrêta et considéra l’édifice de haut en bas.

-Beaucoup plus pratique qu’échoppe. Quand le marché n’est plus porteur ici, on se déplace ailleurs. On va là où est la demande. Déclara le petit être.

Ils pénétrèrent dans le sas du véhicule qui grouillait de Jawas. Aussitôt les plus peureux d’entre eux se sauvèrent faisant place aux deux « géants » et leur guide.

-Attendez-moi là. Je reviens tout de suite.

Brianna tenta de nouer des contacts avec les individus qui se risquaient à leurs côtés mais ils préféraient se cacher.

-Ils sont courageux mais pas téméraires. Ne vous en faites pas, vous y arriverez. Lui dit Galaad.

Et effectivement au bout de quelques minutes, Brianna réussit à échanger des signes avec eux. Elle leur parlait doucement et leur montrait quelques objets qu’elle avait dans ses poches. Galaad commençait à s’impatienter. Par politesse il ne se risqua pas à se promener seul dans le char à la recherche d’Iziz mais l’envie ne lui manquait pas.
Il songea encore à leur baiser échangé auparavant. Bien qu’il considérât qu’il avait un cœur d’artichaut, il n’était pas du genre à flirter avec quelqu’un de déjà lié. Il lui fallait enfouir ce désir au fond de lui pour ne pas le laisser se révéler à son amie Lynn. Pourtant il se voyait mal supporter la présence permanente de Brianna. Il lui fallait persuader l’ancienne Exilée de changer les binômes qu’ils avaient prévus. Ce qui posait un autre problème et non des moindres : faire équipe avec Bastila. Quoique. Finalement il était possible de mettre Revan avec Brianna et Lynn avec Bastila. Il pouvait bien prendre un autre maître Jedi avec lui comme Jolee ou Visas, voire Juhani qui devait être promue à ce rang.

Il aurait bien voulu encore penser à cela plus en détails, mais Iziz revint en trottinant.

-Venez, mon ami Zivny va vous recevoir. Il a exactement ce que vous recherchez.

Brianna et Galaad côte à côte lui emboitèrent le pas. Et la main de celle-ci effleura celle de son ami, effleurement qui se transforma en caresse. Puis ils se donnèrent la main, agissant tous deux d’instinct.

-Voilà que ça recommence. Pensa Galaad.

Ils arrivèrent dans une grande salle où se trouvaient réunis plusieurs robots sélectionnés et un Jawa qui s’agitait autour. De nombreuses unités différentes étaient présentes mais l’une d’elle qui avait été mise de côté attira tout de suite le regard du Jedi. Il s’agissait d’un androïde qu’on l’on aurait pu prendre pour un humain s’il n’avait pas eu les entrailles ouvertes.

-Bienvenue étrangers ! déclara le Jawa.
-Zivny je suppose ? fit le Jedi en s’inclinant.
-Pour vous servir.
-Je suis Galaad Doonz et voici mon amie Brianna.
-Oui ! Vous couple Jedi dont Iziz m’a parlé.

Décidément cette situation commençait à agacer Galaad de plus en plus.

-Nous sommes à la recherche d’un droide de protocole qui puisse nous servir d’interprète auprès des Hommes des Sables.
-Oui oui ! Vous parler avec guerriers Tusken.
-En effet. Iziz nous a dit que vous seriez disposé à nous vendre une telle unité.
-Oui je vais vous montrer. Nous avons ici un tout nouveau modèle que nous avons réalisé nous-mêmes.
-Les Jawas se lancent dans la construction maintenant ?
-Pas exactement. C’est plus un loisir. Zivny vous montrer.
Le Jawa se dirigea vers l’androïde. Il referma le panneau ventral et la machine se mit immédiatement sous tension. Il cligna des yeux et regarda les deux Jedi et Zivny.
-Il a un nom ? demanda Galaad.
-Non, répondit le Jawa. Vous devez le baptiser.
Le Jedi réfléchit un instant et détailla le robot. Il n’avait l’air ni d’un homme ni d’une femme. Il était aisé pour son utilisateur d’y apporter de moindres modifications pour lui donner telle ou telle apparence.
-Nous allons t’appeler Herm. Et il fit un clin d’œil à Brianna.
-Herm Aphrodite, murmura-t-elle en souriant.
-Enchanté de faire votre connaissance Monseigneur. Dit la machine avec une voix mielleuse.
-Herm, quelles sont tes capacités de droide de protocole ?
-Je parle toutes les langues connues de la galaxie ainsi que le Rakata.
-Parfait. Tu n’as donc aucune difficulté à me servir d’interprète avec les Hommes des Sables.
-La langue des Tusken n’a aucun secret pour moi.
-Bien. Je n’aurai donc même pas besoin de mon vocabulateur. Quelles sont tes fonctions secondaires ?
-Que Monseigneur se rassure ! Je suis apte à déchiffrer toutes sortes de codes, et tous langages de machines. J’ai toutes les fonctions de majordome dont Monseigneur puisse rêver. J’ai également de nombreuses connaissances astro-mécaniques.
-Oh ! Un droide alliant le protocole et la mécanique. C’est effectivement une perle rare que vous avez là. Mais comment juger de son efficacité ?
-Zivny vous le laisse gratuitement en essai. A votre retour de chez les Tusken vous me le réglez ou me le rendez.
-A propos de régler, quel est le prix de ce droide ?
-Zivny ne veut pas de crédits. Pas d’argent. Zivny demande juste à Jedi de lui rendre service.
-Hum. De quel genre de service s’agit-il ?
-Zivny demande à Jedi d’emmener Iziz avec eux.
-Comment ? fit Brianna surprise.
-Iziz a été transcendé par visite de Jedi Revan autrefois. Iziz plus pareil. Lui fait rêves la nuit et déplace des choses en dormant.
Galaad interrogea son amie du regard.
-Seul le Conseil peut décider s’il peut recevoir la formation.
La réponse de l’Echani l’étonna. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se range à l’avis du Conseil.
-Je ne peux garantir sa formation Zivny. Cela ne dépend pas de moi.
-Pas grave. Si Iziz revient, Zivny demandera à récupérer droide Herm.
-Cela me convient. Vous avez ma parole.
-Marché conclu. Fit le Jawa.
-Mais… Et Iziz est au courant ?
-Iziz n’attendre que ça depuis longtemps.
Galaad sentait la satisfaction du Jawa bientôt rejoint par son protégé.
-Nous ne voudrions pas abuser de votre hospitalité mais le temps nous presse. Nous devons nous mettre en route rapidement.

C’était sans compter sur les capacités incroyables des Jawas à bavarder.
Il leur fallu plus d’une heure pour pouvoir enfin sortir du char des sables. La nuit était tombée. Ils prirent donc le chemin du spacioport pour rejoindre le Shining Ghost.

-Ca ne me dit rien de bon. Je crains que notre mésaventure de tout à l’heure nous ait fait nous repérer. Déclara Galaad.
-Notre droide pourrait passer devant pour jeter un œil. proposa Brianna.
-Non c’est trop risqué. Il ne sait rien de notre rencontre avec les soldats de la République. Mais je connais un endroit où nous serons à l’abri le temps qu’il faudra et son propriétaire pourra nous renseigner sur les évènements de cet après-midi.
-Où donc ?
-Il y a un pilote de fonceur dont Revan m’a parlé, à qui il a rendu de menus services lors de son passage ici. Je ne pense pas qu’il nous refusera le gîte.
-Où habite-t-il ?
-Je ne sais pas exactement mais si nous pressons un peu le pas nous pourrions obtenir ce renseignement au dock des courses. Ce n’est pas bien loin d’ici.
-Allons-y !
Le Jedi Poète retint doucement l’Echani par le bras.
-Prudence Brianna. Nous ne sommes pas pour autant tirés d’affaire. Iziz, passe devant nous s’il te plait et conduis-nous au dock des courses pour y rencontrer Nico Senvi.

Le Jawa s’empressa de disparaître dans l’ombre des murs de la ruelle et alla reconnaître les environs pour ouvrir la route au petit groupe.
Brianna profita de son absence pour sauter au cou de Galaad et l’embrasser. Le Jedi n’opposa pas de résistance et profita pleinement de ce moment. La volonté lui manquait pour s’opposer à elle. Il remettait cela à plus tard. « Reculer pour mieux sauter. Ce n’est pas la bonne solution non plus. » Pensa-t-il. Il appréhendait déjà la nuit qu’ils allaient passer ensemble. Il souhaitait qu’ils ne se retrouvent pas seuls tous les deux. Il lui fallait crever l’abcès. Il suffisait de se lancer pour sa phrase et le reste sortirait tout seul.
-Ecoute Brianna lui dit-il en lui prenant délicatement le menton entre son pouce et son index droit.
Mais une petite voix l’interrompit.
-Iziz a une bonne nouvelle. La voie est libre. Dépêchons nous.
Ils s’empressèrent alors de suivre le Jawa, se confondant avec les ombres de la nuit.





http://www.youtube.com/watch?v=Lo5M2A1Itpc&feature=relat...

Autre nuit. Autre planète.
La fête battait son plein. Le monde était au rendez-vous comme d’habitude. De toutes planètes. Mais curieusement une majorité d’humains et humanoïdes. Le propriétaire des lieux était là, dans la foule, incognito.
Des années durant il avait rêvé d’un tel endroit. Celui-ci était le dernier né de sa chaîne de cantinas Planètes Disco Footzy. De jour bar et restaurant, ajoutant la fonction de dancing la nuit. C’était un autodidacte. Une oreille exceptionnelle et un sens inné de la musique l’avaient propulsé de simple éditeur de playlists à sa place.
Vendant ses talents un peu partout il avait amassé une petite fortune. Ce qui lui avait permis d’ouvrir son premier établissement. Le succès avait été immédiat. Grand amateur de jolies filles et pas timide pour un sou, il avait su s’entourer en permanence des plus belles créatures du moment. Comme les deux qui étaient actuellement accrochées à ses bras.
C’était probablement un des restaurants les plus réputés depuis des années déjà et on y rencontrait de temps en temps des personnes influentes de Coruscant et d’ailleurs.
Mais tout n’avait pas été comme sur des roulettes au départ et il avait dû faire sa place avec des méthodes peu orthodoxes. D’ailleurs de nombreux gardes, mercenaires et chasseurs de primes lui offraient en permanence leurs services. Du coup la pègre locale avait été sévèrement amputée de nombreux de ses membres. Répondre aux menaces par l’horreur immédiate. Tel était son mode de fonctionnement inspiré des tactiques mandaloriennes.
De nombreuses fois mis en cause pour des affaires de meurtres et règlements de comptes, il avait su se sortir à chaque fois des accusations et des procès, si bien qu’on l’avait surnommé l’Anguille, échappant à toute emprise, à tout contrôle.
Il savait cependant se montrer généreux envers ses fidèles et les cas désespérés. De nombreuses fois il avait aidé des aventuriers perdus ou sans le sou.
Il était un contraste permanent mais doué d’un instinct hors normes.

Contrairement à son habitude il ne resta pas à danser dans le bain de foule mais regagna rapidement son salon privé qui dominait le dancing. Puis après avoir commandé à boire, il se retira dans une alcôve abritée par un rideau épais en cuir de Rancor.

-Cassus mon ami, je suis heureux de te revoir.
-Le plaisir est pour moi Excellence. La vitesse de vos règlements n’a d’égale que son exactitude.
-Ah Cassus, tu me désoles. Je te parle d’amitié et toi tu me parles de crédits. Suis-je à ce point incompris ?
-Incompris je ne sais, mais recherché oui.
-Alors quelles informations me ramènes-tu ?
-Vos craintes semblent être fondées. Et cette fois j’ai bien peur que vous n’ayez trouvé plus fort que vous.
-Que veux-tu dire ?
-Un Jedi est à vos trousses. Je ne sais pas ce qu’il vous veut mais votre place je m’en irais rapidement d’ici ?
-D’ici ? demanda l’Anguille en montrant le sol.
-Je parle plutôt de Coruscant.

L’homme demeura bouche bée un instant. Il ne s’était jamais imaginé devoir fuir quoique ce soit.

-Est-ce bien utile ? demanda-t-il en haussant les épaules.
-Foi de Mandalorien les options ne sont pas bien nombreuses. Peut-être est-il même déjà trop tard. Répondit Cassus en regardant discrètement derrière le rideau les filles qui s’esclaffaient un verre à la main.
-Vous avez toujours aussi bon goût Excellence, reprit-il un petit sourire lubrique en coin.
-Elles sont à toi cette nuit si tu veux, pourvu que tu répondes à mes questions. Que me veut ce Jedi ?
-Votre Excellence est trop bonne, je ne saurais m’en priver. Eh bien ceci reste un mystère mais pour avoir rencontré jadis quelques Jedi et vous connaissant bien, je me pose des questions quant à votre instinct sans pareil et la Force elle-même.

La phrase sonna comme un coup de blaster aux oreilles de l’Anguille.

-Alors je suis perdu, où que j’aille, ils me suivront.
-Mais ils vous suivent déjà ! fit le Mandalorien en montrant du doigt sur un écran de surveillance une jeune fille aux cheveux de feu qui se mêlait à la foule.

Mira aimait bien l’ambiance de cette boite. Finalement c’était une aubaine pour elle que Revan lui ait demandé de mener en un tel lieu sa petite enquête. Ca la changeait de tout ce qu’elle avait déjà vu sur Naar Shaada et ailleurs. Si cette Anguille était passée par ici ce soir, elle le saurait. Les gardes qu’elle avait de suite repérés ne l’impressionnaient aucunement. Elle en avait vu d’autres. Bien qu’ils restent particulièrement discrets il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre que l’Anguille était dans la place. En un clin d’œil elle perçut en eux un changement dans leur façon de se mouvoir et comprit qu’elle avait été repérée. Il s’agissait maintenant de jouer serré. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle percuta une bombe paralysante dans les fumigènes de la scène et bouscula vivement un des gardes qui ne l’avait pas vue et qui alla percuter une serveuse avec un plateau plein de boissons, lequel se renversa sur un Dug. S’en suivit une bagarre qui mobilisa quelques gardes supplémentaires, lesquels furent interrompus par les cris de ceux qui avaient respiré l’infâme mixture qui leur brulait la gorge et les yeux.

-Remettons-y une couche ! s’exclama Mira en claquant une grenade aveuglante alors que les gens commençaient à se précipiter vers la sortie.

La bousculade se transforma en panique et la musique cessa net. Elle profita de la cohue pour aller se cacher derrière le bar au cas où l’Anguille déciderait de passer par là pour s’en aller.

Mais celui-ci était plus malin et suivant les conseils de Cassus, il se rua vers son issue de secours privée et secrète pour se retrouver dans une petite rue annexe hors d’haleine.

-Alors l’Anguille ? On part en ballade sans dire au-revoir ?

Celui qui lui parlait le dominait de sa stature. Il voulu s’emparer de son pistolaser mais la main que Cassus posa sur son épaule le dissuada d’agir.

-Je crois que Maître Revan a des questions à vous poser, votre Excellence.







http://www.deezer.com/track/556431


Brianna se réveilla en sursaut. Rien ne bougeait dans la pièce. Attirée par la fraîcheur de la nuit elle s’aventura en silence sur la terrasse. A cette saison, c’était l’hiver. Il faisait presque toujours aussi chaud la journée mais les nuits la température descendait à 15 degrés, parfois moins. La Jedi Echani scruta un instant les étoiles et s’amusa à suivre des yeux les vaisseaux qui allaient et venaient. L’air sentait bon. Il était empli du parfum subtil des plantes rares qui ornaient le jardin suspendu dans lequel elle se trouvait. Un doux mélange de ce qui ailleurs aurait pu être des lauriers roses, des iris, de la figue et de la cannelle. La maison qu’avait acquise Nico était située sur une petite dune et la vue que l’on embrassait de sa terrasse était sublime, tant sur la ville elle-même que sur les alentours du désert rouge.

Mais ce bref moment de bien être laissa place à l’angoisse. Celle qui prend la nuit ceux qui n’ont pas l’esprit tranquille. Cette espèce de détresse qui pousse certains à pleurnicher dans un coin, d’autres à se recroqueviller sur eux-mêmes, d’autres encore à repenser à leur enfance quand ils pouvaient se blottir dans les bras de leur mère et que leurs terreurs s’en allaient aussitôt.
Elle allait trop loin avec Galaad. Elle trahissait l’amour de Lynn. Elle avait envie qu’elle la cageole là tout de suite. Mais c’était impossible. Elle était encore si loin. Les remords de son aventure avec le Jedi Poète la rongeaient. Mais était-ce bien une aventure ? Ou bien n’en n’étaient-ils pas après tout à ne partager qu’une attirance commune ? A n’être finalement que des êtres humains, sensibles à la tentation.
Galaad arriva à ses côtés et entama la conversation tout en regardant ailleurs, à voix basse.

-Tu ne dors pas.

C’était la première fois qu’il la tutoyait.

-Non. Je me suis réveillée et c’est bien comme ça.
-Tu ne te réveilles pas pour rien. Tu l’as fait à cause de nous.

Brianna se tourna vers lui et lui demanda.

-Qu’a-t-on fait ?
-Nous avons simplement réagi à une pulsion. Nous passons notre vie à les refreiner. Il est à mes yeux normal que nous succombions par moments.
-Mais c’est … mal.
-Et alors ? Cela nous condamne-t-il pour autant ? Devons-nous rejeter nos sentiments sous prétexte que cela ne colle pas à une certaine éthique ?
-Mais c’est le code des Jedi et au-delà, un code d’honneur. On ne trahit pas quand on aime.
-Mais de quelle trahison parles-tu ? Tu aimes Lynn. Et moi tu ne m’aimes pas pareil. Ne confonds pas amour et désir. Ne fais pas cette erreur.
-Tu parles d’une drôle de façon.
-Ah oui ? C’est parce que tu manques d’expérience que tu dis cela.
-On dirait que tu es bien placé pour en parler à t’entendre.
-Hum. Ce que j’essaie de te dire, c’est que les traditions, les codes et ce genre de choses ne sont pas forcément la Vérité avec un grand « V » et encore moins la Vie. Ce n’est pas parce qu’on estime être du bon côté de la barrière que l’on a forcément raison.
-Tu me fais peur.
-Ah arrête. Regarde ces schismes de l’Ordre lui-même. Ils sont souvent partis de rien. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir disait un maître et il a raison.
-Tu commences à parler comme Maître Bindo.
-Oui c’est vrai. Il s’est posé les vraies questions. Et même je dirai qu’il sait poser les vraies questions.
-Comment ? Je ne comprends pas.
-Oui s’être posé et savoir poser des questions.
-Ah, ok.
-Les œillères ne sont bonnes pour personne. Elles nous emmènent en permanence vers les conflits. Les non-dits. L’ignorance. La crainte de l’inconnu. Là sont de vraies sources du Côté Obscur.

Galaad la fixa alors dans les yeux pour la première fois depuis cette conversation. Ces yeux gris, si beaux. Si purs.

-Ainsi se termine ta formation. Ainsi commence ta propre évolution Brianna. Ouvre les yeux.
-Alors tout cela n’était … qu’une épreuve ? Je ne sais plus où j’en suis. Je croyais que tu avais de véritables sentiments pour moi.
-Allo ? Allo ? Réveille-toi vraiment Brianna. Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je ne t’ai pas fait passer de test. La vie s’en est chargée.

L’Echani soupira profondément et le Jedi la prit dans ses bras.

-Nous avons franchi un pas ce soir tous les deux. Et ce n’est pas celui vers une catastrophe.
-C’est bon de t’avoir avec moi. Tu aurais été différent, je ne sais pas jusqu’où je serais allée. Peut-être vers un autre conflit destructeur.
-Ce n’a pas été facile pour moi non plus. Mon passé ne m’a pas aidé.
-Tu es une crème.

Galaad rit.

-Le ciel t’entende.
-Non c’est vrai je le pense vraiment.
-Je sais Brianna. Je sais.
-Parfois j’ai l’impression que je n’ai pas réellement fini ma formation.
-Tu es un Jedi très puissant maintenant. Je te l’ai dit. Tu es passée du stade de formation à celui d’évolution.
-C’est allé si vite. Trop peut-être.
-Lynn t’a bien formée. Tu peux en être fière. Tu es sa seule padawan tu sais ?
-Non. Elle n’en a jamais parlé. Elle ne parle pas beaucoup en fait.
-Oui. C’est dû à la coupure avec la Force qu’elle a subit.

Ils restèrent un moment silencieux et Brianna étouffa un bâillement.

-Allez, il faut retourner dormir un peu. Le jour ne va pas tarder à arriver et nous avons une mission à remplir avant de rejoindre le Conseil sur Coruscant.
-Avant cela, je voudrais que l’on revienne sur ta promesse.
-De… ? Pour tes parents ?
-Oui.
-Ce n’est pas encore le moment. Il faut te reposer. Cela fait aussi partie des obligations d’un Jedi.
-Quand alors ?
-Quand tu seras prête. Et que la situation fasse en sorte que tu ne cogites pas trop.
-Dis-m’en un peu plus.
-Je te l’ai dit. Ou laissé entendre. J’ai bien connu ta mère. C’était un temps où j’étais jeune padawan.
-Bon. Mais au fait qui t’a formé ?
-VAS TE COUCHER. Tu es butée comme ta mère par moments. Pire qu’un Bantha.
-Merci pour la comparaison !
-Imagine-toi déguisée en Bantha…
Brianna sourit et mit une petite gifle qui caressa la joue de Galaad. Et ils éclatèrent de rire.
-Chut ! Ca suffit maintenant. Allez, au dodo la Miss.
-Faudra qu’on se fasse une soirée déguisée une fois.
-Je ne vois pas le rapport, mais oui si tu veux. Il parait que sur Coruscant il y en a des bien dans un truc appelé le Planet Disco Footzy.
-Un jour quand j’étais gamine des copains ont fait une soirée « hommes des cavernes » et poussant le vice jusqu’au bout ne se sont pas lavés pendant la semaine avant et…
-SILENCE !!!!! Mais il faut faire quoi pour que tu dormes ?
Brianna ria encore. Et gloussa à nouveau dans son lit. Avant de se rendormir enfin. L’esprit libéré.


Le lendemain ils quittèrent la maison du jeune pilote Twil’ek de bonne heure.

-Merci de ton aide Nico.
-C’est une chance que vous m’ayez trouvé au dock hier soir. D’habitude à cette heure je suis dans mon garage à préparer des modules.
-Oui si on veut. C’est plutôt la Force que pense qui est à l’origine de cette coïncidence.
-Ca a été un plaisir de pouvoir faire quelque chose pour vous. C’est si peu comparé à ce qu’a fait Revan.
-On n’aide pas pour attendre quelque chose en retour Nico.
-Je ne sais pas quelle est votre mission, mais je vous souhaite bonne chance.
-Merci à toi. Porte-toi bien !
-Vous transmettrez mes salutations à Revan.
-Nous n’y manquerons pas.

Les deux Jedi, le Jawa et l’humanoïde se hâtèrent vers le spacioport.

-Ne crois-tu pas qu’on nous y attend Galaad ?
-Ne t’en fais pas. Une bonne stase et nous aurons le temps de filer.

Brianna regarda faire son ami comme il l’avait dit. Elle le trouvait si naturel dans l’utilisation de ses pouvoirs. Tout lui semblait être si facile. Jamais elle n’avait perçu une telle aisance avec la Force.

-Comment fais-tu ?
-Comment cela ?
-Mais… on dirait que rien ne te résiste.

Galaad sourit l’air gêné et regarda par terre.

-Tu apprendras.

Puis il se mit aux commandes de son vaisseau avec Brianna et ils décollèrent.

-Alors où allons-nous maintenant ?

Il ferma les yeux, inspira lentement et répondit.

-Mos Esley. C’est une petite ville en pleine croissance. Là-bas nous nous poserons à proximité, discrètement et nous rejoindrons les montagnes où nous trouverons les Hommes des Sables.





-Si ce qu’Ajunta nous a dit est vrai, nous n’allons pas tarder à tomber sur une des flottes Sith. Dit Carth à Atton.
-Je n’en suis pas si convaincu. A la place des Sith je m’en prendrai à Coruscant en premier pour désorganiser l’ennemi au maximum.
-Mais la capitale est trop bien protégée.
-En es-tu si sûr ?
-Je veux dire qu’ils tomberaient en plein dans la masse des vaisseaux de la République et se feraient anéantir.
-Oui mais peu importe ce que cela peut leur coûter s’ils réduisent au silence le centre nerveux. Tu ferais comment toi ?
-Tu n’as peut-être pas tort. Après tout c’est toi l’ancien Sith. Dit Carth en rigolant et tapant l’épaule de son camarade.
-Ha haha… Très drôle. Je suis mort de rire. Non sérieusement.
-Nous savons tous deux que notre flotte, quoique excellemment équipée, n’a pas la chaîne de commandement suffisamment aguerrie pour faire face à une attaque de grande ampleur de manière significative. Et ça ils doivent le savoir.
-Oui mais d’un autre côté les Sith ont toujours cultivé l’art de la frappe chirurgicale.
-Je ne suis pas d’accord. Regarde quand Naga Sadow a attaqué la République. Il a mis un gros coup de marteau.
-Et il a perdu.
-C’est vrai. Mais la République n’était pas si bien armée à l’époque.
-Exact. Mais elle ne sortait pas de plusieurs conflits de masse.

Le silence se fit. Les deux solutions paraissaient envisageables. D’un côté plusieurs attaques bien placées, précises et simultanées. De l’autre un lancer de marteau percutant et démoralisant le reste des troupes.

-Je ne sais pas si nous faisons bien de venir patrouiller par ici. Tatooine n’est qu’un caillou.
-Justement. C’est une bonne cible pour établir une tête de pont.
-Alors pourquoi ne pas renforcer la position ?
-Nous n’en avons pas le temps. En tout cas, pas pour le faire dans de bonnes conditions. Et nous n’avons aucune directive du pouvoir.
-Nous pourrions justifier d’un exercice.
-Pas de cette ampleur. On en a déjà parlé deux fois.
-Ca mérite qu’on s’y arrête un peu non ?
-Certes.

Un officier de pont vint les interrompre.

-Amiral Onasi, nous arriverons aux abords de Tatooine dans quelques instants. Dois-je faire entamer un atterrissage ?
-Non capitaine, ce ne sera pas nécessaire pour le moment. Prévenez que nous sommes ici pour parader et faire des exercices.
-Bien amiral.
-Parader avec une flotte de douze croiseurs ?
-On s’en fout qu’ils se posent des questions. L’essentiel c’est qu’ils nous fichent la paix.

La flottille sortit de l’hyperespace. Elle commença par faire un petit tour de la planète sans trop s’en approcher. Puis elle entama des manœuvres de placement, de croisement et des exercices. Simulation d’abordage, lâchés de chasseurs, combats rapprochés.
Il y avait des appareils de toutes sortes mais les croiseurs lourds étaient essentiellement des éléments fraichement reconditionnés qui avaient été capturés lors de l’attaque contre la Forge Stellaire il y a plusieurs années. Et chacun de ces navires de guerre possédait une unité d’élite composée exclusivement de Mandaloriens baptisées « Bras de Mandalore ».

Dans son chasseur Seb’y Alz Ace se plaisait à exécuter des acrobaties téméraires. Plus d’une fois il avait flanqué la frousse aux personnels de passerelles en passant à raz les moustaches. Il avait même été interdit de vol. Mais comme il avait remporté une course galactique qui avait fait la fierté de son équipage, il avait été réintégré.

-Eh Seb, tu ne vas quand même pas nous faire un de tes coups foireux dont tu as le secret.
-Nan Hayz, je crois que je n’ai plus à faire mes preuves.
-Toi alors ! Tu seras champion un jour et j’te paierai une bonne bouffe.
-Tant que tu ramènes ta frangine, je suis partant !
-Ehh !!!!!! Tu lui veux quoi à ma sœur ?
-T’as besoin d’un dessin ?
-Enfoiré va ! Tu ne la touches pas. Elle a le cœur fragile.
-Dis Hayz au lieu de jouer au grand frère protecteur, tu as aussi un écho là en secteur 21-13 ?
-Affirmatif. Même deux, même trois, même… MERDE !!!!!!!!!
-C’est quoi ce bin’s ?

Là, à quelques encablures une bonne centaine de vaisseaux de guerre inconnus de grande taille venaient de faire leur apparition en sortant de l’hyperespace.

-A appareils non identifiés ici leader Jour de Colère. Quelles sont vos intentions ?
Aucune réponse.
-Essaie tous les canaux Seb. Je joints le Telos Survivor mais on est limite de réception.
-A appareils non identifiés ici leader Jour de Colère. Je répète : quelles sont vos intentions ?
-Leader Jour de Colère, ici Leader Bleu. Je vais faire une passe de reconnaissance un peu plus près. Laissez l’espace dégagé.
-Bien reçu leader bleu. Faites gaffe, je n’aime pas trop ça.

Trois appareils de l’escadron bleu quittèrent la formation pour s’approcher d’une des ailes du dispositif inconnu. Au début tout se passa bien même si aucune réponse n’émanait des inconnus. Puis sans s’en rendre compte, le croiseur le plus proche ralentit. Mais ceci n’échappa pas à Seb.
-Leader bleu ici leader Jour de Colère. Attention votre reconnaissance a changé de vitesse. Vous allez disparaître de mon champ de vision. Je vous re…
Mais Seb n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il vit les lueurs de trois explosions.

-Escadron Jour de Colère, nous sommes attaqués !!!! En formation de combat !! Hayz tu me reçois ?
-Affirmatif.
-Tu as réussi à prévenir le Telos Survivor ?
-Négatif.
-Alors fous le camp, ça va chier par ici.
-Pas question ! Je reste.
-Ne déconne pas c’est un ordre ! Il faut les prévenir ! Des chasseurs arrivent sur nous ! Par le ciel, ils sont des centaines !!!!!!!





Quelques kilomètres au sud de Mos Esley, près d’un grand canyon qui verra bien des années plus tard courir un certain Anakin Skywalker, le Shining Ghost se posa, à l’ombre d’un pan rocheux peu élevé.

-L’endroit me parait bien planqué. Ici, on ne se fera pas trop remarquer.
-Dis Galaad, comment comptes-tu t’y prendre ?
-Ecoute bien ce que je vais te dire Brianna. Le chef des Hommes des Sables que Revan avait rencontré jadis dans le désert d’Anachore s’est déplacé dans la région. Revan savait qu’il le ferait et tous deux avaient convenu d’un commun accord que si un jour ils avaient besoin de rentrer à nouveau en contact, ils le feraient ici même.
-Et on va faire quoi alors ?
-Ben genre « Coucou c’est nous ! On a ramené la bière tarisienne et le jus de juma ! Vous avez les saucisses de Bantha ? »
-Toi alors, tu as toujours le mot pour rire. Répondit Brianna presque consternée que l’on puisse plaisanter en pareille situation. Comment veux-tu qu’on te prenne au sérieux ?
-Ben écoute. On est mal payés mais qu’est ce qu’on se marre !
-C’est vrai que pour sortir une connerie au bon moment t’es toujours là toi ! fit Brianna en secouant la tête avec un sourire pincé.
-Je n’en sais rien. On verra bien. Iziz, tu vas rester ici pour garder le vaisseau. Nous deux on emmène Herm avec le petit speeder. Surtout ne touche à rien. Je connais l’attirance qu’exerce la technologie sur les Jawas.
-Bien Maître.
-Mon nom c’est Galaad et rien d’autre. En tout cas jusqu’à ce qu’on ait jugé que tu sois apte à recevoir la formation.
-Bien Galaad. Iziz va garder le vaisseau et ne toucher à rien.
Le chevalier fit un clin d’œil à son amie.
-Allons-y.

Ils ouvrirent une porte latérale de la soute du Shining Ghost et sortirent le speeder qui pouvait accueillir deux personnes. Galaad installa Herm sur le porte bagage.
-Ne t’en fais pas. Il y a une ceinture. Je ne tiens pas à te perdre.
-Monseigneur est trop bon.

Galaad regarda l’Echani s’installer. Elle lui sourit. Il en était presque à regretter le temps où elle lui aurait glissé un baiser dans le cou. Il eut été aisé de le faire. Il en avait envie. C’était si facile. Mais il résista.

-Nous allons faire un petit tour là où ça semble le plus approprié pour une embuscade et nous nous arrêterons.

Il prit les commandes du petit appareil qui s’élança vaillamment dans la gorge. Ils voletèrent quelques minutes avant d’arriver à l’entrée d’une grande grotte qui leur tendait les bras. Les deux Jedi se regardèrent et Galaad immobilisa le petit aéronef. Ils en descendirent et arpentèrent les lieux en silence. L’attente ne fut pas bien longue jusqu’à ce que quelques Tusken surgis de nulle part les prennent en tenaille sous la menace de leurs armes.

-Ton sabre, Brianna, remets leur ton sabre.

L’Echani obéit sans rechigner tandis que son ami faisait de même avant de parler à Herm.

-Dis leur que nous venons en paix et que nous sommes des amis du grand Revan.

L’humanoïde traduisit. S’en suivit une conversation dans laquelle il sera inutile d’écrire les paroles prononcées par les Hommes des Sables.

-Ils ne s’attendaient pas à notre visite Monseigneur. Ils vont nous garder ici un moment pour savoir quelles sont leurs instructions.

Les trois compagnons se mirent à l’ombre et les deux Jedi s’assirent par terre en position du lotus. Une bonne heure passa. Le silence était total si ce n’est les meuglements d’un Bantha caché un peu plus loin.
Puis un Homme des Sables revint et s’adressa à eux.

-Il nous souhaite la bienvenue de la part de son chef et nous demande de bien vouloir le suivre à pied et de laisser notre appareil ici. Ils vont le remorquer derrière le Bantha. Déclara Herm.
-Bien. Remercie le et dis lui que nous le suivons.

La troupe hétéroclite pénétra dans la grotte et emprunta plusieurs couloirs que l’on ne devinait même pas. Puis ils descendirent un chemin caché entre des blocs au bout duquel une porte dissimulée dans le roc les fit entrer dans une sorte de sas éclairé par des torchères. Ils prirent ensuite une coursive longue et étroite. De temps en temps le Tusken de tête s’arrêtait et exécutait quelques mouvements avec son gaffi. Ceci – pensait Galaad à juste titre – était une espèce de code qui permettait de passer des pièges. D’autres signes étaient effectués pour ouvrir des portes masquées. Finalement ils arrivèrent devant un ascenseur qui les plongea dans les entrailles de la planète. Et là quelle ne fut pas leur surprise en découvrant une base ultra moderne venue d’une autre galaxie.

-Ce doit être une relique des guerres antédiluviennes qui ont eu lieu ici lors de l’invasion des Rakatas. Dit Brianna.
-Oui probablement. Je ne sais pas à quelle profondeur nous sommes, mais il semble que l’on soit bien à l’abri ici.
Environ cinq minutes plus tard, on les fit entrer dans une sorte de patio avec des bancs.
-Nos hôtes nous demandent d’attendre ici avant que nous puissions rencontrer leur chef.

La patience n’était pas le fort de Galaad mais avec le temps il avait appris à faire preuve de retenue. De toute façon il n’y avait rien d’autre à faire.
Au bout de quelques instants on les fit entrer dans ce qui semblait être la salle du chef qui était debout au centre d’un quatuor de ses sbires.

-Le chef nous souhaite la bienvenue dans son domaine sacré.
-Nous sommes très honorés et avons conscience de la grande faveur qu’il nous fait.
-Le chef est heureux de voir des amis de Maître Revan. Il demande de ses nouvelles.
-Maître Revan va bien. Il est occupé à des affaires politiques. La galaxie risque sous peu de se retrouver envahie par de nouveaux ennemis.
-Le chef est heureux de savoir Maître Revan en bonne santé. Il suppose que si nous sommes ici c’est que nous avons besoin de son aide.
-La République remercie le chef et a foi en sa sagesse. Elle nous envoie pour lui demander un service.
-Le chef a hâte de savoir comment il peut s’honorer de cette confiance.
-Nous avons un trésor dont nous voudrions qu’il soit le gardien. Nous n’avons rien de plus précieux car en de mauvaises mains il pourrait anéantir toute vie dans le monde connu et bien au-delà encore.
-Le chef est surpris par cette demande. Il voudrait savoir pourquoi le République confie ce trésor à un ancien ennemi.
-La République croit en une idée du respect de la vie des Hommes des Sables qui est bien au-delà de la sienne. Elle craint ne pas être prête pour utiliser ce trésor à ce jour.
-Le chef demande s’il s’agit d’une arme.
-C’est bien plus dangereux qu’une arme. C’est un savoir. Et aujourd’hui les gardiens de ce savoir ne sont plus en mesure de remplir leur mission car ils doivent venir au secours de la République en danger.
-Le chef est d’accord pour garder le trésor le temps qu’il faudra. Il ne demande rien en échange si ce n’est de ne jamais utiliser ce savoir contre son peuple.
-Dis lui que j’en fais le serment en mon nom, celui de Maître Revan, de l’Ordre Jedi et de la République.
-Le chef demande si vous avez emmené ce savoir avec vous.
-Il est caché dans notre vaisseau dans des caisses. Nous le laissons choisir comment il préfère transférer la « marchandise »
-Le chef va envoyer des hommes à lui les récupérer .Il sait où se trouve notre vaisseau. Il le suit depuis que vous êtes arrivés sur la planète.
-Nous lui sommes grandement redevables.
-Le chef estime au contraire ne pas l’être. Il croit en un fragile équilibre et au besoin de nos peuples de s’entraider pour que nous puissions survivre. Même si parfois nos vues divergent. Le conflit ne doit jamais devenir source d’extinction.
Galaad s’inclina en respect devant le chef et Brianna l’imita.
-Le chef vous rend vos sabres laser. Vous serez toujours les bienvenus chez lui. Il va maintenant vous faire raccompagner au vaisseau pour transférer les colis.

Les trois compagnons empruntèrent un autre chemin pour retrouver la lumière du jour qui commençait à perdre en intensité. Les deux soleils se couchaient lentement. Lorsque tous les holocrons furent chargés sur les banthas, les Hommes des Sables s’en allèrent en silence. Celui qui semblait les commander remit trois gaffis de cérémonie pour Revan, Galaad et Brianna. C’était là une immense preuve d’estime de la part de leur peuple. La plus illustre qu’ils n’aient jamais donné. Même entre eux.

-Bien Iziz. Nous allons quitter la planète. Ca tombe bien il fait nuit de ce côté. Lorsque les Tusken auront disparu, nous mettrons les voiles. En attendant je serai d’avis d’avaler quelque chose. Il me semble qu’il nous reste de ces succulents kroyies de Kashyyyk.

Tandis que Herm se chargeait de faire la cuisine, Galaad s’attabla avec Brianna.

-Tu as l’air fatigué.
-Un peu. Je suis surtout soulagé que tout se soit bien passé.
-Tu en doutais ?
-Pas vraiment. Mais je n’avais aucune idée de la tournure que prendraient les évènements. Je me serais mal vu rentrer à Coruscant avec cette cargaison et expliquer mon échec au Conseil.
-C’est donc sur Coruscant que nous nous rendons à présent ?
-Oui. Tu vas pouvoir enfin retrouver Lynn.
-Au fait je…
-Non ne dis rien. Il n’y a rien à dire. A part que tu es une grande Jedi, que tu es une fille formidable et que toi et Lynn avez beaucoup de chance.

Brianna sourit.

-Et que tu as un très joli sourire.
-C’est chose rare que je souris. Mais avec toi, je me sens comme … libérée. Pourtant j’ai l’impression qu’après je vais retrouver mon faciès sérieux et sans expression.
-Je sais. Je fais toujours cet effet aux filles. Il parait qu’un temps je leur change la vie et qu’après elles redeviennent elles-mêmes. Toi c’est ton sérieux et Bastila son célèbre air taciturne.


http://www.deezer.com/track/820156


La voix de Galaad changeait. Elle se faisait plus triste. Comme si dans sa voix son cœur cherchait un écho à sa détresse. Car bien trop souvent Galaad se sentait seul. Seul dans la quête de sa moitié. De celle qui saurait le rendre heureux. De celle avec qui il aimerait partager les espoirs, les joies et les souffrances. Au fond de lui, le Jedi Poète était un être fragile. Une faiblesse qu’il lui fallait masquer à tout prix pour ne pas laisser la moindre prise possible sur lui.

Quelque part « elle » l’attendait. Il en était persuadé. Il le sentait à travers la Force. Il pensait à tous ces soirs où il s’endormait seul avec pour seule étreinte celle d’une pierre, d’un coussin ou de son sabre laser. Il aurait voulu aller là où il y avait de la vie, de la lumière, des sentiments d’amour ; même masqués.

Par moments il se sentait si unique. Si seul à endurer cette peine. Fatigué. Oui il était fatigué. Et c’est sans entendre les paroles rassurantes et les questions de Brianna, sans savourer le plat que l’humanoïde leur avait concocté avec talent que Galaad s’enferma dans une sorte de bulle. Les yeux voilés par un rideau de larmes qui ne s’écoulaient même pas.
Mal. Il avait si mal dans son cœur. Il souffrait tant cette absence. Il ressentait encore la peine immense de ses jeunes années durant lesquelles il avait été rejeté à maintes reprises. Il avait dû se façonner un monde, des histoires. Il s’était réfugié dans la musique et avait trouvé un exutoire dans un groupe de musique de l’époque.
Par moments, il trouvait que cette douleur intérieure avait un goût exquis. Il se disait qu’il fallait profiter de ces moments forts et beaux à la fois même si ça lui faisait mal. Finalement ça lui permettait de se blinder, de se durcir et finalement de se forger un caractère et une façon de penser. Oui ; ça faisait mal, mais c’était beau. Et peut-être était-ce tout ce qui comptait.

Mais au-delà de tout ce chaos sentimental, il revenait toujours à la même chose : une fille pour lui existait quelque part. Près d’une étoile ou d’un trou noir, sur un vaisseau ou dans une cantina.
Il l’imaginait mais ça restait toujours flou. Et du coup son regard avait une intensité particulière de celle que crée une carte au trésor sur l’aventurier qui la trouve : il ne sait pas de quel trésor il s’agit, mais il sait qu’il existe et que ce cheminement à décrypter l’y mènera. Ou mènera à sa perte.

Et tout à coup la Force le fit sortir de ses pensées.

-Eh ho ! Tu réponds quand on te cause ?
-Oh pardon Brianna, j’étais ailleurs.
-Oui on a remarqué. On lève le camp ?
-Allons-y ! Iziz, je te propose de te mettre à ton aise dans les quartiers des passagers. On te préviendra quand nous arriverons sur Coruscant.
Il ne fallu pas un mot de plus pour que le Jawa disparaissent en trottinant.
-Me laissez-vous finir de vaquer à mes occupations Monseigneur ?
-Oui Herm termine donc. Tu nous rejoindras dans le poste de pilotage après.

Les deux Jedi se mirent aux commandes et entamèrent la procédure habituelle de préparatifs et contrôles avant décollage. Enfin Brianna suivait les instructions de son ami et n’avait finalement pas grand-chose à faire. Le vaisseau aurait très bien pu prendre son envol de suite mais Galaad aimait bien prendre son temps lorsque rien ne pressait, histoire de vérifier tranquillement qu’il n’avait rien oublié. Il pouvait être tellement tête en l’air parfois.
Et lorsqu’il actionna une des dernières commandes, Brianna posa sa main sur la sienne.

-Et si finalement on faisait fausse route ? demanda-t-elle.
-Comment cela ?
-Si au bout du compte on était faits l’un pour l’autre ?
-Eh bien tu ne te poserais même pas cette question.

L’Echani acquiesça et sourit en enlevant sa main.

-Excuse-moi, je…
-Non. Je n’ai pas à t’excuser. Tu as été honnête avec moi. Tu as eu confiance en moi pour me poser cette question. Tu as bien fait.


http://www.deezer.com/track/107074


Le Shining Ghost vibra et les réacteurs rugirent, propulsant cette merveille de technologie vers les couches supérieures glacées de l’atmosphère de Tatooine. Cela contrastait d’autant plus qu’en un instant le jour fit place à la nuit.

-Qu’est-ce-que c’est que ça ? demanda Galaad.

Et là une voix cybernétique provenant du vaisseau même répondit.
-Attention Galaad. Nombreux vaisseaux non identifiés en approche. Bataille en cours entre la République et forces inconnues.
-Ok Confiance, associe les ennemis de la République en ennemis mais ne tire en automatique d’abord que pour répondre à une agression.
-Bien Galaad.
-Quelle est la situation ? Oh par la Force ! C’est une vraie tuerie ici !

Le Jedi regardait son écran de contrôle de combat. Et ses amis se battaient à un contre dix.

-Mais qui parle ? demanda Brianna hébétée.
-C’est l’ordinateur de bord. Elle s’appelle Confiance. Tu verras, elle est TRES sophistiquée. A tous points de vue d’ailleurs. Confiance, essaie de nous mettre hors de portée du combat pour le moment et branche moi sur ce qui semble être le vaisseau amiral de la République.
-Bien Galaad.
-A navire amiral républicain ; ici le Shining Ghost. Qui commande votre formation ?
-Ici le Telos Survivor. Identifiez-vous Shining Ghost.
-Jedi Galaad Doonz. Passez-moi votre commandant immédiatement.
Un blanc de quelques secondes eut lieu.

-Ici l’amiral Carth Onasi. Pas fâché de vous rencontrer enfin Galaad, vous tombez à point nommé. Mais je crois que ça ne changera pas la donne. Et un mort ne sauvera pas les vivants.
-Salut à vous Carth ! Pour votre info je suis bien vivant mais nous en discuterons plus tard. C’est quoi ce foutoir ?
-Une longue histoire aussi. Mais en gros nous sommes attaqués par les Sith. Et on va prendre la raclée. Nous ne sommes pas assez nombreux pour résister.
-Foutez le camp tant qu’il en est encore temps Carth ! Vous ne les retiendrez pas.
-Mais ? Et Tatooine ? Je ne l’abandonnerai pas !
-Tatooine attendra si tant est qu’ils s’y posent. Croyez-moi Carth il vaut mieux battre en retraite pour le moment avant de vous faire tous exterminer. Nous allons focaliser leur attention un petit moment pour que vous récupériez vos chasseurs encore en vol.
-Qu’est ce que vous comptez faire avec votre cacahuète ? Leur jeter de la poudre aux yeux ?
-C’est un peu ça oui. Allez Carth dégagez d’ici, on se reverra bientôt !
-Bonne chance général !
Galaad coupa la transmission.
-Ca fait un moment qu’on ne m’a pas appelé comme ça. La dernière personne à l’avoir fait devait être ta mère. Dit-il à Brianna.

Pendant ce temps il fallait tout le courage à Seb’y Alz Ace et son escadron pour s’opposer aux chasseurs ennemis. Heureusement leur entraînement et leurs appareils restaient plus affûtés que les ennemis et la formation Jour de Colère taillait de sévères croupières dans les rangs des Sith.
-On a fait du bon boulot Seb, il est temps de rentrer se mettre à l’abri.
-J’ai entendu les ordres, mais si on se casse tous qui va couvrir nos fesses hein ?
-J’en sais rien ! Eh mate là dans le secteur en portée de Tatooine, il y a une bande de pirates qui font une descente sur la planète.
-Oh merde ! Telos Survivor ici Leader Jour de Colère on va voir un coup ce qu’il se passe du côté de Tatooine on n’en a pas pour longtemps.
-Négatif Leader Jour de Colère, rentrez à la soute comme tout le monde. L’escadron Or va vous couvrir.
-Ah ça parasite trop Telos Survivor. On vous rejoint à la maison en cas de pépin. Leader Jour de Colère terminé.
-Bon allez on va leur faire leur fête Seb !
-Du calme Hayz il y en a une belle bande. Aile droite avec Hayz, aile gauche avec moi. Les autres vous rentrez vos fesses au vaisseau.
-Bonne chance lieutenant !
-Merci les gars.

Les chasseurs ne tardèrent pas à rattraper leurs cibles dans l’atmosphère de Tatooine. Maintenant les gens au sol devaient voir les combats en train de se dérouler. Et ceux qui furent à Anachore étaient aux premières loges.

Les appareils de la République tombèrent par surprise sur leurs adversaires médusés. Avant même que l’affrontement ne débute, une dizaine d’entre eux fut pulvérisée. Les républicains jouaient de tout ce qu’ils avaient à leur disposition pour compenser leur faible nombre. Quelques uns d’entre eux tombèrent et malgré tout leur héroïsme la lutte était vaine.

Et pourtant ! Quelque chose leur disait de continuer, que l’espoir restait intact. Et au bout du compte cela finit par payer.

-Seb faut qu’on file. Tous nos croiseurs sont partis on va se les prendre tous sur la gueule.
-Allez Hayz il en reste un, je vais me le faire, il va se poser à Anachore !
-Au même moment un tir d’un vaisseau lourd Sith frappa l’appareil à côté de Hayz qui alla s’écraser au sol en flammes après avoir percuté le sergent Hayz.
-Hayz !!!!! Hayz !!!!! Ca va mon gars ?
-C’est pas la grande forme Seb. J’ai salement morflé. Mon guidage d’hyperespace est mort. Et moi j’ai pris une bonne claque.
-Ok on se barre les gars ! Hayz, tu vas te caler sur mon guidage et on va rentrer côte à côte. Ton appareil tiendra le saut ?
-Je ne sais pas Seb. Je crois oui. Mais moi je ne sais pas si je tiendrai le coup.
-Allez allez, suis moi, cale ton ordi et on percute en hyper !

L’instant d’après les cinq chasseurs restants disparurent en hyperespace. La situation était critique.

Mais au sol allait se jouer un épisode peu commun. La scène du combat n’avait pas échappée à Nico, le Twi’lek qui avait hébergé l’équipe de Galaad la nuit d’avant. Il regardait avec anxiété l’affrontement qui avait lieu au-dessus de sa tête. Il remarqua l’appareil Sith qui s’était échappé et qui avait mis cap sur la planète. Et celui-ci qui venait vers Anachore se posa entre les dunes à quelques centaines de mètres de l’endroit où il se trouvait.
Nico attrapa un fusil blaster suspendu au mur chez lui et se précipita dehors. Il suivit discrètement le chemin étroit qui menait au chasseur. Avec sa vue perçante, il distingua le pilote qui en était sorti et qui était affairé à installer un petit émetteur.

Le Twi’lek avait reconnu la combinaison Sith que portait l’imprudent qui lui tournait le dos et c’est sans gloire et sans sommation qu’il l’abattit d’un coup de laser dans le dos. Nico s’aperçut alors que d’autres chasseurs Sith s’approchaient. Il n’avait plus beaucoup d’options. Il s’empara du casque du malheureux qu’il avait tué et tenta un coup de poker : il sauta dans le poste de pilotage et parvint à mettre les moteurs en routes. Et lorsque les autres chasseurs se furent posés et que les pilotes en sortirent, il décolla en toute hâte.
Mais Nico avait beau être chevronné, il n’avait pas la maîtrise totale du nerveux petit appareil et il volait un peu cahin-caha.

Un peu plus haut le Shining Ghost restait seul contre toute la flotte ennemie. Tandis que Galaad s’employait à semer la panique parmi les troupes ennemies, l’ordinateur corrigeait en permanence les trajectoires pour éviter les collisions tant les adversaires étaient nombreux. Et c’est cette densité qui leur permettait de se faufiler sans être atteints.

-Il va quand même falloir que l’on y aille. Dit Brianna.
-Je fais une dernière passe et ce sera ok. On aura assez d’éléments.
-Que veux-tu dire ?
-Confiance analyse leur flotte et leur tactique et là elle a presque fini.
-D’accord. Je vais jeter un œil sur nos passagers pour voir si tout va bien.
-A ta place je resterais assise. Tiens c’est quoi cet écho là provenant de Tatooine ? On dirait qu’ils en ont après l’un des leurs. Allons voir ça de plus près.

Le vaisseau fit une pirouette et descendit en vrille vers les chasseurs qui arrivaient.

-On va dégommer les poursuivants et on verra bien si on s’est trompés ou pas.

Le Shining Ghost eut tout de même fort à faire pour venir à bout de l’escadron Sith.

-Il va falloir que l’on dégage vite fait. Le prochain coup qu’on prend, on va y laisser des plumes ! Appareil inconnu, ici Shining Ghost déclinez votre identité.
-Maître Doonz c’est bien vous? Ici Nico Senvi ! J’ai volé ce chasseur à Anachore.
-Bien Nico. Ne bouge surtout pas, je vais prendre le contrôle de ton appareil. Prépare-toi à bondir en hyperespace. Confiance, pirate le contrôle de ce vaisseau et entre les mêmes coordonnées que nous.
-Bien compris Galaad.

Quelques secondes passèrent.

-Contrôle de l’appareil actif. Prêts pour hyperespace.
-Allons-y.

Et Galaad enclencha l’hyper propulsion. Les deux vaisseaux disparurent soudain, comme s’ils n’avaient jamais été là.